Balles plomb contre sans plomb
Plomb contre sans-plomb : une expertise germano-suisse
Dans le cadre d’une vaste étude sur les munitions sans plomb, une analyse balistique a été menée sur les ricochets des balles des armes rayées1. Le point fort de ce travail réside dans un examen séparé et comparatif des balles à noyau de plomb et de celles sans plomb.
Dans notre dernier numéro hors- série ( le n° 12H), actuellement en kiosque, nous vous présentons une étude d’envergure menée en Allemagne dans le Land du Brandebourg sur les balles sans plomb. Ce travail conclut à l’efficacité des projectiles de nouvelle génération et confirme qu’ils sont une alternative fiable aux munitions traditionnelles et ce pour tous les types de chasse sans pour autant vouer aux gémonies les munitions à balle plomb. Un constat dont plus grand monde ne doute aujourd’hui, mais qu’il est toujours bon de voir solidement démontré et argumenté. Nous vous renvoyons à notre précédent article pour découvrir les enseignements principaux de la publication allemande, et nous allons nous intéresser uniquement ici à ce qui constitue une sous-étude de l’étude : l’analyse des ricochets.
Du Loir- et- Cher au canton de Berne
Au préalable, il est utile de rappeler les conclusions d’un autre travail2 mené sur le sujet par la fédération départementale des chasseurs du Loir-et-Cher, que nous vous avions présenté en détail dans ces pages3.
Pour cette étude, des séries de tirs à 15 et 30 m avaient été effectuées, debout au sol mais aussi du haut d’un mirador de battue de 1,60 m de hauteur. Le sol était sableux, non tassé, et recouvert de pelouse. Le dispositif montrait que 84 % des balles tirées d’un fusil de calibre 12 ricochaient ; la proportion était de 78 % avec des balles tirées d’une carabine en calibre 7 x 64. Trois panneaux placés derrière la cible mettaient en évidence la force de pénétration des balles déviées et de leurs éclats. Les balles utilisées n’étaient pas citées de manière à éviter toute
polémique, mais l’auteur précisait qu’il s’agissait de cartouches couramment employées par les chasseurs.
Quatre conclusions principales apparaissaient :
Pratiquement toutes les balles ricochent.
Ce qui subsiste des projectiles après l’impact reste souvent dangereux. L’angle de tir du haut d’un mirador de battue est encore trop faible pour diminuer significativement l’effet des ricochets.
Le respect de l’angle de tir de 30 degrés par rapport à la ligne des chasseurs permet de se prémunir de la plupart des accidents.
Voyons maintenant quels enseignements nous apporte l’étude allemande. Pour la mener à bien, ses auteurs, les chercheurs Carl Gremse et Siegfried Rieger, ont fait appel à Beat Paul Kneubuehl, un expert en balistique