Simon Porte Jacquemus et la céramique de Pablo Picasso
Quiconque s’est intéressé au phénomène Jacquemus a compris que son parcours était ponctué de choses récurrentes : le sud, où il est né et où il a présenté sa première collection hommes en juin dernier, sa famille, et Picasso. Il se souvient de l’émotion qu’il a eue lorsqu’il a découvert, enfant, la femme aux deux visages de l’artiste, émotion qui a nourri ses premiers pas dans la mode. Pourtant, si les silhouettes de ses débuts, un brin naïves, auraient pu sortir d’une des oeuvres du maître, son dessin a depuis évolué. « Aujourd’hui, la femme pour qui je crée serait davantage l’une de celles qui ont traversé la vie de Picasso. Elle est moins torturée, plus sensuelle. »
Le jeune homme a néanmoins conservé son amour inconditionnel pour l’oeuvre de l’artiste, de sa peinture à ses céramiques produites dans ce sud qu’il aime tant, et qui lui font penser à celle qu’il contemplait, enfant, dans la maison de sa grand-mère.
« La femme que j’habille ressemble à celles qui ont partagé la vie de Picasso. »