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Les

années 90 viennent célébrer le sanglier roi. La bête noire est devenue omniprésente, engendrant des dégâts récurrents et généralisés. Les plans de chasse ont permis au chevreuil de coloniser l’ensemble du territoire national en terminant par les départements breton et de la Côte d’Azur. Les cervidés sont désormais présents en nombre, les repeuplements et déplacements menés des années auparavant portent leurs fruits. Les chasseurs français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser au grand gibier. Dans les Acca, la battue annuelle au sanglier-chevreuil est devenue mensuelle, parfois bimensuelle. Le petit gibier continue de reculer, même si la bécasse ou la palombe constituent bien plus qu’un palliatif.

Les forêts domaniales s’ouvrent à tous

La chasse du grand gibier devient un argument touristique et l’occasion d’un voyage. Le territoire s’urbanise, le chasseur vit désormais en ville et peine parfois à trouver un territoire. Aussi, les forêts domaniales et l’ONF proposent des chasses sous licence. En plus des baux traditionnels, certains lots sont directement gérés par l’Office qui y organise des chasses en battue à la journée. C’est l’occasion pour beaucoup de chasseurs de découvrir ces magnifiques territoires et leurs gibiers nombreux. Actéon propose peu ou prou la même chose en intégrant le temps d’un week-end une chasse communale ou privée pour y vivre plusieurs battues.

Les années 90 sont aussi marquées par le durcissement de la législation sur les armes. Chaque année connaît sa modification de la loi, toujours dans le sens d’une plus grande restriction. Il en est de même pour la carte européenne d’armes à feu, qui toutefois n’empêche pas le chasseur de voyager.

Jamais sans doute les populations de grand gibier n’ont été aussi importantes ni les forêts aussi nombreuses. La facture des dégâts augmente, les chasseurs français qui ont longtemps dû gérer la pénurie de grands animaux doivent à présent tenter de maîtriser l’abondance. Cette période marque le complet basculement de la chasse hexagonale. A la fin de la décennie, le roi sanglier est le gibier roi, celui qui maintient la chasse sur ses jambes et évite sans doute un effondrement définitif des permis tout en permettant, avec les battues, de chasser même aux plus âgés.