Armes de Chasse

Un stéphanois anonyme

- Jean-François Moiroux, Clermont-Ferrand (63)

Fidèle lecteur de votre revue depuis ses premiers numéros, je me permets de vous mettre à contributi­on pour satisfaire ma curiosité. Je possède depuis de nombreuses années un hammerless stéphanois de calibre 12 qui m’avait été donné il y a longtemps par la veuve de son ancien propriétai­re, laquelle n’avait pu me fournir la moindre informatio­n sur ce fusil. Outre les poinçons habituels de dimensions d’alésage et de chambre et les poinçons d’épreuve, il porte divers marquages sur les canons : canon Heurtier, acier Meillor, canon de sûreté garantie triple épreuve, crochet encastré, choke rectifié Faure, GPF et 506. Sur le pourtour de la tête de la clé d’ouverture sont repris les initiales GPF et, sur le plat de la bascule, le numéro, 506. Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur le fabricant de ce fusil et sur son époque de fabricatio­n ?

Au vu des poinçons que vous indiquez, il s’agit incontesta­blement d’une arme de qualité issue des ateliers Faure, grande famille d’arquebusie­rs de Saint-Etienne. Les canons ont été établis par le célèbre Heurtier, canonnier au 26 rue Clément-Forissier à Saint-Etienne, qui n’a produit que des canons de grande qualité destinés à des armes fines. « Acier Meillor » recouvre une formule publicitai­re pour des aciers que l’on retrouve aussi en Belgique et en Allemagne ; autrement dit, ce poinçon « superlatif » n’implique pas une différence tangible de qualité. Dans la famille des Faure, Gaston fut le spécialist­e du rectifiage des canons dans les années 1950-1960. Selon toute vraisembla­nce, le poinçon GPF correspond aux initiales de Gaston Pierre Faure. Il a été établi qu’un fusil Faure de ce type, très proche du vôtre puisqu’il porte le matricule 540 (et le vôtre le 506), monté par l’équipeur M. Besson de Saint-Etienne, datait des années 1950. Voilà donc votre fusil situé dans le temps et la paternité.

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