Recharger le .280 Ross
Une centenaire à toute vitesse
Une centenaire à toute vitesse
Ce calibre est dédié quasi exclusivement à la carabine qui porte son nom. L’un et l’autre sont un peu tombés dans l’oubli, mais se trouvent encore parfois d’occasion. Vous voulez redonner vie à cette cartouche ? Suivez le guide.
La cartouche de .280 Ross est un jalon mé - connu de l’histoire de l’armurerie. Pour la première fois, un projectile de 7 mm est annoncé dépasser la barre mythique des 3 000 pieds/ seconde (914 m/s). Conçue en 1906 par F.W. Jones et Charles Ross, elle est d’abord cham- brée dans les Ross 1905, puis les Ross 1910. Encartouchée au début par Eley, elle l’est ensuite par Winchester et Remington ( jusqu’en 1935), puis Kynoch.
Victime d’un mauvais usage
Deux chargements existent. Le premier de 54 grains de nitro-cellulose (NC) pour une balle de 140 grains (9g) à pointe creuse donne une vitesse initiale de 884 m/s. Le second de 54 grains toujours, pour une balle de 160 grains (10,3 g) à pointe en cuivre donne 823 m/s. Quand on regarde les tables balistiques, on se rend compte que la 7 mm Remington Magnum n’est pas loin… Les chasseurs d’avant 1914, qui forcément ne connaissaient pas cette cartouche créée en 1962, avaient malgré tout envie de pousser la munition dans ses retranchements. Certains commencèrent à outrepasser les capacités du projectile d’origine, à une époque où l’on croyait que la vitesse faisait tout. Les premiers rapports sont dithyrambiques : une tension de trajectoire permettant des coups de longueur inégalés sur un gibier à peau fine, avec des animaux décrits comme « frappés par la foudre » . De même, la pénétration liée à la vitesse est efficace si la balle est bien placée. Mais des chasseurs moins adroits payèrent de leur vie une balle mal placée à la jaquette trop fine et à la quantité de mouvement insuffisante. Un des plus célèbres d’entre eux est George Grey, tué par un lion que sa .280 Ross n’avait pas stoppé. Le journaliste