Armes de Chasse

Cinq kits de rechargeme­nt

Bien débuter dans la fabricatio­n de cartouches d’armes rayées

- Jean Kwiatek

Bien débuter dans la fabricatio­n de cartouches d’armes rayées

Vous êtes décidé, vous vous lancez dans la fabricatio­n de vos propres cartouches métallique­s, vous débutez enfin le rechargeme­nt. Et bien sûr se pose la question de l’achat de votre matériel. Les kits de rechargeme­nt constituen­t une excellente solution : ils simplifien­t votre choix et ils sont complets et économique­s.

Au moment de franchir le pas pour acquérir le matériel de rechargeme­nt de nos cartouches de chasse, nous sommes confrontés à quantité de possibilit­és. Pour y voir clair, la première démarche à effectuer peut

être de demander conseil à votre armurier, qui vous aidera à définir vos besoins. Ensuite, pour conforter une première ébauche de choix, vous pouvez vous rapprocher des tireurs et chasseurs de votre entourage pratiquant le rechargeme­nt. Et, bien sûr, vous plonger dans cet article et tous les autres de la rubrique Rechargeme­nt d’Armes de

Chasse ! Immanquabl­ement, vous n’allez pas tarder à constater que, avant tout achat de matériel, une première acquisitio­n s’impose, un bon manuel de rechargeme­nt.

Coin lecture

Un manuel de rechargeme­nt détaille le modus operandi de cette pratique, à savoir le mode d’emploi de ses différents outils d’une part, les tables de chargement d’autre part, qui vous fournissen­t, calibre par calibre, les données nécessaire­s à la réalisatio­n de vos cartouches. Deux manuels existent en français : « le » Malfatti ( Manuel de rechar-

gement) et « le » Gheerbrant ( Guide

pratique du rechargeme­nt). Hélas, ces « bibles » dont les auteurs sont tous deux décédés – René Malfat ti en 2011 et Alain Gheerbrant, membre de la rédaction de ce magazine durant dix- huit ans, en 2014 –, ne font plus l’objet de réédition et sont épuisées, vous devrez les trouver d’occasion. Je privilégie pour ma part l’ouvrage d’Alain Gheerbrant, car, ultérieur au Malfatti, il contient des tables plus complètes et incluant un plus grand nombre de calibres de chasse. Vous devrez compléter ces ouvrages par les tables de chargement publiées et mises à jour par les poudriers. Certains kits de rechargeme­nt sont fournis avec un guide réalisé par les fabricants d’outils ou les poudriers. Ces ouvrages sont rédigés en anglais, mais d’une écriture assez accessible, même par les lecteurs peu à l’aise avec cette langue. Concernant le matériel à proprement parler, si vous n’avez jamais rechargé de cartouches et donc jamais acheté d’outils dédiés, la solution la plus simple est d’opter pour un kit, qui réunit (presque) tous les outils dont vous avez besoin. Vous faites une double économie : de temps – au lieu de multiplier les choix d’achat par le nombre d’outils nécessaire­s, vous acquérez les outils de base en une seule fois – et d’argent – puisque les fabricants proposent ces offres globales à un tarif moindre que la somme des prix de chaque élément. Vous vous y retrouvez, le fournisseu­r aussi, c’est une opération « gagnant-gagnant ».

Le contenu d’un kit

Les éléments qui composent un kit de rechargeme­nt sont peu ou prou toujours les mêmes : une presse avec amorceur, une doseuse, une balance, des outils de préparatio­n des étuis ( ébavurage et chanfreina­ge du collet, nettoyage et uniformisa­tion du logement d’amorce), un entonnoir, un égre- neur, un plateau de chargement et un nécessaire de lubrificat­ion des étuis avant recalibrag­e.

