Faire le point sur ces évolutions majeures attendues par toute la profession
Jonathan Lambert, Directeur Business Développement, Nature Bois Concept : « Ouvrages de référence pour les acteurs de la construction et rédigés secteur d'activité par secteur d'activité sous le contrôle de l'AFNOR, les Documents Techniques Unifiés (DTU) ont pour but de préciser les conditions de mise en oeuvre et les règles d'exécution des différents ouvrages. Associée à la norme produit NF B54.040, la révisée norme NF DTU 51.4, traitant de la mise en oeuvre des platelages extérieurs en bois, a vu en décembre dernier plusieurs de ses articles modifiés, notamment dans le but d'améliorer considérablement la pérennité de ces derniers. Nature Bois Concept, acteur majeur et spécialiste de la vente en ligne de matériaux et d'accessoires destinés notamment à la construction de terrasses en bois, vous propose donc de faire le point sur ces évolutions majeures, attendues par toute la profession.
Quel impact pour le poseur de terrasse bois ?
C'est une réalité… réduire les points de rétention d'humidité d'un platelage participe grandement à en améliorer la pérennité et la nouvelle norme NF DTU 51.4 va réellement dans ce sens. Dans le cas d'une mise en oeuvre sur dalle béton par exemple et partant du principe que le bois ne doit jamais être en contact direct avec le sol, l'utilisation systématique de cales polymères (dont l'épaisseur minimum a été portée à 10 mm) entre la structure et le sol ne peut désormais qu'améliorer considérablement l'écoulement de l'eau. De la même manière, intercaler systématiquement entre le platelage et son support linéaire un dispositif de décollement d'une hauteur minimum de 3 mm (cales polymères) ou de poser des bandes bitumineuses dans le cas de lambourdes en bois afin d'assurer un système de capotage et permettre d'éviter toute rétention d'eau au niveau de la zone de contact entre la lame et son support. Afin aussi de supprimer tout risque de confinement d'humidité au niveau de la zone de contact en bout de lame et pour permettre un meilleur écoulement de l'eau à cet endroit, un double lambourdage est désormais préconisé et un écartement minimum de 4 à 6 mm entre deux extrémités de lames doit être respecté; cette mesure visant principalement à réduire le gradient d'humidité entre parement et contre-parement des lames, générateur de tuilages trop régulièrement observés. Une autre disposition essentielle, visant cette fois à prévenir le risque d'attaque fongique, concerne la ventilation de l'ouvrage. Si la surface des dispositifs d'entrée et de sortie d'air était jusqu'à présent fixée à 1/100ème de la surface totale, les nouvelles recommandations préconisent désormais de doubler cette dernière en la passant à 1/50ème. On utilisera donc pour cela les espacements entre les lames ainsi que des dispositifs de ventilation latéraux, répartis de manière homogène pour assurer un renouvellement efficace de l'air.
Glissance
Rappelons enfin qu'un entretien régulier et minutieux participe activement, non seulement à l'aspect esthétique d'une terrasse en bois, mais également à sa pérennité. Celui-ci permet en effet d'éradiquer tout développement de moisissures et toute fixation de pollutions diverses, sources principales de glissance (le fait de glisser). La nouvelle norme NF DTU 51.4 insiste d'ailleurs fortement sur l'application régulière d'un saturateur, ce dernier limitant le vieillissement naturel du bois et, de fait, sa dégradation. Du côté des spécialistes de la vente de matériaux et d'accessoires destinés à la construction de terrasses en bois, de nouvelles recommandations font également leur apparition. Ceux-ci vont être dorénavant dans l'obligation d'indiquer pour chaque lot de lames au départ de leur entrepôt, la catégorie de teneur en humidité de ces derniers. Ceci, notamment, pour permettre au poseur d'adapter l'écartement entre chaque lame lors de la mise en oeuvre : Catégorie 1 (teneur en humidité comprise entre 12 et 17%) > Utilisation de cales d'espacement de 7 mm. Catégorie 2 (teneur en humidité comprise entre 18 et 22%) > Utilisation de cales d'espacement de 5 mm. Catégorie 3 (teneur en humidité supérieure à 23%) > Utilisation de cales d'espacement de 3 mm. Sachez enfin que n'étant pas obligatoire, la mise en oeuvre de ces recommandations garantit souvent tout le sérieux du professionnel qui les applique. Leur non-respect peut en revanche parfois entraîner l'exclusion de certaines garanties ».