Armes de Chasse

A charges égales

20 lourdes contre 12 légères

- José Nogent, photos Bruno Berbessou

20 et 12, à 30 g de plombs, qui l’emporte?

Les gammes de cartouches lisses sont désormais si étoffées et diversifié­es que calibres 12 et 20 partagent de nombreuses charges de plombs. Nous avons choisi une charge de 30 g pour arbitrer ce match 12 contre 20. Nos deux cartouches, ou plutôt les treize réunies, se battent cette fois à armes égales.

Quelle cartouche est- elle la plus efficace et la plus confortabl­e à la chasse ? Une calibre 20 à charge lourde ou une 12 à charge légère ? Les avis divergent au plus haut point et les débats entre partisans du 12 et nouveaux adeptes du 20 ne sont pas prêts de s’éteindre. Comme toujours à Armes de Chasse, nous avons voulu désamorcer les polémiques en ré - pondant à ces questions théoriques par des démonstrat­ions grandeur réelle. Tous les débatteurs sont donc conviés à assister à ce nouveau match entre cartouches ! Ont été réunies pour cette rencontre dix cartouches de calibre 12 à charge légère, avec 30 g de plombs pour neuf d’entre elles et 29 g pour la dixième, et trois cartouches de calibre 20 à charge lourde puisque contenant également 30 g de plombs. Notre but étant de faire apparaître, à charge égale, les avantages et les inconvénie­nts de chaque calibre et de chaque type de munition, et de juger si le passage au calibre 20, choisi par de plus en plus de chasseurs ces dernières années, est justifié ou constitue au contraire une aberration balistique.

C’est quoi, une bonne munition ?

La seule constan te de nos treize cartouches est leur charge de plombs, tout le reste est variable d’une munition à l’autre. Vous allez trouver des 12 et des 20, mais aussi des étuis plastique et des étuis carton, des hauts et des petits culots, des bourres à jupe, des bourres grasses et même carton, des plombs durcis, nickelés, cuivrés, dorés, des billes de diamètres variables en dépit de leur numéro commun, le 6 ( à l’exception de la Fob Gold 30 chargée de n° 7). Avant de détailler les résultats de notre test, rappelons quelles doivent être les vertus d’une cartouche à grenaille de plomb pour en espérer de bons résultats. Une cartouche performant­e est d’abord celle qui nous offre une gerbe parfaite. Cela passe par la combinaiso­n de plusieurs éléments, dont un bon équilibre entre charge et vitesse. Cela passe aussi par la forme de la gerbe et surtout son rapport diamètre/ longueur. Cela passe bien en tendu par un diamètre de l’âme du canon approprié. L’âme d’un canon de calibre 12 est comprise entre 18,3 et 18,6 mm, celle d’un calibre 20 entre 15,6 et 16,2 mm. On considère que, pour une cartouche de calibre 12, une gerbe optimale s’obtient avec une charge de 32 g de plombs – c’est en tout cas la « norme » , mais certains préfèreron­t une 34 g, d’autres une 30 g. Pour le calibre 20, cette charge idéale est de 26 g. Cela étant, l’efficacité d’une cartouche n’est pas proportion­nelle à la charge de plombs contenue, mais à la bonne répartitio­n de ces derniers dans l’espace. Pour cela, le fabricant doit respecter plusieurs éléments : des plombs présentant une sphéricité et un état de surface sans re proche, un couple amorce- poudre à même de délivrer la vitesse recherchée sans perturbati­ons en sortie de bouche du canon, une bourre et un amortisseu­r adéquats. Concernant l’analyse de la gerbe de nos cartouches, rappelons que nous ne pouvons pas refléter pleinement en laboratoir­e, sur notre cible « plate » , le résultat du terrain. En vol, les queues de gerbe qui se trouvent 3 à 4 m derrière les premiers

plombs atteignent rarement le gibier alors que, sur une cible à plat, ils sont comptabili­sés. L’objectif du concepteur de la cartouche est aussi d’obtenir une vitesse restante maximale – dit en termes savants, l’énergie cinétique restante, définie par la formule 1/ 2 MV ² , doit être la plus élevée possible.

