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Partie de campagne

Perdu dans le paysage normand, entre les champs et la forêt, La Carlière, manoir du xve siècle, a retrouvé toute sa splendeur grâce au talent de ses propriétai­res Peter Copping et Rambert Rigaud.

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En Normandie, entre champs et forêt, La Carlière, manoir du XVe siècle, a retrouvé sa splendeur grâce au talent de ses propriétai­res Peter Copping et Rambert Rigaud.

Nous avions une maison au milieu de la campagne bretonne, les paysages étaient magnifique­s, mais c’était loin , » trop loin pour en profiter pleinement. C’est ainsi que le directeur artistique Peter Copping et son compagnon Rambert Rigaud se sont retrouvés ici, à deux heures de Paris, au coeur de la Normandie. « Nous avions envie de trouver une maison ancienne, en pierre. Une maison que l’on pourrait retrouver chaque week-end pour y recevoir du monde. » La Carlière s’est présentée un peu par hasard il y a plus de dix ans ; le couple avait tracé un rayon de distance idéale de la capitale, ni trop proche ni trop loin, puis visité un certain nombre de biens anciens, avant que le corps de logis datant du xve siècle n’émerge de la végétation.

Sa façade conserve les stigmates de cette période de transition architectu­rale entre le Moyen Âge et sa vocation défensive et les prémices de la Renaissanc­e, avec ses fenêtres à meneaux qui tendent à disparaîtr­e tandis que les ouvertures sur l’extérieur se multiplien­t. Le tout flanqué de deux tours du xve siècle qui confèrent à ce manoir normand harmonie et symétrie, mais aussi des dimensions suffisamme­nt raisonnabl­es pour que l’on puisse s’appeler d’un bout à l’autre de la maison sans avoir besoin de faire sonner la cloche extérieure. « On voulait quelque chose de joli, mais que l’on soit aussi capable de restaurer, et avec lequel on pourrait s’amuser, notamment en achetant plein d’antiquités, poursuit Rambert Rigaud, qui travailla longtemps au côté de John Galliano avant de rejoindre Demna Gvasalia chez Balenciaga. La Carlière fut un coup de foudre, mais il fallait un peu d’imaginatio­n pour se projeter. »

De l’imaginatio­n pour réaménager les espaces, pour les adapter à des habitudes plus contempora­ines, en faisant de la cuisine une pièce de vie, grande et ouverte sur le jardin, en abattant des cloisons, en ajoutant des salles de bains, et en apportant tout le confort nécessaire. Le chantier dura près de six ans, mené à terme avec l’aide d’un grand-oncle qui travailla longtemps pour Jacques Grange.

Aujourd’hui, La Carlière a retrouvé ses splendeurs d’hier auxquelles se sont ajoutées celles imaginées par ses propriétai­res, comme une ode à la décoration, entre les pièces historique­s de mobilier et les imprimés qui courent et se mêlent dans chaque pièce. Un dialogue entre des motifs que nourrit sans cesse Peter Copping, qui fut, entre autres, le directeur artistique de Nina Ricci puis d’Oscar de la Renta, au fil de ses recherches dans les livres ou ses pérégrinat­ions qui le poussent de sa Grande-Bretagne natale au grand bazar d’Istanbul. Cette passion prend d’ailleurs vie depuis peu à travers la marque de coussins habillés de tissus anciens répondant au doux nom de La Carlière.

Dans cette maison que le couple retrouve chaque vendredi, l’esprit anglais et le goût français se mêlent partout. Jusqu’au jardin, avec des grandes étendues de vert et des fleurs qui courent entre les arbres façon parc anglais d’un côté, et un jardin de buis à la française clos de ses vieilles pierres de l’autre. Un bonheur hebdomadai­re, aux antipodes du minimalism­e, qui deviendra certaineme­nt quotidien. Vivre ici aux quatre saisons, voilà le prochain projet du couple, maintenant que les travaux sont finis.

« Nous avions envie d’une maison ancienne, en pierre, à retrouver chaque week-end. »

—— Les propriétai­res

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RÉALISATIO­N
Alexis Armanet
PHOTOS
Sophie Pinet
TEXTE
Thibaut Mathieu RÉALISATIO­N Alexis Armanet PHOTOS Sophie Pinet TEXTE
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LE MANOIR, avec son corps de logis du xve siècle et, de part et d’autre, deux tours du xviie siècle qui lui confèrent harmonie et symétrie.
DANS LE COULOIR qui dessert les chambres, un tableau du xviie siècle représenta­nt une des quatre saisons, au- dessus d’une console recouverte d’une tapisserie de verdure. La boîte est indienne, achetée lors d’un voyage au Rajasthan. LE MANOIR, avec son corps de logis du xve siècle et, de part et d’autre, deux tours du xviie siècle qui lui confèrent harmonie et symétrie.
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 ??  ?? DANS LE PETIT SALON, le canapé est recouvert d’un tissu bleu de Madeleine Castaing marquant l’esprit xixe de la pièce. Sur la bibliothèq­ue, un mélange d’objets, dont un buste (Galerie Marc Philippe). Coussin de la collection La Carlière.
LES DEUX GRANDS CANAPÉS achetés à Drouot et recouverts d’un tissu de Robert Kime sont parsemés de coussins trouvés au grand bazar d’Istanbul ou faisant partie de la collection La Carlière imaginée par Peter Copping.
DANS LE PETIT SALON, le canapé est recouvert d’un tissu bleu de Madeleine Castaing marquant l’esprit xixe de la pièce. Sur la bibliothèq­ue, un mélange d’objets, dont un buste (Galerie Marc Philippe). Coussin de la collection La Carlière. LES DEUX GRANDS CANAPÉS achetés à Drouot et recouverts d’un tissu de Robert Kime sont parsemés de coussins trouvés au grand bazar d’Istanbul ou faisant partie de la collection La Carlière imaginée par Peter Copping.
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