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Jean Touret, la matière pure

Imaginés dans les années 1950 et réalisés par une petite communauté d’hommes du village beauceron de Marolles, les meubles et objets de Jean Touret atteignent aujourd’hui des prix record.

- Oscar Duboÿ PAR

Imaginés dans les années 1950 et réalisés par une petite communauté d’hommes du village beauceron de Marolles, les meubles et objets de Jean Touret atteignent aujourd’hui des prix records.

C’e l’hi oire d’un village du Loir-et-Cher qui a été propulsé sur le devant de la scène arti ique dans les années , après l’arrivée d’un certain Jean Touret. « L’aventure Marolles relève un peu du hasard. Mon père était peintre et fumait la pipe, donc il allait chercher son tabac à Marolles. Or il se trouve que le tabac était a si un atelier de menu erie où les gens avaient l’habitude de se réunir. C’e ainsi qu’il e entré en conta avec eux : il y avait un menu ier, un ferronnier et un vannier. Mon père s’e aperçu qu’ils n’avaient pas de travail et e re é fasciné par leurs outils, leur conna sance du métier et leur maître, à une époque en pleine ind trial ation où tout le monde ne rêvait que de meubles en Formica. » c’e François qui parle, l’ainé des sept enfants de Jean et Odile Touret, rappelant au passage la upéfa ion qui fut la sienne lorsqu’on vint l’interroger la première fois sur les meubles de son père.

L’empreinte de la spirituali­té

Car il ne s’agit là que d’une parenthèse d’une quinzaine d’années dans la longue carrière de Jean Touret, dont l’oeuvre prendra un tournant plus irituel après sa rencontre en avec Jean-Marie Lu iger, aumônier à la Sorbonne, qui l’invitera plus tard à réaliser le maître-autel de Notre-Dame de Paris. Autrement dit, ce mobilier qui a ise aujourd’hui la curiosité des galeries et des maisons de vente n’a pas été le fruit d’une appétence particuliè­re pour le design ni d’une étude de marché préméditée, mais plutôt d’un besoin utilitaire. La preuve en e que le premier meuble de Jean Touret sera un banc sculpté dans le bois pour sa famille, grâce au métier de bûcheron qu’il avait appris lors de sa captivité en Allemagne pendant la guerre.

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JEAN TOURET dans le salon de sa maisonatel­ier des Montils.
EXPOSITION des Artisans de Marolles dans la salle Gaston d’Orléans du château de Blois, en 1958.
BOUGEOIR en fer forgé noirci (Galerie Desprez Bréhéret). JEAN TOURET dans le salon de sa maisonatel­ier des Montils. EXPOSITION des Artisans de Marolles dans la salle Gaston d’Orléans du château de Blois, en 1958.
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TABOURET en bois sculpté (Galerie Patrick Fourtin).
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