La douceur à l’honneur

Enfin, une bonne cartouche doit être efficace sur le gibier mais douce à l’épaule, du moins pas inconforta­ble, surtout avec les fusils allégés, très en vogue en France mais synonymes de recul accru. Cette donnée étant justement très importante aux yeux de ceux enclins à abandonner leur calibre 12 pour un 20, nous avons décidé de classer nos cartou - ches non par calibres ni par groupement­s obtenus mais par qua lités de douceur au tir, de la plus douce à la plus énergique à l’épaule. La cartouche qui arrive en tête de ce palmarès du confort est une calibre 12 à douille carton, la Jeannot Light 29, une nouveauté 2014. Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’une vraie trente grammes, et pour cause, elle est an - noncée à 29 g, pour une charge vérifiée de 28,61 g de plombs n° 6 dorés dans une bourre piston. Le recul, exprimé en grammes d’eau selon le même protocole que celui adopté pour le premier test de ce dossier, est de 87,2 g, soit inférieur de 32% à celui de notre étalon, la Gold 36

( cf. encadré ci- dessous). Côté balistique, la Jeannot Light nous offre un groupement de 79 %, avec 196 de ses 248 grains dans le cercle de 76 cm. Ce résultat la pla ce en quatrième position, à égalité avec la NSI English Classic, pour la répartitio­n de la gerbe en cible. Le diamètre de concentrat­ion de 46 cm est dans la bonne moyenne. Voilà une calibre 12 réellement douce et dotée de qualités balistique­s indéniable­s. La cartouche suivante, toujours selon le critère de la douceur, est une spécifique de chez Tunet, l’Idé’al Battue calibre 12 chargée de 30,09 g de plombs n° 6,5. Notre sensation de confort au tir est confirmée par la mesure de l’empreinte laissée par la crosse, avec une équivalenc­e de 89,54 g d’eau. C’est 31% de recul en moins que notre étalon, soit un résultat quasiment égal à celui de la Jeannot Light 29 avec toutefois 1,5 g de plombs en plus. Vous aurez noté que les cartou ches qui prennent les deux premi ères places dans ce pal- marès de la douceur sont deux calibres 12 à étui carton avec une bourre piston, de quoi alimenter nos ré - flexions ! Voyons si notre Idé’al se comporte aussi bien en cible que la Jeannot. Le groupement est de bonne qualité : de 83% avec 235 plombs dans la cible de 76 cm sur les 282 de la cartouche. C’est là le meilleur résultat de notre test, que ne nous laissait pas présager le type de bourre employé, une jupe piston. Etonnés, nous partons à la recherche de notre bourre ; nous la retrouvons rapidement, derrière la cible qu’elle a traversée en bas à droite. Les ailettes qui devaient s’ouvrir, voire se dé - solidarise­r du pied de bourre, sont restées en place et n’ont pas bougé. Voilà peut- être une explicatio­n. La concentrat­ion, soit le diamètre du cercle qui abrite 50 % des plombs ayant atteint la cible de 76 cm, mesure 44 cm de diamètre, il s’agit d’un bon score. Sur la troisième marche de notre podium du confort, c’est encore une calibre 12 et une douille carton que l’on applaudit, la Shotwell & Sons Pheasant High- Flying Style. Une

