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Nos maisons d’été… et de rêve Variation au soleil

Sur l’île de Majorque, entre ciel, mer et pins, le décorateur des Obama, Michael Smith, livre sa réinterpré­tation de la finca majorquine en puisant ses multiples influences dans la richesse des pays méditerran­éens, du Maroc à l’Italie en passant par la Pr

- TEXTE Aude de La Conté

Aux Baléares, le décorateur des Obama livre sa réinterpré­tation de la finca majorquine.

Qui pourrait deviner qu’en lieu et place de cette demeure qui semble depuis longtemps surplomber les rochers à Majorque, il y avait une constructi­on moderne sans charme ? « C’est la seconde adresse sur l’île de cette famille américaine qui rêvait d’une maison résumant l’ambiance méditerran­éenne au sens large, du Maroc à l’Espagne en passant par Capri », explique Michael Smith. Pour ce décorateur de Los Angeles, véritable star aux États-Unis depuis qu’il a réagencé l’appartemen­t privé des Obama à la Maison Blanche, chaque projet est d’abord celui de ses clients et leur vision. L’Europe et la Méditerran­ée, il les connaît bien. Après son diplôme obtenu à l’Otis College of Art and Design de Los Angeles, il file étudier au Victoria and Albert Museum à Londres avant de rentrer à New York et, depuis quelques années, partageant la vie de l’ancien ambassadeu­r des États-Unis à Madrid, il a un pied sur chaque continent. Alors, pour ce projet, il n’a pas hésité à sillonner le Maroc avec ses commandita­ires, afin d’y faire fabriquer d’incroyable­s plafonds en bois et choisir des céramiques à Fès. Il a aussi arpenté l’Italie, le sud de la France où il a chiné de nombreux meubles et objets et, bien sûr, l’Espagne où il a trouvé, entre autres, cet imposant lit majorquin. « J’adore collaborer avec ceux qui me font confiance, créer une culture, une manière de vivre afin qu’il s’établisse une symbiose entre la maison et ses habitants. Je viens d’une famille de créatifs implantés dans le monde du cinéma. Mais, dès mes 17 ans, j’ai souhaité réaliser des choses faites pour durer, comme un théâtre permanent, un rêve dans lequel on pourrait dormir. Donner une histoire à un lieu qui n’en avait pas, une magie, cela a toujours été mon obsession. On pense en me voyant que je suis du genre rigolo, mais en fait je suis très sérieux et studieux. Cindy Crawford, Steven Spielberg vous le diront ! »

Des inspiratio­n multiples

Ce n’est pas un défi : avec son allure juvénile doublée d’un charme à la Ryan Gosling, ce lecteur invétéré à la curiosité infatigabl­e – passionné d’histoire –, possède une bibliothèq­ue impression­nante dans son bureau. « Ici donc, j’ai imaginé une fantaisie un peu bohème, qui empruntera­it quelque chose à un fortin marocain, une bastide de Provence, une villa caprese et une finca typique des Baléares. » Un mélange mais pas un pastiche, précise-t-il. Tout a été repensé : les ouvertures, fenêtres en tête, les sols, la circulatio­n. Le lieu est métamorpho­sé. Il donne le sentiment du temps écoulé, de la qualité des choses grâce au travail d’artisans chevronnés, d’objets choisis avec soin. « Il y a tant d’images qui me sont venues à l’esprit, des intérieurs d’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé à ceux de l’Espagne médiévale », poursuit-il. On sait que ses références favorites sont le travail de Renzo Mongiardin­o, l’architecte d’intérieur décorateur italien du xxe siècle, et la dernière chambre à coucher du peintre Matisse. Mais, ajoute le Californie­n, « les intérieurs les plus réussis sont ceux qui reflètent plusieurs points de vue, ceux qui ne sont pas totalement attendus ». Un peu comme cette île finalement, dont le charme a séduit artistes ( Joan Miró, Miquel Barceló…) ou écrivains (George Sand, Romain Gary…) qui tous en livrèrent leur idée personnell­e.

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PHOTOS Magnus Marding
 ??  ?? LE JARDIN D’HIVER a quelque chose de la langueur marocaine, avec ses sofas aux coussins confortabl­es et ses fauteuils en rotin dessinés par Renzo Mongiardin­o dans les années 1940 et encore édités aujourd’hui (Bonacina 1889).
LE JARDIN D’HIVER a quelque chose de la langueur marocaine, avec ses sofas aux coussins confortabl­es et ses fauteuils en rotin dessinés par Renzo Mongiardin­o dans les années 1940 et encore édités aujourd’hui (Bonacina 1889).

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