Le .300 c’est du 7,5, le .308 aussi
Dans votre dernier numéro, page 70, une légende de photo m’interpelle. Elle indique que les .30 et .300 sont des 7,5 mm et le .308 du 7,62. C’est vrai en conversion pure, mais pas en pratique. Ce genre de commentaire peut encore semer le trouble dans les esprits. Ensuite vous présentez à deux reprises des calibres comme identiques, à tort, me semble-t-il. Le .275 Rigby et le 7 x 57 sont bien deux mêmes calibres, néanmoins… ils sont différents. La conversion des mesures métriques en impériales provoque quelques légers changements dans le profil de la chambre et de la douille, ce qui se traduit par de petites différences de performances. Si une arme en 7 x 57 reçoit sans souci une .275 Rigby, l’inverse impose de forcer un peu plus sur le verrou, l’écart est infime au niveau dimensionnel, mais bien présent. Les deux calibres figurent à la CIP. Pour les mêmes raisons de changement de système de mesure, le .500 Jeffery n’est, cette fois, absolument pas le même calibre que le 12,7 x 70 Schuler. Ce point fait souvent débat, mais les faits sont là. Les droits du 12,7 x 70 Schuler ont bien été accordés à Jeffery, mais là encore le passage d’un système à l’autre a causé des changements dimensionnels. Les douilles étant plus grosses, ces changements sont importants, et je peux vous dire qu’intervertir les munitions est impossible. Consultez la CIP, vous verrez que les différences, en particulier au niveau de l’angle d’épaulement, sont flagrantes. Il existe plus d’armes en .500 Jeffery qu’en 12,7 x 70 Schuler, l’offre en munitions toutes faites n’est même pas comparable, mais il s’agit de deux calibres différents au final, même si très proches.
Philippe Moreau
Pour la légende, vous avez raison, les balles de .30-06, .300 Win. Mag et .308 sont les mêmes avec le même diamètre, alors que la conversion des calibres donnerait 7,5 mm pour le .30 et 7,62 pour le .308. Notre légende disait cela mais sans doute pas de façon suffisamment claire. Pour le 7 x 57 et le .275 Rigby, les différences sont dans les tolérances et les pressions, ainsi que la forme de la balle. Ça ne gênait pas Bell et, à mon niveau, je n’ai jamais eu de problèmes d’interchangeabilité avec ces cartouches dans des armes rayées modernes ou d’époque. Assurément moins qu’avec certaines armes d’aujourd’hui, homologuées CIP, qui n’acceptent pas, ou du moins pas sans forcer, les cartouches de leur calibre, fabriquées en usine et aux mêmes normes CIP, en raison de tolérances mini pour les unes et maxi pour les autres. Pour le .500 Jeffery/.500 Schuler, vous avez raison, j’ai effectivement coupé un peu court pour de multiples causes, dont les limites imposées par la pagination et la nécessaire simplification. Dans le cas de cette cartouche, la plus grande différence réside dans les différences d’épaulement. La longueur au niveau du chambrage variant souvent d’une arme à l’autre. (D. C.)