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En osmose avec la nature

Sur l’île de beauté, la maison du designer Hubert de Malherbe insère avec élégance ses lignes pures dans le maquis. Et marie son architectu­re moderne, en bois, avec la fantaisie des pièces du galeriste Yves Gastou.

- Thibaut Mathieu RÉALISATIO­N Aurélien Chauvaud PHOTOS Oscar Duboÿ TEXTE

En Corse, la maison du designer Hubert de Malherbe insère avec élégance ses lignes pures dans le maquis de pins et de myrtes.

Hubert de Malherbe arpentait les côtes sud de la Corse depuis déjà un moment, à la recherche de la perle rare. Ingénieur, directeur artistique, designer, c’est avant tout l’amoureux de la nature qui nous parle ici : « Ça m’a pris quatre ans pour trouver un lieu exceptionn­el comme celui-ci, qui soit complèteme­nt dans la nature. Désormais nous avons perdu le lien avec elle, avec les saisons, les plantes, les animaux… Alors qu’ici on peut croiser de tout : des tortues d’Hermann, des couleuvres de deux mètres de long, des oiseaux de proie, beaucoup d’insectes, des sangliers en pagaille et, depuis quelques années, un grand retour des abeilles. C’est un véritable paradis ! » Autant dire qu’une villa classique avec simple vue sur la mer n’aurait pas suffi pour obtenir pareille entente avec son environnem­ent. Ainsi, Hubert de Malherbe a préféré faire appel à l’architecte Bruno Fléchet pour réaliser cette maison sortie tout droit de son imaginatio­n, entourée d’arbres et traversée par les vents, loin des buildings hyperconne­ctés et ultra climatisés. Et sans télé, il va sans dire.

« La végétation est vraiment à quelques centimètre­s. C’est comme si la maison s’excusait de se poser là, suivant la pente de la crête. Un truc moderne, suspendu, sans un seul angle droit. » Intérieur ou extérieur, au sol la limite s’estompe au fil des lames d’ipé, un bois exotique habituelle­ment employé pour les terrasses mais volontaire­ment prolongé ici jusque dans la salle à manger, ouverte tel un préau où toute la famille se retrouve entre les deux cheminées centrales. Un cocon moderne organisé autour d’une grande table réalisée sur mesure par Malherbe Édition, assez longue pour asseoir tout le monde et assez basse →

pour que les plus petits ne se retrouvent pas assis le plateau au niveau du menton. Autant de détails fonctionne­ls qui ont guidé, dans un premier temps, le maître de maison, avant qu’il ne fasse la connaissan­ce d’Yves Gastou. Quelle ne fût pas sa surprise de découvrir chez l’antiquaire, à Biarritz, un univers tout en fantaisies éclectique­s, idéales pour sa nouvelle maison en Corse.

Une rencontre créatrice

Aussitôt complices, les deux hommes avaient déjà trouvé leur terrain de jeu. « Quand j’ai vu ces rochers, nous confie Yves Gastou, je me suis dit qu’il fallait à l’intérieur quelque chose qui ne soit pas trop rectiligne. J’avais ce canapé de Gaetano Pesce que je voulais initialeme­nt garder pour moi, mais il était vraiment parfait pour ce lieu… Finalement, il a été le point de départ pour tous les autres choix. » De la console Sottsass à l’impression­nante table basse en pierre de lave émaillée d’Emmanuel Babled, des touches tantôt colorées tantôt baroques on été parsemées çà et là à travers les pièces, suivant l’instinct infaillibl­e qui caractéris­e les installati­ons de cet antiquaire audacieux, mais convaincan­t, même lorsqu’il a fallu insister sur quelques originalit­és. « Sa liberté d’esprit, cette manière intuitive… Ce fut un coup de foudre. »

Là, c’est un client conquis qui parle.

Entièremen­t recouverte de parements en Red Cedar, la maison s’intègre parfaiteme­nt à son environnem­ent.

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 ??  ?? DANS LE SALON, on aperçoit un guéridon Etna en pierre de lave émaillée d’Emmanuel Babled éclairé par un lampadaire de Jean-Simon Labret en dalles de verre coloré, circa 1970, et un canapé Cannaregio de Gaetano Pesce, 1987 (le tout, Galerie Yves Gastou).Ci- dessous, une table basse OEil de Pierre Sabatier, circa 1968. Derrière, une commode en arbalète Louis XV signée Briois. Dessus, une lampe de Jean Touret et un vase des céramistes Andrée et Michel Hirlet, sous un Métabile de Claude Bleynie (le tout, Galerie Yves Gastou).COMME UN PONTON sur la nature, le chemin qui mène à la maison en bois épouse la forme des rochers.
DANS LE SALON, on aperçoit un guéridon Etna en pierre de lave émaillée d’Emmanuel Babled éclairé par un lampadaire de Jean-Simon Labret en dalles de verre coloré, circa 1970, et un canapé Cannaregio de Gaetano Pesce, 1987 (le tout, Galerie Yves Gastou).Ci- dessous, une table basse OEil de Pierre Sabatier, circa 1968. Derrière, une commode en arbalète Louis XV signée Briois. Dessus, une lampe de Jean Touret et un vase des céramistes Andrée et Michel Hirlet, sous un Métabile de Claude Bleynie (le tout, Galerie Yves Gastou).COMME UN PONTON sur la nature, le chemin qui mène à la maison en bois épouse la forme des rochers.
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 ??  ?? DANS LA SALLE À MANGER, les grandes lampes aux piétements en acier massif en croisillon, les chaises Napoléon ainsi que la longue table ont été créées sur mesure (Malherbe Édition). Sur l’îlot de la cuisine trône une céramique Guerrier d’Andrée et Michel Hirlet (Galerie Yves Gastou).
DANS LA SALLE À MANGER, les grandes lampes aux piétements en acier massif en croisillon, les chaises Napoléon ainsi que la longue table ont été créées sur mesure (Malherbe Édition). Sur l’îlot de la cuisine trône une céramique Guerrier d’Andrée et Michel Hirlet (Galerie Yves Gastou).

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