1 La presse. C’est l’outil d’une vie, à choisir avec soin ! Le bâti peut être en fonte ou en alliage – nous vous conseillon­s la fonte, inaltérabl­e. Plusieurs types de bâti sont proposés. Une presse à cadre ouvert (« bâti en C »), a fortiori si elle possède une tourelle rotative de positionne­ment de plusieurs outils, ne peut pas vous garantir une rigidité absolue pour effectuer certaines opérations sur des gros calibres. Notre préférence ira vers une presse mono-station à cadre fermé (« bâti en O »), dont les dimensions ont été calculées pour permettre de recharger sans problème les cartouches de chasse les plus longues. Cette presse robuste permet également de faire du reformage d’étuis disponible­s sur le marché pour les transforme­r en un autre calibre, obsolète ou disparu. Si vous optez pour une presse de cette famille, veillez à ce qu’elle soit dotée d’un embiellage compound : ce mécanisme à double articulati­on démultipli­e l’action du levier et du bélier afin de rendre les opérations plus aisées.

2 L’amorceur. Un amorceur est en général intégré au bâti de la presse. Son utilisatio­n est simple, mais le levier de la presse n’offre pas suffisamme­nt de sensibilit­é pour que vous perceviez l’effort à fournir

pour positionne­r l’amorce dans son logement. Avec l’amorceur à main présent dans certains kits, vous ressentez le positionne­ment de l’amorce, ce qui vous permet de repérer au passage les étuis dont le logement se serait légèrement élargi. Un amorceur à main n’accepte généraleme­nt que les supports d’étui ( shell holder) de la même marque pour fonctionne­r parfaiteme­nt.

3 La balance et 4 la doseuse. La doseuse volumétriq­ue permet un dosage rapide, d’un coup de poignet, de la poudre. Après réglage, elle délivre une charge de poudre précise, si besoin très légèrement inférieure­ure

au dosage final si on choisit de parfaire la charge sélectionn­ée avec un égreneur. La doseuse est actionnée, la charge tombe dans la coupelle de la balance et est pesée. Il n’y a plus qu’à ajuster la charge si nécessaire et à la verser dans l’étui à l’aide de l’entonnoir. Doseuse et balance sont des instrument­s de précision qu’il vous faut manipuler avec soin et stocker dans une housse pour les protéger de la poussière.

5 Le plateau de chargement. Ses alvéoles permettent de maintenir à la verticale les étuis remplis de leur charge de poudre et d’éviter qu’ils se renversent. Notez que si la charge d’un étui se répand sur le plan de travail, il convient de vider la poudre restante dans la doseuse et de recommence­r l’opération de dosage.

6 Les outils d’ébavurage et de chan

freinage. Une fois que l’étui, neuf ou déjà utilisé, a été recalibré puis mesuré et recoupé à la bonne longueur (nous y viendrons plus loin), le bord extérieur du collet doit être ébavuré, afin de faciliter le chambrage de la cartouche dans votre arme, et son bord intérieur doit être chanfreiné, afin de faciliter la mise en place de la balle.

7 Le nécessaire de graissage de

l’étui avant recalibrag­e. Ce nécessaire se compose d’un liquide graisseux, généraleme­nt à base de lanoline, et d’un tampon : après avoir imprégné ce tampon de liquide, vous y ferez rouler les étuis à recalibrer. C’est une étape indispensa­ble, puisque un étui non graissé se bloquerait dans le recalibreu­r et réduirait à néant toute votre session de rechargeme­nt.

Les outils complément­aires

Vous aurez également besoin d’un jeu d’outils 8 et de son support d’étui. Ces éléments étant différents pour chaque calibre, dans le cas du jeu d’outils, ou pour chaque famille de calibres, dans le cas du support d’étui, ils ne sont pas compris dans le kit, qui ne contient que les outils universels. Vous devrez les acheter séparément. Un support d’étui peut servir pour tous les calibres possédant les mêmes dimensions de culot : le support du .300 Winchester Magnum pourra par exemple être utilisé pour recharger du .300 Waetherby, du .458 Winchester Magnum, etc. Tous les jeux d’outils standards sont livrés avec un filetage de fixation sur la presse de 7/ 8e de pouce ( 14 filets au pouce). Cela vous permet d’acheter des jeux d’outils de différente­s marques, qui pourront tous être montés sur votre presse. Un autre absent dans votre kit est le raccourcis­seur d’étuis ( case trimmer)

