Gwenaëlle Grandjean
La paysagiste au large
« Partir de la flore du site pour recréer un paysage artificiel qui prend un aspect naturel, c’est ce qui m’intéresse le plus », affirme tout de go cette ancienne architecte reconvertie au paysagisme, et qui s’est fait connaître avec son travail pour l’hôtel Les Roches Rouges, à Saint-Raphaël. C’est aussi le secret d’un jardin qui « fonctionne ». Gwenaëlle Grandjean commence donc par prélever les plantes sur place pour en faire un herbier, comme « un état des lieux sensible ». Elle propose un projet, le met en oeuvre puis assure un suivi bisannuel pour faire évoluer, en replantant ou en ôtant des choses. « Un paysagiste n’est pas que décorateur d’extérieur », rappelle-t-elle, tant elle accorde d’importance à la botanique – elle a travaillé à la graineterie du Muséum national d’Histoire naturelle, où elle a gardé de bons contacts, et se met souvent en relation, pendant son élaboration d’un jardin, avec des spécialistes des plantes indigènes. « Un jardin doit se fondre dans le paysage, pas s’arrêter aux limites de la propriété,
reprend-elle. Il faut créer un mouvement, grâce à un jeu sur la couleur et les volumes, sur le temps aussi, en anticipant le scénario de la nature. » En ce moment, Gwenaëlle Grandjean travaille, entre autres projets, sur les jardins paysages d’un hôtel à Lourmarin, d’une villa à Cannes et d’une maison à Bonifacio. cargocollective.com