Pietta Chronos
Une carabine semi-automatique originale et abordable
Une carabine semi-automatique originale et abordable
La Chronos est une carabine semi-automatique originale, fonctionnant par emprunt de gaz en un point du canon et piston à course courte associé à une culasse à tête rotative multi-tenons. Annoncée pour un poids compris entre 3,350 et 3,600 kg, la carabine mise à notre disposition par Sidam, un des deux importateurs français du fabricant italien avec Colombi Sport, pèse 3,5 kg sur ma balance de cuisine. Avec son canon de 51 cm, elle mesure 107 cm hors tout. C’est dans la moyenne des carabines semiautomatiques de battue. Afin de simplifier le développement et les coûts de production, Pietta a conçu la Chronos autour du boîtier de ses fusils de chasse semi-auto. C’est là un choix cohérent puisque ce boîtier rigide ne supporte que peu de contraintes lors du tir. Il est usiné à partir d’un bloc d’ergal forgé. Une anodisation noir mat renforce le métal et le protège de la corrosion et des rayures. Le système de détente et de percussion est contenu dans une sousgarde en matériau techno-polymère renforcé de fibre de verre, dont la solidité permet d’économiser quelques grammes. Le large pontet
facilite le tir avec une main gantée. La détente est directe. Le départ est très correct sans être trop léger, il n’a pas à rougir face à celui d’autres semi-autos pour une utilisation en
battue. Le poussoir de sûreté à l’arrière du pontet bloque la détente et peut être engagé arme désarmée. Une sécurité interne empêche le départ lorsque la culasse n’est pas verrouillée. Placé côté droit, à l’avant du pontet, un levier permet de libérer l’arrêtoir de culasse. Sa manipulation est aisée et surtout il est moins raide que celui de certains modèles concurrents.
Un chargeur à double pile
L’alimentation s’effectue au moyen d’un chargeur fixe basculant contenant deux cartouches, une copie de celui des Browning Bar. Plus facile à garnir et à vider que ceux à simple colonne, surtout lorsqu’il gèle et que l’on porte des gants, ces chargeurs à double pile assurent une alimentation au moins aussi fiable et directe. Ils permettent une capacité importante – dans les pays où elle est autorisée –, ici de 5 ou 10 coups. La culasse et son transporteur sont réalisés dans un acier inoxydable fortement allié. La tête de culasse
rotative comporte trois tenons qui se logent dans l’extension de canon. Le boîtier ne supporte aucune contrainte à ce niveau, le système est éprouvé et sans surprise. Un extracteur de bonne taille traverse un des verrous alors que la cuvette de tir contient l’éjecteur à piston. Deux tringles de manoeuvre en acier inoxydable, fixées à une masselotte, transmettent la course du piston à la culasse pour un mouvement sans à-coups. Le ressort récupérateur et sa tige-guide se logent dans la masselotte, en avant du boîtier. Voilà pour les aspects les plus classiques de cette carabine, davantage d’innovations ont été déployées du côté de la canonnerie. Les ingénieurs de Gussago ont intelligemment choisi de conserver un canon démontable, comme sur un fusil, La dernière-née des carabines semi-automatiques n’est ni la plus chère ni la moins intéressante du lot. A l’heure où certains modèles semblent tirer leur révérence dans la plus grande discrétion (voir p. 66), elle peut représenter une nouvelle opportunité.
pour un démontage et un nettoyage aisés ainsi qu’un faible encombrement lors du transport. Le démontage-remontage est plus simple que sur une Benelli Argo. Le canon est prolongé par la frette où se logent les tenons de verrouillage, aucun souci de feuillure n’est à craindre lors de cette opération. Le système d’emprunt des gaz semble avoir été inspiré par celui des Haenel SLB, à la différence près qu’il n’est pas flottant. Le piston à
course courte est en inox et captif de la frette. Un évent usiné dans cette dernière se charge d’évacuer vers le bas les gaz en excès. C’est simple et sans complication inutile. Le canon chambré en .30-06, réalisé par martelage à froid, mesure 51 cm. La finition interne est bonne. Il reçoit une bande de battue en matériau synthétique. Une ligne blanche guide l’oeil vers le cran de mire en fibre