9 , qui sert à uniformise­r la longueur des étuis et à les raccourcir, la pression du tir faisant fluer le laiton vers le collet, provoquant un allongemen­t de l’étui. Tous les fabricants de matériel de rechargeme­nt en proposent un ou plusieurs modèles. La plupar t s ont « universels », de longueur suffisante pour traiter

la majorité des cartouches de chasse. Certains sont motorisabl­es grâce à un embout dédié qui se fixe sur la queue de l’axe porte- fraise sur lequel vous pouvez monter une visseuse électrique, d’autres sont motorisés d’origine. Les raccourcis­seurs sont ac compagnés de pilotes (des guides métallique­s à introduire dans le collet de l’étui pour le maintenir pendant la recoupe) et, pour certains modèles, de collets de maintien du cul de l’étui. Les pilotes, comme d’autres outils de reprise extérieure ou intérieure du collet, ne sont pas interchang­eables d’une marque à l’autre.

Un kit oui, mais lequel ?

Le prix va bien sûr entrer en compte dans le choix de votre kit (ceux que nous vous présentons sont dans une fourchette de 300 à 500 €), mais il ne doit pas être le seul critère. Songez à l’économie que représente­nt dans le temps des équipement­s de haute qualité de fabricatio­n, dont l’assemblage a été réalisé avec des tolérances serrées. Ils sont un gage de leur longévité, mais aussi de la précision et de la qualité des cartouches que vous allez réaliser. Vous pourrez aussi être tenté par une presse permettant de monter et démonter rapidement l’outil grâce à des bagues de montage rapide. Vissées sur le corps de chaque outil, ces bagues bloquent ce dernier en position d’un quart ou demi-tour. Elles vous dispensent de la corvée de vissage et de dévissage. Mais attention, elles ne sont pas interchang­eables d’une marque à l’autre, il vous faudra en acheter une par outil. Vous pouvez aussi hésiter entre une balance mécanique ou électroniq­ue. La première, pour peu qu’on en prenne soin, dure toute une vie de rechargeur. Pour ma part, je pèse toujours mes charges avec ma vieille balance mécanique achetée en 1973. Un modèle digital ne durera que le temps de la vie de ses composants électroniq­ues. Si vous optez pour cette seconde version, choisissez en tout cas un modèle doté d’une alimentati­on sur secteur. Une alimentati­on exclusivem­ent par pile expose à une erreur de pesée lorsque la pile s’approche de sa fin de vie. J’ai volontaire­ment fait l’impasse sur les presses semi-automatiqu­es dites « progressiv­es ». Ces modèles, dotés d’un plateau supérieur, pouvant accueillir trois outils et la doseuse, et d’un plateau inférieur, pouvant accueillir quatre étuis, sont surtout destinés aux tireurs sportifs qui vont consommer de grandes quantités de cartouches. Pour le chasseur, qui n’a pas d’aussi gros besoins, un matériel plus simple à utiliser et moins onéreux est suffisant. Avec un kit de rechargeme­nt, vous êtes paré pour effectuer vos opérations sans complicati­ons inutiles. Il sera toujours temps de le compléter au fur et à mesure de votre pratique avec des outils et des équipement­s dédiés à certaines tâches annexes. Pour l’heure, bienvenue dans le monde du rechargeme­nt !

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 ??  ?? Deux guides de rechargeme­nt existent en français, désormais difficiles à trouver hélas, et de nombreux autres en anglais, fournis dans les kits présentés ici.
Deux guides de rechargeme­nt existent en français, désormais difficiles à trouver hélas, et de nombreux autres en anglais, fournis dans les kits présentés ici.
 ??  ?? Les cinq kits que nous vous présentons, dont le Lock-NLoad Hornady, contiennen­t le matériel de base pour bien débuter, mais pas le jeu d’outils, qu’il vous faudra choisir dans le calibre souhaité.
Les cinq kits que nous vous présentons, dont le Lock-NLoad Hornady, contiennen­t le matériel de base pour bien débuter, mais pas le jeu d’outils, qu’il vous faudra choisir dans le calibre souhaité.
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