WINCHESTER EXTREME POINT ET BROWNING BXR
Lorsqu’on aborde le sujet des balles classiques, il est communément admis que les balles qui expansent le plus violemment dans la zone vitale tuent le plus rapidement, même si elles ne ressortent pas. D’autre part, l’urbanisation galopante et les problèmes de rivalités imbéciles entre équipes de chasseurs ont entraîné une demande pour des balles qui « sèchent » le gibier, afin d’éviter qu’il finisse chez le voisin ou qu’il soit perdu. Pour répondre à ces problématiques, Winchester a présenté en 2015 une nouvelle munition de chasse optimisée pour les deers (hors wapitis et élans) chassés sur le continent nord-américain. Dénommée làbas Deer Season, elle fait ses preuves depuis deux ans sur les gibiers précités, se montrant aussi redoutable sur les cochongliers. Cette efficacité a décidé Winchester à introduire la Deer Season en Europe, en 2016, sous le nom d’Extreme Point. Balle chemisée à base plate, noyau non soudé et pointe plastique, l’Extreme Point pèse 9,7 g et sort à environ 890 m/s d’un canon de 61 cm. L’énergie est importante pour une balle si légère, presque 3 900 J à la bouche pour environ 3 000 J à 150 m. La balle possède une caractéristique unique qui lui donne son nom : la base de sa coiffe balistique en polymère est beaucoup plus importante que celle de la Soft Point classique ou des autres balles à pointe plastique. Cette coiffe procure une plus grande surface frontale après l’impact initial : 48 % contre 8 à 22 % en moyenne pour les autres projectiles. La surface frontale à l’impact est presque aussi importante que la structure ou le matériau de la balle. Cette surface maximisée a deux vertus essentielles : d’une part la transmission du choc initial, d’autre part la transformation de l’énergie en action réelle – l’énergie ne tue pas ! – qui entraîne une expansion extrêmement violente et une perte de masse de l’ordre de 45 à 55 % en fonction de la vitesse résiduelle à l’impact. Cette expansion et les micro-éclats qu’elle génère détruisent les organes vitaux avec forte hémorragie et effet de choc conséquent et nettement apparent. La coiffe plastique joue un rôle important en protégeant le noyau et sa chemise lors de l’impact sur le pelage, retardant ainsi l’expansion et permettant une pénétration suffisante dans la cage thoracique, même après avoir traversé une côte. En raison de cette coiffe de taille plus importante que la moyenne, les Extreme Point sont un peu plus longues à poids égal que les autres Soft Point et Plastic Point à base plate de poids égal. Conçue au départ comme une balle d’approche ou d’affût pour sécher le gibier et éviter de longues re - cherches, l’Extreme Point se révèle extrêmement efficace comme balle de battue si on désire que le gibier tombe dans l’enceinte ou sur place. Longuement testée par mes amis et moi- même au cours des deux dernières saisons en battue sur des sangliers de 35 à 95 kg et des tirs de 20 à 60 m, l’Extreme Point nous a surpris par son efficacité foudroyante. Aucun des sangliers tirés ne sont allés loin, la plupart tombant à moins de 10 m. Un défaut quand même : malgré l’efficacité de la 9,7g, je préférerais un peu plus de masse, de 10,5 à 11 g. Tout ce qui précède vaut aussi pour la nouvelle Browning BXR de 10 g, très proche de sa grande cousine.