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La lampe en matériaux upcyclés

Ou comment le designer Rikkert Paauw construit les meubles dont il a besoin à partir de rebuts trouvés dans la rue et assemblés avec art.

- Marion Bley PAR

Ou comment le designer Rikkert Paauw construit les meubles et les objets dont il a besoin à partir de rebuts trouvés dans la rue et assemblés avec art.

En cette fin du mois de mai, Rikkert Paauw est un peu stressé. Installé à Tarragone, en Espagne, pour réaliser une commande (une cuisine et des étagères dans une maison de vacances), il a largement dépassé les délais qu’il s’était impartis… Car cela prend du temps de réf léchir à la meilleure combinaiso­n possible avec les matériaux dont on dispose (et qui se révèlent moins faciles à trouver en Catalogne que sur les t rot toi rs de Bruxelles), surtout quand il s’agit d’une commande et que l’on se rend compte que le client son idée sur la question. « C’est la différence entre être un artiste – on vous laisse libre de créer – et un designer », s’amuse-t-il. Pour ce Néerlandai­s autodidact­e de 38 ans, pourtant, le design n’est pas seulement un moyen d’expression mais un mode de vie. Quand il n’est pas en train de réaliser des pièces in situ quelque part en France, en Espagne ou ailleurs, il vit entre Utrecht et Bruxelles, où se trouve son atelier, dans des lieux qu’il meuble avec des rebuts glanés dans la rue et utilisés comme matériaux de constructi­on. En fonction de ses trouvaille­s, et uniquement sur cette base, il crée, par découpage et réassembla­ge, un mobilier frugal, hautement fonctionne­l et d’une beauté émouvante. Veerle Wenes, fondatrice de la valerie_traan gallery, qui le représente, a découvert son travail en 2016, lors de la Design Parade Toulon, festival internatio­nal d’architectu­re d’intérieur. Dès 2017 elle expose ses chaises, tables ou luminaires d’esprit frankenste­inesque dans sa galerie comme dans les foires d’art et de design. « Rikkert Paauw vit de peu, dans une sorte de a nomadisme, même s’il commence à vendre régulièrem­ent des pièces à des clients ou des institutio­ns, tels récemment le CNAP (Centre national des

Arts plastiques), explique-t-elle. Pour moi, il fonde avec son travail les bases d’une nouvelle esthétique, inspirée de la culture hollandais­e – Piet Mondrian, De Stijl (mouvement d’avant-garde né aux Pays-Bas au début du xxe siècle) – et teintée d’humour, sans aucune arrogance. »

LAMP de Rikkert Paauw, matériaux trouvés, 2020.

Rikkert Paauw est représenté par valerie_traan gallery, à Anvers. valerietra­an. be

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