Les express et leur convergence
Faire mouche à deux reprises
Faire mouche à deux reprises
Vous êtes l’heureux propriétaire d’une carabine express ou vous réfléchissez à faire cette acquisition ? Dans les deux cas, vous devez porter une attention toute particulière à sa convergence, pour ne pas risquer de gâcher vos journées de battue.
Les premières carabines express – ainsi que les a baptisées Purdey, empruntant ce qualificatif au vocabulaire ferroviaire – sont nées en Angleterre. Les colons installés dans les territoires britanniques, en Asie ou en Afrique, se retrouvaient souvent en situation délicate devant des animaux sauvages et ont rapidement délaissé leurs armes à répétition, qui présentaient un trop grand risque d’enrayage, pour ces « carabines rapides » . Leur principal atout est leur extrême robustesse, qui les autorise à supporter les énormes charges des calibres africains, comme le .600 Nitro Express par exemple. On en trouve aujourd’hui réalisées dans de tout petits calibres, mais cela les éloigne de leur destination originelle, la chasse du grand gibier d’Europe et d’Afrique. Leur mécanique à canons rayés et basculants a été conçue pour cela, pour garantir une fiabilité sans faille, qui éloigne tout risque d’enrayage dans une situation périlleuse.
Les deux canons sont assemblé sur le plan horizontal (juxtaposé) ou vertical (superposé) selon les marques ou les modèles. Ils possèdent un écartement très légèrement conique, imperceptible a l’oeil nu, afin de tirer au même endroit, selon une certaine tolérance à une distance donnée : on parle de convergence des canons.
L’art de converger
Une bonne convergence passe par un assemblage des canons extrêmement rigoureux, réalisé par des armuriers expérimentés et spécialisés. En France, Chapuis Armes est le premier à avoir commercialisé des carabines express et reste probablement le plus reconnu dans le domaine.
Comme pour un fusil lisse, les canons d’express sont généralement brasés ( soudés). L’aplomb du canon peut vite se retrouver faussé au cours de cette soudure, ce qui a pour conséquence de faire porter l’un des deux
coups trop haut ou trop bas. Le réglage de l’écartement entre les deux bouches, qui donnera la convergence, est réalisé après cet assemblage. Un écartement excessif entraînera le coup droit trop à droite et le gauche trop à gauche. Un écartement insuffisant produira l’effet inverse, le coup gauche trop à droite et le droit trop à gauche, avec deux balles qui se croiseront à un instant t.
La méthode traditionnelle pour régler l’écart consiste à essayer des cales de hauteurs et d’épaisseurs différentes jusqu’à obtenir l’écart adéquat. Une fois la bonne dimension trouvée, la cale est soudée en bout de bande, entre les deux canons. Cette façon de procéder est très fiable, mais demande une dexté rité et une patience exemplaires. Le bon réglage s’obtient très rarement du premier coup et passe souvent par
des allers-retours entre le stand et l’atelier. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de fabricants industriels proposent aujourd’hui des express avec des convergences réglables sans que la cale (de forme différente selon les marques) ait été