calibre 12/ 67 mm chargée de 29,92 g de plombs n° 6 durcis dont l’empreinte de recul équivaut à 90,65 g d’eau, 30 % de moins que notre étalon de 36 g. Cette munition à bourre grasse possède une caractéris­tique particuliè­re, un obturateur « bio- plastique » qui va se dé sa gréger dans la nature après le tir, une nouvelle voie explorée par les con cepteurs de cartouches. Le groupement, avec 54% des plombs dans notre cible de 76 cm ( 142 im pacts sur les 262 grains de la cartouche), est inférieur à celui des deux premières concurrent­es et aussi, il faut le souligner, de toutes les autres de l’essai. Plus exactement, cette Shotwell fait quasiment jeu égal avec les Purdey calibre 12, les Eley calibre 12 et les Hull calibre 20, trois cartouches anglaises à bourre grasse ou carton. Le diamètre efficace est de 48 cm. Cette bourre grasse, con - çue pour le premier coup et pour une distance limitée, se trouve ici pénalisée. Son résultat dans les conditions de notre test, à 30 m et avec un forage demi- choke, n’est donc pas décevant. Elle demande à être tirée moins loin ou plus choké, des conditions qui nous auraient fait sortir du protocole de cet essai.

La douceur s’enrobe de carton

En quatrième position, on trouve une cartouche douille plastique, toujours de calibre 12 et chambrée en 67 mm, la Vouzelaud Légère à bourre à jupe et charge de 29,96 g de plombs n° 6 durcis. Le recul représente 91,6 g d’eau, soit un score 29,5% inférieur à la Gold 36. Le groupement est remarquabl­e avec 82% des plombs arrivés dans les 76 cm de diamètre de notre cible, soit 222 sur les 270 grains de la cartouche. Ce score im - pressionna­nt, le deuxième de notre panel s’agissant du groupement, ne laisse aucun doute sur la vertu de la bourre à jupe. Le diamètre de gerbe efficace est de 44 cm de diamètre, ce qui confirme encore la bonne concentrat­ion de cette cartouche, à la fois douce et efficace. Mais il était dit que les étuis carton allaient de nouveau faire la preuve de leur douceur avec, en cinquième position, la Purdey 30 de calibre 12 à étui de 67 mm. Nous sommes en présence d’un chargement écologi - que, comme dans le cas de la Shotwell & Sons, avec une bourre et un obturateur en carton. Au tir, quelques morceaux de carton viennent d’ailleurs voler tels des confettis derrière la gerbe. Cela produit une impression étrange, bien que sans effet né - gatif sur les résultats. Le confort à l’épaule de cette cartouche se traduit par une mesure d’eau de 92,5 g, soit un recul 28,6 % moins important que celui de la 36 g de référence. La du reté du carton par rapport à la bourre fibre de la Shotwell & Sons aux ré sultats voisins doit être l’explicatio­n à cette légère différence de recul. Le groupement est de 57%, avec, dans la cible de 76 cm, 152 des 267 plombs n° 6 durcis de la cartouche. Le diamètre de concentrat­ion est un peu plus grand que celui de la Shotwell & Sons, avec 52 cm.

Là encore, cette cartouche douce se retrouve handicapée par le chokage trop large de notre fusil d’essai. Un trois quarts de choke aurait sûrement modifié la donne. La sixième cartouche sur notre échel - le de la douceur est encore une calibre 12, mais sans étui de carton cette fois. Il s’agit d’une autre britanniqu­e, la Hull Imperial Pheasant, dotée d’un étui plastique de 67 mm, d’une bourre fibre et d’un obturateur carton, une marque importée depuis cette année en France. Sa charge est quasiment équivalent­e à la Jeannot Light 29 puis qu’elle a été mesurée à 28,94 g de plombs n° 6. En termes de recul, son classement en sixième position est un peu injuste puis qu’elle fait en réalité pratiqueme­nt jeu égal avec la Purdey, avec 92,54 g d’eau, soit à nouveau 28,6 % de recul en moins que notre 36 g. Le groupement de 59 %, avec 168 des 286 grains de plombs décomptés dans le cercle de 76 cm, et un diamètre de con centration de 50 cm ne laissent planer aucun dou te : cette cartouche est une bourre grasse que notre distance de tir et plus encore notre chokage médian n’aident pas à donner la pleine mesure de son talent.

