AD

Classique éclectique

À Paris, sur les bords de Seine, la décoratric­e Caroline Sarkozy s’est inventé un nouvel intérieur, reflet de son goût pour les beaux objets et les espaces fluides.

- RÉALISATIO­N ET TEXTE Cédric Saint André Perrin PHOTOS Ambroise Tézenas

À Paris, sur les bords de Seine, la décoratric­e Caroline Sarkozy s’est inventé un nouvel intérieur, reflet de son goût pour les beaux objets et les espaces fluides.

LA DÉCORATRIC­E Caroline Sarkozy pose à côté d’une coupe en verre de Tora Urup (Galerie Maria Wettergren).

Architecte d’intérieur de renom, Caroline Sarkozy a pour habitude de publier ses intérieurs au fil des pages des magazines, quand elle n’opère pas à travers sa collection d’ouvrages Living in style Paris dédiée aux plus belles demeures de la capitale. On a ainsi pu découvrir il y a quelques années son atelier d’artiste du XIVe arrondisse­ment et, plus récemment, un vaste appartemen­t ponctué d’antiquités du xxe siècle près de la Madeleine… Différents moments de sa vie, autant d’étapes de sa constructi­on profession­nelle, avec une même constante pour des espaces fluides, sereins et cultivés. Celle qui fit ses armes auprès d’Andrée Putman – avant de fonder son agence en 1998 et de s’associer avec Laurent Bourgois en 2014 à travers la structure CSLB –, ancre désormais sa destinée en une nouvelle adresse en bord de Seine. « J’ai conçu cet endroit pour y vivre entourée de mes deux enfants… Je me suis rarement sentie aussi bien : l’appartemen­t est baigné de lumière, l’ambiance paisible, mais le quartier pourtant vivant », confie Caroline Sarkozy. Restructur­ant dans sa globalité un lieu de 150 mètres carrés, elle a déplacé salon et cuisine, supprimé un couloir afin de disposer d’un logement doté de trois chambres. Pour insuffler plus de douceur aussi, elle a créé des arches dans l’entrée, la cuisine et jusque dans sa salle de bains. « Je n’ai conservé que le parquet d’origine – en le comblant – et les fenêtres – dont les crémones furent changées – pour préserver une trace du vécu, que cela ne fasse pas neuf… » L’appartemen­t accueille sa collection de meubles, tableaux et céramiques acquis au fil des ans, de ses rencontres et de ses engouement­s. « La table basse du salon a été créée il y a 22 ans par Hubert le Gall pour mon premier appartemen­t ; quand un objet est bien dessiné, on ne s’en lasse jamais. » Dans le salon toujours, des fauteuils de Jean Royère côtoient un croquis d’Andy Warhol et des oeuvres textiles de l’artiste malgache Joël Andrianome­arisoa. Si elle s’entoure d’objets de qualité, Caroline Sarkozy n’en demeure pas moins éclectique dans ses goûts. « Je possède des production­s de créateurs libanais, cette région du monde m’interpelle car j’ai passé une partie de mon enfance au Moyen-Orient. » Une précieuse boîte du joaillier Jean Schlumberg­er ayant appartenu à sa grand-mère, une commode en marqueteri­e de paille conçue à l’occasion de sa participat­ion à l’exposition AD Intérieurs au MAD Paris… longue est la liste des trésors personnels qui l’entourent. « Ces petits bouts de vie participen­t de mon intimité. Je peux apprécier des objets de provenance­s et de styles fort divers, mais ils répondent à une même constante : je suis sensible aux choses très dessinées. J’apprécie quand un objet existe par lui-même, qu’il se détache ; je n’aime pas les décors où les babioles se fondent et disparaiss­ent. » Et pour mieux souligner la singularit­é de chaque pièce, Caroline Sarkozy opte pour des teintes claires sur les murs. « Quand on a beaucoup d’objets et de meubles, ce qui est mon cas, je trouve préférable de définir une ambiance générale douce et neutre. » La décoratric­e privilégie également les espaces ouverts. « Par le passé, dans mes anciens appartemen­ts, j’avais tendance à passer beaucoup de temps dans ma chambre ; j’ai articulé ici le salon dans son prolongeme­nt, je m’y rends donc très naturellem­ent. » Portes coulissant­es, cuisine ouverte, entrée baignée de lumière par l’entremise d’une verrière donnant sur le salon, les pièces s’enchaînent les unes aux autres avec fluidité. « Cela permet d’être ensemble en famille, tout en vaquant à ses différente­s occupation­s. J’adore cuisiner, j’y passe pas mal de temps, je peux donc le faire entourée de mes enfants. Idem lorsque l’on reçoit, c’est agréable de profiter de ses invités. Parfois même je dresse un buffet sur l’îlot central, les gens viennent se servir dans la cuisine, cela correspond au mode de vie d’aujourd’hui. » Caroline Sarkozy s’est inventé un intérieur à son image, élégant et débordant de surprises.

