Haider Ackermann et le paravent en marqueterie de paille de Jean-Michel Frank
Il a l’élégance des personnalités mystérieuses, et semble naviguer à la marge au sein de la marque qui porte son nom, loin des effets que peuvent imposer les tendances et les genres dans la mode. Son goût pour la création mobilière et les arts décoratifs semble aussi précis qu’insaisissable. Il dit d’ailleurs l’envisager comme une quête d’absolu. Ainsi, de ce paravent de Jean-Michel Frank il admire autant la fonction, celle d’isoler du regard, que
« l’éclatante beauté de sa matière ». Et lorsqu’il évoque les pièces qui l’entourent au quotidien, il n’y a pas de logique d’époque ou de style ; il semble être avant tout guidé par une esthétique de l’épure. « Elle me happe et me réconforte. Je suis séduit par le zen des maisons japonaises, comme par une banquette qui s’étire en longueur, vers l’infini, et qui dit tout et rien à la fois dans une pièce vide. » C’est d’ailleurs ce vide qui l’inspire dans ses créations : « L’élimination du superflu m’apaise. » Les lignes discrètes et précises du meuble en marqueterie de paille qu’il a choisi ici semblent résumer son style, qu’il retranscrit à travers de nobles étoffes d’ici ou d’ailleurs, comme nourri par son enfance voyageuse.
« Les paravents étaient destinés à s’isoler des regards… Cette part de mystère et de discrétion m’a toujours intrigué. »