So british

A la septième place, une anglaise encore, une cartouche de calibre 12 à étui carton de 67 mm, la Eley Classic Game qui, comme la Purdey, reçoit une bourre et un obturateur carton. Nos amis anglais ne semblent plus tolérer que du plastique se ré - pande dans la nature, on ne les en blâ mera pas. Cette cartouche chargée de 29,3 g de plombs n° 6 cuivrés est un peu plus énergique que les précédente­s. On pèse une « emprein - te d’eau » de 96,4 g, soit un recul de 25,6 % inférieur à celui de notre puissante cartouche de référence à charge de 36 g. Sur le plan balistique, il est intéressan­t de constater que cette munition fait jeu égal avec ses deux compatriot­es anglaises et la française Shotwell & Sons, toutes des munitions à bourre grasse ou fibre carton. La Eley offre un groupement de 56% avec 140 de ses 249 plombs arrivés en cible. Le diamètre de con centra - tion est cette fois de 48 cm. A la huitième place de notre palmarès, c’est encore une calibre 12 que l’on découvre, encore une munition à étui carton de 67 mm, encore une bourre grasse ( du feutre rose avec un obturateur plastique). La candidate est française et se range, avec sa bourre grasse et son étui carton, dans la même catégorie que la Shotwell & Sons : il s’agit de la Mary Excellence. La charge réelle est de 30,25 g de plombs n° 6 nickelés, le poids annoncé n’est pas usurpé. Si elle est un peu plus « violente » que les quatre cartouches à bourre grasse ou fibre précédente­s, avec 98,65 g d’eau, soit 24 % de moins que notre étalon, elle offre des performanc­es balistique­s bien supérieure­s. Le groupement de 66%, avec 176 impacts dans la cible de 76 cm sur les 267 grains de la cartouche, est supérieur

de 10% en moyenne à celui des an - glai ses et consorts à bourre grasse ou carton. C’est assez remarquabl­e. La concentrat­ion est de 48 cm, un bon score également pour une bourre de ce type. C’est finalement à la neuvième pla - ce que l’on trouve la première cartouche de calibre 20, une anglaise, la Hull High Pheasant calibre 20/ 70 mm chargée de 29,7 g de plombs n° 6 durcis. En termes de confort au tir, elle est la première à passer la barre des cent grammes d’eau avec 102,5 g mesurés, soit une empreinte 21% seulement moins importante que celle de notre 36 g de calibre 12. La Hull High Pheasant possède un étui plastique et une bourre fibre avec un carton sur poudre. Le groupement est proche de celui des bourres gras - ses de calibre 12, avec 55%, soit 155 plombs dans la cible de 76 cm sur les 282 de la cartouche. Le diamètre de concentrat­ion est de 49 cm. A la dixième place, nous trouvons une calibre 12 à étui plastique de 70 mm, la Fob AS 30. Cette cartou - che à bourre à jupe ne semble pas avoir été conçue pour revendique­r une place parmi les cartouches dou - ces. La poussée, mesurée à 108,6 g d’eau, est seulement 16% inférieure à celle de la Gold 36. Ses performanc­es balistique­s sont bon nes, avec un groupement de 77%, soit 206 des 269 plombs n° 6 de la cartouche. Un score qui permet à la Fob de décrocher la sixième place sur le podium du groupement. Le diamètre de concentrat­ion de 42 cm a de quoi faire rougir les meilleurs calibres 12 chargées de 36 g de plombs.

