Benelli Super Black Eagle III
La troisième version du 3 coups de 12/89 mm
La troisième version du 3 coups de 12/89 mm
A 27 ans, le Super Black Eagle est de ceux qui ont marqué l’histoire des armes de chasse. Performant, endurant, fiable, ce Super Magnum possède d’incroyables qualités auxquelles s’ajoute cette année une nouvelle liste de modifications et d’améliorations qui va à n’en pas douter faire de cette troisième version une autre référence.
Mauser 98, Browning B25, Winchester 70, Blaser R 93, Brno ZKK 602, Sako 85, Sauer 202, Beretta 686 sont des noms, parmi quelques autres encore, qui sonnent agréablement aux oreilles des chasseurs. Ces armes de chasse mythiques, qui ont connu un fort succès commercial et critique et dont la vie fut longue ou se poursuit encore, constituent à la fois des références et un cercle réduit où il n’est pas facile d’entrer. Le semiautomatique Benelli Super Black Eagle y est parvenu. Du haut de ses 27 ans, déjà ou seulement, il possède toutes les qualités pour faire partie de ce groupe de valeurs sûres. A sa création en 1991, ce semi-auto à mécanisme à inertie – c’est un
Benelli après tout – avait tous lles atouts pour marquer son époque et tout particulièrement l’univers de la chasse au marais. Il fut l’un des tout premiers fusils dotés d’une chambre de 89 mm. La cartouche 12/89, appelée aussi Super Magnum,
était apparue quelques mois plus tôt et avait donné l’idée aux dirigeants de Benelli de réaliser un semi-auto « tout-temps » dans ce calibre pour les chasseurs américains qui venaient de se voir interdire l’usage du plomb. A l’époque, les chasseurs de canards n’avaient d’autre solution que de tirer des cartouches chargées de billes d’acier, ou plutôt de fer doux. Or la faible densité de ce matériau rendait les charges exagérément légères face aux magnums ou semi-magnums de plombs, affichant 42 à 51 g de grenaille. Avec le calibre 12/89 mm, le super Black Eagle devenait une arme capable de tirer des charges conséquentes de fer doux et aussi d’expédier jusqu’à 64 g de plombs à chaque pression sur la détente. Aux EtatsUnis, le Super Black Eagle devint immédiatement un best-seller. Le succès fut tel que l’arme était, deux ans plus tard seulement, vendue sur le continent européen avec le même succès. La légende était en marche.
Deux cures de jouvence
Prudemment chez Benelli, on ne toucha pas à cette arme pendant des années. Mais au bout de treize saisons, il fallut se rendre à l’évidence, la concurrence avait eu le temps de s’organiser et le Super Black Eagle commençait à afficher le poids des années. En 2004, une cure de rajeunissement par touches légères et localisées fut menée à Urbino, au siège de Benelli, de façon à offrir au Super Black Eagle une silhouette moderne mais sans en modifier l’ADN. Le SBE II fut dévoilé et sa cote d’amour n’eut à subir aucune érosion, bien au contraire. La deuxième version disposait de Crio chokes de 7 cm, d’une trempe cryogénique, d’une crosse amortissante Comfortech avec inserts de néoprène et chevrons anti- recul. Il en alla ainsi jusqu’à l’année passée. En 2017 comme en 2004, le Super Black Eagle repassa sous le bistouri des ingénieurs-chirurgiens esthétiques de la « clinique » italienne. Le SBE III fut présenté et proposé aux chasseurs américains, qui se l’arrachèrent. Preuve que la nouvelle version était réussie et promise au même succès que les deux précédentes. Un succès qui a retardé sa mise sur le marché en Europe où elle est pourtant plébiscitée. Mais nous y sommes, elle arrive dans les armureries hexagonales. Un fusil nouveau mais qui bénéficie, outre de son nom et de son passé glorieux, de toute une année de validation à la chasse outre-Atlantique. En clair, bien que nouveau, ce fusil a été déjà longuement et intensément expérimenté sur le rude terrain de jeu des chasseurs américains et de leurs cartouches souvent musclées. Cette « période test » a été marquée par des ventes importantes du modèle et une absence de récriminations, preuve que le deuxième lifting a été aussi soigné que le premier. Cette troisième mouture du Super Black Eagle reçoit les dernières innovations Benelli, des équipe-
ments que l’on retrouve sur des modèles récents comme le Raffaello Power Bore Crio ou l’Ethos, ainsi que sur certains des fusils futuristes que la marque présente chaque année à l’Iwa depuis dix ans. De prime abord, si vous êtes un adepte de ce fusil, vous ne serez pas dépaysé par cette nouvelle version. L’esthétique générale de l’arme, ses proportions et sa longue silhouette
sont respectées. On retrouve la carcasse de 23,5 cm qui allonge
d’autant la visée, puisque le capot en acier coiffant l’ensemble est un prolongement du canon. Une longueur adaptée aussi à la course des pièces mobiles et bien sûr à celle des cartouches tirées par ce fusil, des 12/89 mm. Leurs étuis, qui une fois la charge expédiée mesurent plus de 10 cm, obligent à opter pour une fenêtre d’éjection conséquente de 9 cm de long. Ces dimensions et le capot en acier augmentent à la fois le poids et l’encombrement de l’arme mais, comme nous le verrons sur le terrain, la maniabilité ne s’en trouve aucunement desservie. Pour conclure sur l’esthétique du SBE III, ajoutons qu’il n’est pas la copie