Bienvenue chez Cristina Celestino
L’architecte italienne a, dès avant la pandémie, pensé ses nouveaux bureaux comme un espace à vivre, une sorte de seconde maison pour elle et son équipe. Elle nous les fait visiter.
Les nouveaux bureaux de l’architecte italienne sont pensés comme une seconde maison pour elle et son équipe. Visite guidée.
Une nouvelle conception du bureau.
Architecte et designeuse, Cristina Celestino est née dans un petit village au nord de Venise, ville dans laquelle elle a fait ses études avant de s’installer à Milan pour les poursuivre au Politecnico. C’est dans le quartier de cette célèbre université, appelé Città Studi, qu’elle vit et qu’elle installe aujourd’hui son agence, dans de nouveaux locaux plus grands et adaptés à son activité florissante. Ce sont les bâtiments d’une ancienne manufacture, deux vastes espaces comme des lofts, l’un au rez-de-chaussée et ouvrant sur une cour, l’autre situé juste en dessous. Mais surtout, en s’y installant, pourtant juste avant le début de la pandémie en 2020, elle a voulu concevoir ce lieu comme un bureau-maison, où elle aurait plaisir à travailler et pourrait accueillir ses clients et ses fournisseurs confortablement.
Formes et couleurs. Si le lieu a des allures de salon bourgeois milanais, c’est que le mobilier est un savant mélange de pièces vintage que l’architecte collectionne depuis des années, et de meubles et accessoires, et même revêtements, qu’elle a créés pour ses différents clients ou sa marque propre. Ces associations de styles se font à travers les palettes qu’elle affectionne, des tons sophistiqués de nude, beige et bruns qui pourraient sortir de tubes de fond de teint, comme d’éclats plus vifs, jaune safran, orangé ou vert – particulièrement utilisés à l’étage inférieur.
Un espace libre. Elle a tiré le meilleur parti de l’espace de cet ancien atelier semi-industriel sur deux niveaux, ouvert sur une cour, en le laissant quasiment d’un seul tenant, à l’exception d’un petit bureau fermé au rez-de-chaussée. Le volume qui accueille les visiteurs est toutefois divisé par d’immenses voilages qui dessinent un coin réunion autour d’une grande table, un coin salon et un espace de travail plus classique, avec des rangements qui contiennent la matériauthèque de l’agence. À l’étage inférieur aussi, l’espace n’est séparé en deux zones que par des pans de tissu – celui dont Cristina a récemment dessiné les motifs pour Maison Matisse.
Expérimentation générale. Dans le double espace du bas, Cristina Celestino s’est offert un terrain d’expérimentation à sa mesure, ou elle pourra changer – et tester – régulièrement couleurs, associations et matériaux. Tel le rideau chenille de couleur orangée qui vient fermer une grande bibliothèque : « Il y a longtemps que je voulais utiliser ce drôle de matériau, doux et fascinant au toucher, que je relie à des souvenirs d’enfance, comme la maison d’une grand-mère à la campagne… »
Bureau nomade. « Au début, j’ai pensé m’installer dans le petit bureau, raconte Cristina Celestino, mais en réalité je préfère rester proche des autres ( l’agence compte quatre salariés), installée avec mon ordinateur portable dans un fauteuil ou même assise sur le tapis du “salon”… On passe beaucoup de temps à travailler sur nos échantillons, étalés un peu partout sur les tables de l’agence. Pour moi, reprend-elle, il n’y a pas véritablement de séparation entre vie privée et travail, tout simplement parce que le processus de création ne s’arrête vraiment jamais ; ce bureau-maison est ma solution idéale. »