Les 20 ferment la marche

La Mary Prestige, deuxième calibre 20 de notre sélection, se positionne à la onzième place de notre classement « douceur » . Il s’agit d’une bourre à jupe et étui plastique de 70 mm qui talonne en termes de recul notre Gold 36 g avec seulement 10% de moins, soit un volume d’eau me - suré de 115,6 g. Si cette cartou che ne s’inscrit pas dans le peloton de tête pour le confort, elle se classe parmi les meilleures en termes de groupement. Avec 79% de ses 268 plombs n° 6 venus se loger dans la cible de 76 cm ( soit 212 grains), elle occupe la quatrième place à égalité avec la Jeannot Light 29, une calibre 12. Sa concentrat­ion, de 44 cm, est également remarquabl­e. Voilà une calibre 20 certes musclée mais pour un résultat élevé à la clé. La douzième place est occupée par la NSI English classique, une calibre 12 à étui plastique de 65 mm. Son empreinte laissée dans le pain de mastic permet de recueillir 118,45 g d’eau, soit seulement 8,5% de moins que la Fob de 36 g. Ce ré - sultat nous avait été annoncé par le ressenti à l’épaule, prononcé pour une charge dite légère. Cette munition, malgré son recul énergique, est une bourre grasse dont les plombs sont un peu plus gros que ce que définit la norme Afnor, avec 6,9 grains au gramme pour une norme de 7 à 8. Elle ferme la marche des calibres 12. Côté cible, le groupement est étonnant pour une bourre grasse : 158 plombs des 209 de la cartouche arrivent en cible, soit 76%. Le record de notre test pour une bourre grasse et un score qui lui vaut de décrocher la septième place toutes catégories confondues. Pour retrouver 50% des grains de la cible de 76 cm, il faut dessiner un cercle de 50 cm de diamètre, une performanc­e cette fois très proche de celle des autres bour - res grasses ou carton. La treizième et dernière cartouche de notre palmarès – autrement dit celle qui secoue le plus ! – est la Gold 30, une calibre 20 à étui plastique de 70 mm chargée de 28,85 g de plombs n° 7 dorés ( le n° 6 n’étant pas proposé dans cette référence). Côté recul, avec 112,6 g d’eau, elle fait pratiqueme­nt jeu égal avec notre cartouche étalon, sa grande soeur de calibre 12, la Gold 36, avec seule-

ment 5% d’enfoncemen­t en moins dans notre pain en mastic. Ce que l’on paie côté recul est gagné côté balistique avec un groupement de 80 %. Le même légèrement en mieux, à 1% près, que celui d’une autre 20, la Mary Arm Prestige. En nombre de plombs, la Gold 30 duplique même les performanc­es de la Gold 36 et décroche ainsi le troisième meilleur groupement de notre panel. La concentrat­ion est également remarquabl­e, avec 44 %, le deuxième score, à égalité avec la Tunet et la Vouzelaud, deux calibres 12, et la Mary Arm Prestige, une autre calibre 20.

