Armeur séparé : la sûreté absolue
On pousse avant de tirer
On pousse avant de tirer
A l’approche, il faut être prêt à tirer à tout instant mais sans générer de risque d’accident, autrement dit avoir une cartouche chambrée sans que le coup ne puisse partir de façon intempestive. Pour cela, il n’existe qu’une seule solution réellement fiable, l’armeur séparé.
Chasser avec une carabine chargée lors d’une approche en terrain difficile, en montagne particulièrement, ou d’une traque en battue représente un trop grand risque. Pour autant, il faut être prêt à tirer si un animal se présente à portée de carabine. Pour résoudre ce dilemme, les sécurités classiques ne sont pas suffisamment fiables, une chute ou un choc pouvant suffire à déclencher le coup. Le procédé adopté par certains chasseurs consistant à charger une cartouche dans la chambre et à désarmer le percuteur en appuyant sur la détente tout en refermant doucement la culasse est dangereux, avec un risque de tir intempestif. L’armeur séparé (ou armeur manuel ou de sécurité) constitue la seule sécurité absolue permettant de porter l’arme chargée sans risque de départ non commandé. Vous pouvez crapahuter arme pendue dans votre dos ou la faire tomber du haut d’un mirador, le coup ne partira pas.
Méthode germanique
Les premiers armeurs séparés sont apparus en Allemagne et en Autriche sur des armes basculantes, drillings ou kipplaufs. On les reconnaît à la présence d’un gros bouton poussoir sur la queue de bascule. En 1985, la marque Krico en partenariat avec RWS commercialise le premier modèle de carabine à verrou avec armeur séparé. Le principe est dès lors largement repris et adapté aux carabines modernes – linéaires ou semi- automatiques. Aujourd’hui, les marques connues et reconnues ( Blaser, Merkel, Browning…) le proposent en option ou de série sur un large choix d’armes rayées. Par sa simplicité de manipulation et la sécurité qu’il procure, il est devenu un équipement essentiel d’une carabine de qualité.
Simple et rapide
A la différence d’une sécurité classique, qui ne bloque généralement que les détentes et laisse sous tension tout le système de percussion, à la merci des chocs et des vibrations qui pourraient faire partir accidentellement le coup, l’armement séparé joue directement sur le percuteur. Au départ du coup de feu consécutif à l’appui sur la détente, celle-ci pousse la gâchette qui se décroche du chien, lequel est énergiquement poussé par son ressort et vient frapper l’amorce à l’aide du percuteur. Toute l’énergie du système est produite par le ressort moteur du chien (ou ressort de percussion) : c’est sur lui qu’agit l’armeur séparé. Le bouton poussoir est solidaire d’une tringle en appui sur le ressort de percussion, le tendant ou le détendant selon le mouvement. Sur la plupart des carabines linéaires, semi-automatiques ou basculantes, munies d’un armeur séparé, le percuteur est désarmé, ressort détendu, quand le poussoir est en position arrière. Pour armer, on pousse le bouton vers l’avant, assez fort pour vaincre la résistance du ressort de percuteur, jusqu’à l’enclenchement de celui-ci sur la gâchette. Le percuteur est alors sous la tension du ressort. Un témoin rouge est généralement visible juste derrière le poussoir : il
alerte que la carabine est prête à faire feu. Pour désarmer la carabine, on pousse sur le bouton, ou on appuie selon les modèles. Le poussoir recule et détend dans sa course le ressort de percussion. Le témoin rouge est alors complètement recouvert : on est assuré que le coup ne peut pas partir, le système est privé de toute énergie. C’est d’une grande simplicité, d’une utilisation rapide et discrète, sans risque d’erreur. Certaines carabines à verrou classiques sont également dotées d’un armement séparé logé sur la culasse mobile. Son principe est le même que sur les armes à armeur sur col de crosse, mais il a la forme d’un bouton poussoir placé au bout de la culasse et intégré à la noix. Poussé en position avant, le bouton tend le ressort de percussion, la carabine est armée. Pour la désarmer, on presse le bouton qui revient alors en arrière et détend le ressort de percussion. Sur certains modèles, un petit verrou placé juste à côté du bouton poussoir, sur la noix, empêche un désarmement accidentel en cas de mauvaise manipulation. Pour désarmer, il faut alors appuyer sur ce verrou en même temps que pousser sur le poussoir principal. Des kits sont proposés, pour les boîtiers type Mauser 98 par exemple, pour installer l’équipement sur une carabine à verrou qui n’en est pas dotée d’origine. Ils restent cependant assez rares, vous devrez vous renseigner auprès de votre armurier pour savoir s’il en existe pour votre arme.