Déconstruction / reconstruction
La maison a été conçue en tenant compte de la durabilité et offre un bâtiment beaucoup plus économe en énergie que le bungalow démodé qui était auparavant sur le site
Une nouvelle maison, conçue par Patrick Michell, Platform 5 Architects, Londres (Grande-Bretagne) est venue remplacer un bungalow démodé sur un promontoire, dans une lagune isolée des Norfolk Broads, un ensemble de rivières et de lacs à l'Est de l'Angleterre. Elle est agencée comme trois maisons basses à pignon dont les toits en pente rappellent les hangars à bateaux de la région. Cette maison contemporaine se compose d'une série d'espaces de vie simples, orientés vers l'eau pour profiter des vues sur le paysage environnant. À l'extérieur, le toit et les murs latéraux ont été revêtus de bardeaux de bois noirci pour exprimer la forme d'un avion plié abstrait. Aux façades avant et arrière, les bardeaux de bois sont laissés non traités pour leur permettre de résister aux intempéries et de créer un aspect texturé chaud. Sous le toit, au bord de l'eau, le bois a été utilisé pour créer une esthétique raffinée qui rappelle la menuiserie interne. Chacune des trois entités présente un volume différent et sont orientées pour profiter de différentes vues à travers le paysage des zones humides qui entourent la maison. L'espace de vie voûté à double hauteur fait face à des bois et un réseau de digues de drainage qui abritent une nombreuse faune tandis que la partie centrale offre une vue panoramique sur le lagon privé. La chambre possède de plus petites vues encadrées qui donnent sur un marais et la jetée.
La façade de l'entrée est une simple expression des trois maisons en pente qui ont subtilement été taillées autour du paysage. Le revêtement en bardeaux de bois contraste avec les matériaux utilisés pour les maisons voisines et commence à se stabiliser pour offrir une présence sympathique au milieu du paysage. Les trois parties de la maison s'affichent de telle sorte que le niveau de la mer devient le point essentiel de la maison. La façade d'entrée est relativement modeste mais offre un contrepoint remarquable à ses environs lorsqu'elle est vue depuis la lagune, avec ses pignons presque entièrement vitrés. Les avant-toits profonds soulignent la silhouette audacieuse de la maison et offrent des espaces de vie extérieurs abrités, utilisables au fil des saisons. L'espace extérieur couvert fait référence aux vérandas des chalets riverains édouardiens voisins le long de la rivière. A l'extérieur, des pontons permettent de disposer d'un espace extérieur tout en formant une transition depuis le niveau de l'eau jusqu'au rez-de-chaussée surélevé. Le côté Ouest du site est planté pour refléter la végétation sauvage de l'autre côté des digues de drainage, tandis qu'à l'Est, la terrasse est dotée d'un quai en bois pour permettre l'amarrage des bateaux. A l'intérieur, des portes coulissantes en bois font office de cloisons. La partie centrale contient une grande cuisine et une salle à manger et donne dans l'espace de vie double hauteur adjacent, qui est chauffé par une cheminée en acier. Les trois chambres de la maison occupent la troisième maison et sont réparties sur deux étages, reliés par un impressionnant escalier en colimaçon qui s'élève depuis le hall d'entrée. Chaque espace possède une disposition soigneusement conçue avec des meubles intégrés pour mettre en scène la vie de famille. Une palette de matériaux est utilisée dans tous ces espaces. Situé sur une péninsule, la construction sur le site n'a pas été une tâche aisée mais la conception de la maison à partir d'éléments légers a facilité le transport sur une route d'accès étroite. L'accès au bord de l'eau était un défi et, comme le site est sujet à l'inondation, le rez-de-chaussée de la maison devait être surélevé pour s'adapter aux changements du niveau de l'eau. Comme la maison est construite sur un sol instable, les piliers de fondation ont été enfouis à 10 m dans la couche de roche calcaire. Les piliers supportent un assemblage de poutres en acier galvanisé, surélevé au-dessus de la ligne supérieure des eaux, ce qui a limité l'utilisation du béton et réduit le temps requis pour la mise en place de la sous-structure et permettant la construction à sec plus rapidement.