Les plats en pierre recyclée
Ou comment les fondateurs de Studio Corkinho offrent une nouvelle noblesse aux matériaux délaissés qu’ils investissent, liège ou pierre, en mettant en valeur leur sensualité.
Les fondateurs de Studio Corkinho off rent une nouvelle noblesse aux matériaux délaissés qu’ils investissent, pierre ou liège.
« Lorsque je v ita des carrières dans le cadre de mon métier d’architecte d’intérieur, je me désola de voir des fragments de pierre, rebuts de taille, abandonnés comme des déchets, raconte Cédric Etienne, fondateur de Studio Corkinho. Je voulais les rendre désirables, et pour cela il me semblait qu’il fallait les sortir de leur temporalité en retournant à leur essence, leur sensualité. Peut- être parce que j’aime les textures, les patines, le côté ta ile, que ce soit des choses ou des gens ! » Avec son ami Klas Dalqui , dire eur de création et cofondateur de Studio Corkinho, ils réfléchissent et expérimentent longuement avant de me re au point un procédé. L’idée, c’e de partir d’une forme minimale, « contemplative » – un disque plat, une coupe à peine creuse – et d’ensuite travailler la matière de façon à faire ressortir, pour chaque objet, les veines et les irrégularités du matériau unique qui le compose. En bref, « trouver une douceur dans la pierre, lui donner une nouvelle ta ilité ».
Ils imaginent un sy ème de sablage manuel où le sable e remplacé par des granulés de pierre qui viennent abîmer la surface de l’objet plus ou moins en profondeur, selon la teneur de la pierre. Un travail de précision, où le sableur joue avec la pression pour me re en valeur ce qu’il devine et sent dans ce e matière calcaire – un travail qui serait impossible sur une pierre dure. Cédric Etienne et Klas Dalquist ont appliqué la même réflexion au liège, « une matière un peu cheap, très connotée années », le déclinant dans les mêmes types de formes simples qui donnent au matériau, très dense, une douceur et un toucher unique. Dans leur atelier situé dans un entrepôt du port d’Anvers, les deux comparses continuent leurs investigations. Ils ont imaginé dans l’ancienne turbine du bâtiment une « still room », sorte de cellule mona ique contemporaine, tapissée de liège et dédiée au silence, « archi contemplative » comme la décrit l’impétueux Cédric Etienne, qui leur a valu une commande pour des cabines au Portugal… À suivre donc.
DESSOUS DE VERRE, GRAND PLAT, VIDE POCHE ET COUPE Erosion en pierre de Varennes, Beige di Medici et Pietra di Medici. studiocorkinho.com
Les coupes et vide-poche des collections Erosion (en pierre) et Mother (en liège) sont en vente chez Sinople. sinople.paris