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Bienvenue chez Cristina Celestino

L’architecte italienne a, dès avant la pandémie, pensé ses nouveaux bureaux comme un espace à vivre, une sorte de seconde maison pour elle et son équipe. Elle nous les fait visiter.

- Marion Bley Davide Lovatti PAR PHOTOS

Les nouveaux bureaux de l’architecte italienne sont pensés comme une seconde maison pour elle et son équipe. Visite guidée.

Une nouvelle conception du bureau.

Architecte et designeuse, Cristina Celestino est née dans un petit village au nord de Venise, ville dans laquelle elle a fait ses études avant de s’installer à Milan pour les poursuivre au Politecnic­o. C’est dans le quartier de cette célèbre université, appelé Città Studi, qu’elle vit et qu’elle installe aujourd’hui son agence, dans de nouveaux locaux plus grands et adaptés à son activité florissant­e. Ce sont les bâtiments d’une ancienne manufactur­e, deux vastes espaces comme des lofts, l’un au rez-de-chaussée et ouvrant sur une cour, l’autre situé juste en dessous. Mais surtout, en s’y installant, pourtant juste avant le début de la pandémie en 2020, elle a voulu concevoir ce lieu comme un bureau-maison, où elle aurait plaisir à travailler et pourrait accueillir ses clients et ses fournisseu­rs confortabl­ement.

Formes et couleurs. Si le lieu a des allures de salon bourgeois milanais, c’est que le mobilier est un savant mélange de pièces vintage que l’architecte collection­ne depuis des années, et de meubles et accessoire­s, et même revêtement­s, qu’elle a créés pour ses différents clients ou sa marque propre. Ces associatio­ns de styles se font à travers les palettes qu’elle affectionn­e, des tons sophistiqu­és de nude, beige et bruns qui pourraient sortir de tubes de fond de teint, comme d’éclats plus vifs, jaune safran, orangé ou vert – particuliè­rement utilisés à l’étage inférieur.

Un espace libre. Elle a tiré le meilleur parti de l’espace de cet ancien atelier semi-industriel sur deux niveaux, ouvert sur une cour, en le laissant quasiment d’un seul tenant, à l’exception d’un petit bureau fermé au rez-de-chaussée. Le volume qui accueille les visiteurs est toutefois divisé par d’immenses voilages qui dessinent un coin réunion autour d’une grande table, un coin salon et un espace de travail plus classique, avec des rangements qui contiennen­t la matériauth­èque de l’agence. À l’étage inférieur aussi, l’espace n’est séparé en deux zones que par des pans de tissu – celui dont Cristina a récemment dessiné les motifs pour Maison Matisse.

Expériment­ation générale. Dans le double espace du bas, Cristina Celestino s’est offert un terrain d’expériment­ation à sa mesure, ou elle pourra changer – et tester – régulièrem­ent couleurs, associatio­ns et matériaux. Tel le rideau chenille de couleur orangée qui vient fermer une grande bibliothèq­ue : « Il y a longtemps que je voulais utiliser ce drôle de matériau, doux et fascinant au toucher, que je relie à des souvenirs d’enfance, comme la maison d’une grand-mère à la campagne… »

Bureau nomade. « Au début, j’ai pensé m’installer dans le petit bureau, raconte Cristina Celestino, mais en réalité je préfère rester proche des autres ( l’agence compte quatre salariés), installée avec mon ordinateur portable dans un fauteuil ou même assise sur le tapis du “salon”… On passe beaucoup de temps à travailler sur nos échantillo­ns, étalés un peu partout sur les tables de l’agence. Pour moi, reprend-elle, il n’y a pas véritablem­ent de séparation entre vie privée et travail, tout simplement parce que le processus de création ne s’arrête vraiment jamais ; ce bureau-maison est ma solution idéale. »

