Masami-Charlotte Lavault
Floricultrice de Plein Air
Le contraste est frappant entre cette jeune femme menue, presque frêle, et la détermination, pas seulement physique, dont elle fait preuve sur le terrain. Le terrain ? Quelque 1 200 mètres carrés cachés derrière le cimetière de Belleville, à Paris, que MasamiCharlotte Lavault cultive depuis quatre ans. Elle a pu accéder à cette parcelle, alors envahie de chiendent, dans le cadre du premier appel à projets Parisculteurs. Aujourd’hui y poussent 250 espèces différentes. Elle s’est formée à l’agriculture après des études de design industriel et allie aujourd’hui biodynamie et utilisation des microorganismes efficaces, sans pesticides, insecticides ni engrais chimiques. À partir de 2019, elle a commencé à vendre sa production, d’abord à des fleuristes, aujourd’hui en direct pour que cela soit viable. Elle organise aussi des cours d’ikebana, car sa culture japonaise lui fait préférer aux bouquets cette forme de frugalité esthétique qui met si bien chaque plante en valeur. Si elle travaille souvent 80 à 100 heures par semaine, pour l’instant elle ne vit pas de sa production. « C’est difficile de vivre de l’agriculture parce que les gens ne comprennent plus la valeur d’un produit qui a été cultivé », s’attriste-elle. Pourtant, sa vie lui plaît, elle aime être au plus près des plantes, des oiseaux ou des insectes. « Je sais pourquoi je fais ça, je suis en accord avec moi-même ; ce qui m’empêche de dormir, c’est le comment : je vis d’un mois sur l’autre, sans visibilité financière. »
Plein Air, 40, rue du Télégraphe, 75020 Paris. pleinair.paris