Night Hunter Steiner 8x56
Les Steiner Night Hunter 8 x 56 ont été dévoilées en mars dernier lors du salon de l’Iwa de façon, sinon confidentielle, pour le moins discrète. Et pourtant, ces jumelles d’affût en apparence massives semblent abriter un générateur de lumière tant elles o
Les jumelles à forte lumière ajoutée
Il faut toujours se méfier des apparences ! De prime abord, il y a un peu du vilain petit canard dans les nouvelles ju - melles Steiner Night Hunter 8x56. Avec leurs prismes de Porro, elles semblent massives, lourdes aussi, voire un peu passéistes. Mais dès que l’on s’en saisit et les amène à hauteur du regard, la surprise est totale. Pourquoi ? Tout d’abord parce que ces optiques paraissent légères, à l’opposé de ce qu’elles vous suggèrent visuellement et de ce qu’un objectif de 56 mm laisse supposer. Ensuite parce que l’observation pro- duit un second choc, celui d’une image nette, mais surtout d’une luminosité incroyable. Le canard gris devient un élégant cygne immaculé, éblouissant même. Jamais le nom de Night Hunter – chasseur de nuit dans la langue des buveurs d’eau chaude – n’a été aussi bien porté. Nous avons pu tester ces jumelles au tout début de ce mois de juin, trois jours durant, à la chasse à l’approche des brocards en Pologne, dans un milieu essentiellement forestier et fermé. Si les sorties matinales ont permis de se faire un première bonne idée des performances des optiques, c’est surtout le soir que démonstration fut faite de leur incroyable luminosité. En dépit de sa géographie orientale, la Pologne est située sur le même fuseau horaire que la France. Aussi, même en commençant à chasser le matin à partir de 4 h, la luminosité restait correcte, il ne faisait jamais nuit noire lorsque nous quittions le relais de chasse. En revanche, le soir, avec une nuit tombant à 21h30 et une chasse se prolongeant tard, les conditions étaient réunies pour vérifier tout le potentiel de cette optique. D’autant plus que, lors de la première sortie nocturne, nous
avions un étalon de mesure avec des 10x42 classiques. Quel choc ! En l’absence de toute luminosité naturelle, les Night Hunter nous offraient encore une image nette mais surtout claire. L’image semblait surexposée, comme soumise à un amplificateur de lumière. Pour autant, en journée, la luminosité n’était pas trop importante ou aveuglante. De plus, cette superbe luminosité ne joue pas au détriment du contraste ou de la définition. Les lentilles HD de ces optiques sont réellement très bonnes. Pour preuve, l’image est nette du centre jusqu’aux bords.
Approchez, mais pas trop
Autre choc, l’autofocus, qui offre à quasiment toutes les distances une mise au point fiable et rapide. Avec un bémol toutefois, cette mise au point performante semble débuter à une vingtaine de mètres. Il y a peu de chan ces que vous approchiez un brocard à 10 m, mais si vous voulez observer en détail un oiseau en deçà de 20 m, ce ne sera pas toujours possible. Autre critique, parfois, lors d’observations au travers d’un écran végétal, et même si priorité est donnée à la zone la plus éloignée, il arrive que le point de netteté ne soit pas celui voulu. Le brocard en plaine que vous distinguez péniblement à l’oeil nu à travers une mince haie ne sera pas net au travers des jumelles. Mais abstraction faite de ces deux réserves, cet autofocus est réellement remarquable, rapide et précis dans 95% des situations. Autre bon point, l’écart interpupillaire est des plus simples à ré- gler, il suffit d’ouvrir plus ou moins les jumelles pour les ajuster à votre visage. Et la charnière est assez ferme pour ne pas bouger, vos yeux demeureront en face des oeilletons durant toute la sortie. A noter pour les amateurs d’affût, et souvent d’affût improvisé, deux plots situés sous les objectifs peuvent accueillir des clips photoluminescents. Même si vous posez vos jumelles à côté de vous dans le noir le plus complet, ces indices lumineux vous permettront de les retrouver le plus rapidement et le plus simplement du monde. Enfin, pour éviter que votre vision, en condition d’obscurité intense, ne soit parasitée par une lumière extérieure, artificielle ou non, les oculaires comportent des embouts couvrants qui enferment littéralement votre regard, comme le font des lunettes de glacier. Vous l’aurez compris, ces jumelles nous ont séduits. Certes, elles ne remporteront pas le prix de l’optique 2017 la plus sexy, mais peutêtre celui de la plus lumineuse et, à 1 188 €, convenez qu’il est difficile de leur dire non.