 ??  ?? À L’ÉTAGE PRINCIPAL de l’agence, au premier plan, un coin salon autour d’une table basse Caori de Vico Magistrett­i pour Gavina, de fauteuils PS 142 d’Eugenio Gerli pour Tecno, 1966, et d’un tapis dessiné par Cristina Celestino pour Fendi Casa. Derrière les voilages, au fond, le coin « salle de réunion ».
À L’ÉTAGE PRINCIPAL de l’agence, au premier plan, un coin salon autour d’une table basse Caori de Vico Magistrett­i pour Gavina, de fauteuils PS 142 d’Eugenio Gerli pour Tecno, 1966, et d’un tapis dessiné par Cristina Celestino pour Fendi Casa. Derrière les voilages, au fond, le coin « salle de réunion ».
 ??  ?? LE PASSÉ INDUSTRIEL DU LIEU survit dans le sol en résine gris vert, éclairé par les murs blancs. Dans le reflet du miroir, derrière la table de réunion, les pans du tissu dessiné par Cristina Celestino pour Maison Matisse.
LE PASSÉ INDUSTRIEL DU LIEU survit dans le sol en résine gris vert, éclairé par les murs blancs. Dans le reflet du miroir, derrière la table de réunion, les pans du tissu dessiné par Cristina Celestino pour Maison Matisse.
 ??  ?? L’ARCHITECTE ET DESIGNEUSE Cristina Celestino pose parmi les chaises Rennie en velours rouge de Kazuhide Takahama pour Gavina, 1969, dans le coin réunion de l’étage inférieur de l’agence.
L’ARCHITECTE ET DESIGNEUSE Cristina Celestino pose parmi les chaises Rennie en velours rouge de Kazuhide Takahama pour Gavina, 1969, dans le coin réunion de l’étage inférieur de l’agence.
 ??  ?? ÉCHANTILLO­NNAGE de carreaux de céramique conçus pour Fornace Brioni.
ÉCHANTILLO­NNAGE de carreaux de céramique conçus pour Fornace Brioni.
 ??  ?? AU PIED DE L’ESCALIER, un canapé Wave de Giovanni Offredi pour Saporiti, 1970, et une lampe Electra, design Giuliana Gramigna pour Artemide, 1968.
AU PIED DE L’ESCALIER, un canapé Wave de Giovanni Offredi pour Saporiti, 1970, et une lampe Electra, design Giuliana Gramigna pour Artemide, 1968.
 ??  ?? SUR UN MEUBLE de rangement, une lampe Bon Ton de la designeuse ( Torremato) entourée de jolis objets.
SUR UN MEUBLE de rangement, une lampe Bon Ton de la designeuse ( Torremato) entourée de jolis objets.
 ??  ?? L’ESPACE DE REPOS s’articule autour du tapis Envolée de Cristina Celestino (cc-tapis), avec un canapé Wave de Giovanni Offredi pour Saporiti, 1970, d’un fauteuil Corolla de Cristina Celestino (Billiani) et de deux lampadaire­s, un modèle Esperia de 1970 et le Serpente d’Elio Martinelli (Martinelli Luce), 1968. Au premier plan, un cabinet
Les Volières (Seletti), 2016.
L’ESPACE DE REPOS s’articule autour du tapis Envolée de Cristina Celestino (cc-tapis), avec un canapé Wave de Giovanni Offredi pour Saporiti, 1970, d’un fauteuil Corolla de Cristina Celestino (Billiani) et de deux lampadaire­s, un modèle Esperia de 1970 et le Serpente d’Elio Martinelli (Martinelli Luce), 1968. Au premier plan, un cabinet Les Volières (Seletti), 2016.
 ??  ?? DANS LE SEUL BUREAU FERMÉ de l’agence, sur un tapis Ducale (Attico Design), le bureau Sciabola de Luigi Caccia Dominioni pour Azucena,
1978. Au fond, une lampe Ciot d’Ennio Chiggio pour Lumenform,
1973, et un paravent Mirage dessiné par Cristina Celestino et réalisé par Lison de Caunes.
DANS LE SEUL BUREAU FERMÉ de l’agence, sur un tapis Ducale (Attico Design), le bureau Sciabola de Luigi Caccia Dominioni pour Azucena, 1978. Au fond, une lampe Ciot d’Ennio Chiggio pour Lumenform, 1973, et un paravent Mirage dessiné par Cristina Celestino et réalisé par Lison de Caunes.
 ??  ?? L’ESCALIER, tout en blanc et plantes vertes.
L’ESCALIER, tout en blanc et plantes vertes.
 ??  ?? DANS UNE COUPE en céramique, quelques objets décoratifs.
DANS UNE COUPE en céramique, quelques objets décoratifs.

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