La Borne, de grès et de force
Dans ce petit village du Berry où d’irréductibles artistes potiers produisent depuis quatre-vingts ans des poteries de grès cuites au bois, on assiste actuellement à un renouveau de la création. Pour le plus grand plaisir des collectionneurs du monde enti
Dans ce petit village du Berry réputé pour ses poteries de grès, on assiste à un renouveau de la création, pour le plus grand plaisir des collectionneurs.
La Borne : habitants. Ce village du Berry, réputé pour ses poteries cuites au bois, rayonne jusqu’en Chine ! Si, au long de son hi oire, qui remonte au e siècle, le hameau alterne périodes d’a ivité et de déclin, il semble en plein boom aujourd’hui. « Quinze fours sont en con ru ion, on n’avait pas vu ça depu les années », se réjouit-on au Centre céramique contemporaine La Borne. L’association locale rallie potiers de quinze nationalités. Ce e e ervescence gagne également le marché de l’art. Plusieurs cérami es a uels sortent des rangs, tandis que leurs aînés voient leur cote augmenter.
En quête de liberté créative
Commençons le récit en , lorsque François Guillaume, éditeur d’objets d’art, propriétaire d’un magasin à Bourges, invite le cérami e Jean Lerat à s’établir à La Borne afin de renouveler la tradition artisanale. Moyennant un salaire, celui-ci doit produire des céramiques pour la table et la décoration. Deux ans plus tard, arrive Jacqueline Bouvet, future Mme Lerat. Le couple e rejoint par André Rozay, le Bulgare Vassil Ivano , Pierre Me re, Yves Mohy et sa femme Monique Lacroix, a irés par une région tranquille, riche en argile, bordée de forêts, loin de la capitale mais pas trop, où l’immobilier e accessible. Des femmes indépendantes viennent y chercher la liberté. Voici Élisabeth Joulia qui inve it un atelier artiate, dépourvu d’eau courante et d’éle ricité ; elle y demeurera un demi-siècle, fuyant en Égypte ou au Soudan les hivers glaciaux du Cher. Voilà Anne Kjærsgaard,