« Je suis sensible aux choses très dessinées. J’apprécie qu’un objet existe par lui-même, qu’il se détache. »

—— La décoratric­e Caroline Sarkozy

—— La décoratric­e Caroline Sarkozy

« J’aime les pleins, les endroits emplis d’une multitude d’objets… et puis jouer avec des vides, qui créent un rythme. »

—— La décoratric­e Caroline Sarkozy

« L’appartemen­t est baigné de lumière, l’ambiance paisible, mais le quartier est pourtant très vivant. »

 ??  ?? DANS L’ENTRÉE, en haut d’une montée d’escalier agrémentée d’une arche en stuc et boiserie, un buffet d’Ernst Spolén. Dessus, des lampes de Paul Laszlo réalisées par Sito Lindberg (Galerie Eric Philippe), deux coupes d’Alev Ebüzziya Siesbye (Galerie Pierre Marie Giraud) et une jardinière de Gustave SerrurierB­ovy. Devant, à droite, une chaise de Gio Ponti (Galerie du Passage).
DANS L’ENTRÉE, en haut d’une montée d’escalier agrémentée d’une arche en stuc et boiserie, un buffet d’Ernst Spolén. Dessus, des lampes de Paul Laszlo réalisées par Sito Lindberg (Galerie Eric Philippe), deux coupes d’Alev Ebüzziya Siesbye (Galerie Pierre Marie Giraud) et une jardinière de Gustave SerrurierB­ovy. Devant, à droite, une chaise de Gio Ponti (Galerie du Passage).
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 ??  ?? L’ESPACE SALLE À MANGER est organisé autour d’une table de Janette Laverrière (Galerie Jacques Lacoste) et de chaises d’André Arbus (Galerie du Passage). Sur la table, des assiettes de Sylvie Saint André Perrin, un vase de Capron et des carafes italiennes. Au mur, un dessin d’Henri Michaux.
L’ESPACE SALLE À MANGER est organisé autour d’une table de Janette Laverrière (Galerie Jacques Lacoste) et de chaises d’André Arbus (Galerie du Passage). Sur la table, des assiettes de Sylvie Saint André Perrin, un vase de Capron et des carafes italiennes. Au mur, un dessin d’Henri Michaux.
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 ??  ?? DANS LA CHAMBRE, devant le lit dessiné par Caroline Sarkozy, une banquette en deux éléments d’Otto Schulz. Au fond, sur une table de nuit de Gustave Serrurier- Bovy, une lampe en céramique de Marc du Plantier. Devant, un tabouret de Pierre Chareau. Au mur, un dessin d’Ernesto Caivano. Rideaux en velours (Holland & Sherry).
DANS LA SALLE DE BAINS, sur la vasque dessinée par la décoratric­e, un vase en porcelaine sculptée de Hitomi Hosono (Galerie Adrian Sassoon). Au-dessus, un miroir en marqueteri­e de paille et une applique en pâte de cristal (CSLB). Derrière l’arche, les murs et le sol de la douche sont revêtus de marbre.
DANS LA CHAMBRE, devant le lit dessiné par Caroline Sarkozy, une banquette en deux éléments d’Otto Schulz. Au fond, sur une table de nuit de Gustave Serrurier- Bovy, une lampe en céramique de Marc du Plantier. Devant, un tabouret de Pierre Chareau. Au mur, un dessin d’Ernesto Caivano. Rideaux en velours (Holland & Sherry). DANS LA SALLE DE BAINS, sur la vasque dessinée par la décoratric­e, un vase en porcelaine sculptée de Hitomi Hosono (Galerie Adrian Sassoon). Au-dessus, un miroir en marqueteri­e de paille et une applique en pâte de cristal (CSLB). Derrière l’arche, les murs et le sol de la douche sont revêtus de marbre.
 ??  ?? DANS LA PIÈCE À VIVRE, au côté d’un fauteuil de Jean Royère (Galerie Jacques Lacoste), un lampadaire de Mathieu Matégot (Galerie Matthieu Richard). Au mur, une oeuvre en céramique de Hala Matta acquise à une vente de Piasa.
DANS LA PIÈCE À VIVRE, au côté d’un fauteuil de Jean Royère (Galerie Jacques Lacoste), un lampadaire de Mathieu Matégot (Galerie Matthieu Richard). Au mur, une oeuvre en céramique de Hala Matta acquise à une vente de Piasa.
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DANS LA CUISINE, sur l’îlot central réalisé en mosaïque de marbres, un service à café 1900 signé Boissy le Roi (Galerie Vauclair). Suspension­s de Paavo Tynell. Au mur, deux assiettes de Birger Kaipiainen.

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