En 12, en carton

et en douceur

Que retenir de cet essai ? Tout d’abord le relatif inconfort du calibre 20. A charges égales, le petit calibre se montre plus rugueux et moins agréable que le 12. De toute éviden - ce, la norme des trente gram mes retenue pour notre test constitue une charge légère pour le 12 et lourde pour le 20. Ensuite, nos essais font clairement apparaître à tous ceux qui sont en quête de charges légères de calibre 12 pour ménager leur épaule ou leur arme l’intérêt des munitions à étui carton. Notre bonne vieille cartouche carton – qui au passage est devenue autant britanniqu­e que française – semble bien constituer une panacée sur le registre de la douceur. Les bourres grasses, pénalisées lors de ce test qui se déroulait à 30 m – précisons encore qu’il s’agit de trente « vrais » mètres – seraient sans doute bien plus à l’aise entre 15 et 25 m, autrement dit dans les conditions habituelle­s de nos chasses. Le relatif mauvais score qu’elles obtiennent dans notre match, à l’exception de la NSI qui paie toutefois ses bonnes performanc­es par une franche poussée au moment du tir, ne vaut pas si vous tirez à plus courte distance ou avec un choke plus serré. Reste que les cartouches qui arrivent en tête de nos résultats sont deux calibres 12 à douille carton chargées avec une bourre à jupe piston. Elles sont non seulement douces mais également efficaces, comme l’attestent leur groupement particuliè­rement bon et leur concentrat­ion élevée. On constate aussi que le pied de bourre joue un rôle important pour le confort, ces cartouches se montrant plus douces que celles à tube carton chargées avec une bourre fibre ou grasse sans amortisseu­r. Les calibres 20 arrivent loin derrière, preuve que la charge de 30 g est déjà importante pour elles. Il vous faudra renoncer à ces cartouches si vous ne voulez pas être trop bousculé avec votre calibre 20 ou bien opter pour un fusil relativeme­nt lourd. Ces essais démontrent aussi que les cali- bres 20, à charge égale à celle d’un 12, obtiennent de bons groupement­s en cible, avec une gerbe un peu plus concentrée. Cela confirme la théorie selon laquelle la largeur de la ger be d’une calibre 20 est plus étroi - te que celle d’une 12. Pour autant, il ne faut pas surestimer cette différence, puisque nos calibres 20 dupliquent à bourre égale les performan - ces des 12. Ainsi les groupement­s sont de l’ordre de 80 % avec une bourre à jupe et de 55% avec une bourre grasse. Du fait des char ges identiques, ces pourcentag­es similaires impliquent un nombre d’atteintes également identique. Ici, pourcentag­es et valeurs absolues ont la même importance et expriment les mêmes choses. De ce point de vue, les différence­s sont faibles. Ce qui implique, si on fait abstractio­n d’un recul plus violent, qu’il n’est pas handicapan­t pour la qualité de la gerbe de tirer une charge de 30 g dans un 20 plutôt que dans un 12. Enfin, notre test confirme, avec no - tamment l’excellente performanc­e de la Jeannot Light 29, ce que les chasseurs anglais ont compris depuis longtemps pour le tir des faisans de haut vol : une charge légère avec un calibre 12 est loin d’être un handicap, bien au contraire. Et avec un 20? C’est une autre histoire…

 ??  ?? Nos cartouches de calibre 12 sont dotées de bourres et d’étuis de toutes sortes, proposées en boîte de 10 ou de 25, chargées de plombs durcis, cuivrés, dorés, mais tous de n° 6.
Nos cartouches de calibre 12 sont dotées de bourres et d’étuis de toutes sortes, proposées en boîte de 10 ou de 25, chargées de plombs durcis, cuivrés, dorés, mais tous de n° 6.
 ??  ?? Les trois calibre
20 lourdes : Hull, Mary Arm
et Fob.
Les trois calibre 20 lourdes : Hull, Mary Arm et Fob.
 ??  ?? Nos dix cartouches de calibre 12. De gauche à droite, Purdey, Jeannot, Fob, Shotwell & Sons, Hull, Mary Arm, NSI, Tunet, Vouzelaud et Eley. Dans ce tableau récapitula­tif, nos cartouches sont classées en fonction du recul, de la plus douce à la plus...
Nos dix cartouches de calibre 12. De gauche à droite, Purdey, Jeannot, Fob, Shotwell & Sons, Hull, Mary Arm, NSI, Tunet, Vouzelaud et Eley. Dans ce tableau récapitula­tif, nos cartouches sont classées en fonction du recul, de la plus douce à la plus...
 ??  ?? Notre test prouve qu’à charge égale
les deux calibres offrent les mêmes
performanc­es. Le calibre 20 est plus léger mais pas plus « sportif » .
Notre test prouve qu’à charge égale les deux calibres offrent les mêmes performanc­es. Le calibre 20 est plus léger mais pas plus « sportif » .
 ??  ?? Les bouches de nos deux superposés d’essai, calibre 12 à gauche, 20 à droite, avec pour les deux un demi- choke.
Les bouches de nos deux superposés d’essai, calibre 12 à gauche, 20 à droite, avec pour les deux un demi- choke.
 ??  ?? Nos trois cartouches de calibre 20 sont plus homogènes en dépit d’une bourre grasse, la Hull, et d’une charge de plombs n° 7, la Fob.
Nos trois cartouches de calibre 20 sont plus homogènes en dépit d’une bourre grasse, la Hull, et d’une charge de plombs n° 7, la Fob.

Newspapers in French

Newspapers from France