Halifax licence Darne
Je possède un Halifax licence Darne modèle 5, numéro de série 47XXX gravé sur l’ensemble des éléments constitutifs. Son acquisition est estimée aux années 1936/37 et il a été utilisé par mon grand-père puis mon père jusqu’à la fin des années 1960. Je l’emploie à mon tour depuis quelques années en début de chaque saison de chasse au petit gibier. Je me permets de vous soumettre deux questions à son sujet que ma lecture du livre de M. Mournetas sur les fusils Darne n’a pas solutionnées. D’une part, le numéro de série semble être composé de deux ensembles de chiffres gravés à des moments différents : le « 47 », puis le « xxx », inscrits sur un alignement légèrement décalé. Y a-t-il une raison à cela ? Par ailleurs, mon fusil présente une finition très particulière sur le bois de devant et la crosse, qui sont dépourvus de relief et présentent de simples marquages, comme s’ils avaient été effectués à l’encre de chine ou quelque chose de similaire. La culasse est pour sa part gravée à l’identique de ce que pouvait être un R 12 de la même époque. Régis Darne a-t-il commercialisé des crosses sans quadrillage en relief, mais par traçage à l’encre ? Francis Feille
Votre fusil Halifax est t bien un authentique Darne. C’est un point à préciser d’emblée e car on entend parfois circuler la rumeur que sa construction « sous licence » en aurait été attribuée à divers armuriers. Juste avant la Première Guerre mondiale, iale Régis Darne a entrepris, pour des raisons commerciales, la fabrication d’anciens modèles de ses fusils qui porteront le poinçon « Halifax ». Le modèle à culasse coulissante initial sera repris en plusieurs finitions : numéros 5 et 6, puis 3, 4 et 5. Tous ces modèles bénéficiaient d’un quadrillage au devant et à la poignée, mais avec la particularité d’être composé de stries extrêmement légères, sans profondeur, bien loin du « grain de poudre » : un simple nettoyage de crosse (ou même l’usure) les faisait disparaître. C’est le cas pour votre fusil sur lequel ne figurent plus que les traces colorées des trois rainures d’encadrement du quadrillage. Ces rainures de bordure, réa réalisées avec un « ou outil à border », son sont toujours plus pro prononcées, ce qui exp explique qu’elles so soient les seules su subsistantes, mais at atténuées au point de n’apparaître qu que sous la forme de traits noirs noirs. Aucu Aucune recherche de coloration ou tigrage artificiel à l’encre ou l’huile de lin n’a été effectuée ici. Quant au matricule, sa section est effectivement curieuse (une photo de la table des canons aurait peut-être été plus parlante). Parfois, un poinçon supplémentaire était mis en ajout lors du retour en atelier pour une réparation ou un allongement de chambres, mais ça ne semble pas être le cas sur votre fusil. Je suis désolé de ne pouvoir être plus précis sur ce détail qui aurait nécessité des recherches plus approfondies, devenues impossibles faute d’archives de cette époque, détruites par Pierre Bugeat à son départ de la maison Darne, comme il me l’a avoué lui-même. (J.-C. M.)