Olivier Lamy
Le Skua, un drôle d’oiseau !
Une enfance dans les forêts mosellanes, un début de carrière d’ornithologue qui le mène jusque dans les terres australes, puis une installation dans une ferme drômoise devenue atelier de fabrication de couteaux droits et pliants. Rencontre avec un coutelier à plusieurs lames.
Je suis toujours attentif à ces salons de province, que l’on dit « petits »… D’abord parce qu’ils sont généralement organisés par des associations, qui privilégient l’aspect convivial, ensuite parce que le nombre d’exposants, volontairement plus réduit, leur donne un côté intime qui n’est pas pour me déplaire. On prend le temps de lier connaissance avec telle ou tel, on y fait d’intéressantes découvertes, à côtés desquelles on a si vite fait de passer dans les rassemblements plus importants. Olivier Lamy fait partie de ces rencontres qui me rendent heureux… Parmi les plaisirs du métier de journaliste, faire découvrir de nouveaux talents n’est pas le moindre.
De la Moselle à Kerguelen
Issu d’une famille d’agriculteurs lorrains, Olivier a grandi à la campagne. Son enfance fut rythmée par les parties de pêche dans le Terroin, affluent de la Moselle, et les sorties dans la forêt de la Reine. Elle forgea son goût pour la nature et pour un outil qui l’accompagnait partout : le couteau. Sa passion pour la faune sauvage et les grands espaces le mène, chemin faisant, au métier d’ornithologue, qui lui fait explorer différentes régions de France, mais aussi des contrées lointaines telles que les îles Kerguelen et Crozet, où il officie pendant près de deux ans comme agent de la réserve naturelle nationale des Terres australes fran
De haut en bas : solide couteau outdoor en acier A2, côtes en micarta ; deux couteaux de plein air l’un avec trempe différentielle, côtes en palissandre, l’autre en « deep cryo », mitre en micarta, côtes en bouleau ; et un couteau de chasse, côtes en ébène. çaises. En 2015, en quête dd’d’enracinement,enraenracicinenemementnt, OlivOlOlivierivieier revirerevient vvienten s’installer en métropole, dans une petite ferme de la Drôme, à Pontaix. Il y débute son activité coutelière et, en mai 2018, crée son entreprise, Skua. L’envol d’un jeune talent Le skua est un oiseau marin, magnifique et d’une intelligence rare, que l’on rencontre dans l’océan austral, nichant, entre autres, à Kerguelen. Pour faire lien entre ses deux passions, Olivier l’a choisi comme emblème de ses couteaux et nom de son entreprise. La métallurgie et particulièrement les traitements thermiques des aciers passionnent cette personnalité mi-artiste miscientifique, qui travaille aussi bien les inox (N690, SHV, Niolox) que les aciers oxydables (01, 125SC, A2…). Olivier porte une attention égale à l’élégance et aux performances. Cherchant à exploiter au maximum les propriétés de ses aciers, il réalise lui-même ses trempes cryogéniques à l’azote liquide dans son atelier. Ses collections déclinent des modèles de cuisine, outdoor ou encore fermants. Avec pour point commun l’originalité, la beauté, la performance, le tout dans une enveloppe de prix raisonnable (180 à 300 € pour un couteau à lame fixe, 200 à 500 € pour un fermant, 120 à 300 € pour la table et la cuisine, jusqu’à 700 € et plus pour un grand camp knife). A n’en pas douter, la présence de ce jeune homme sur la scène coutelière est appelée à grandir et durer.