Taro Izumi ; Caroline Mesquita
Palais de Tokyo / 3 février - 8 mai 2017
« Pan ». Vue de l’exposition au/ exhibition view at Palais de tokyo. (Court. de l’artiste et galerie GP & N Vallois, Paris ; Ph. André Morin) Dans une grande salle apparemment vide, un petit écran montre une femme traçant mollement une ligne le long des murs. Autour de nous, le dessin de la ligne, bien réel, se révèle progressivement. Une pierre, posée au sol, est éclairée par une petite lampe. Une vidéo présente des archers installés sur des promontoires en bois, ils tirent des bombes de peinture contre un mur où est inscrit le mot EELS (anguilles). Au sol, des centaines de paires de chaussures semblent errer. Un jeune garçon est filmé, il imite le cri d’un chien hurlant. La première exposition en France de Taro Izumi, Pan, installe une réflexion entre la représentation et le réel, le corps et son image, la fixité et le mouvement. Chacun des espaces investis est une scène, le territoire d’une performance qui a eu lieu et dont les traces subsistent : enregistrements (vidéo et sonores), objets, accessoires. Les actions ont en commun une dimension physique forte, ainsi qu’un sens du jeu dont les règles sont régies par l’absurdité, l’étrangeté et l’humour. Les corps vivants (humain, animal, végétal, minéral) y sont en interaction permanente. Une salle détonne. Des sculptures-armatures bricolées à partir d’objets du quotidien permettent la citation d’actions sportives spectaculaires. Le dunk de Michael Jordan est ainsi rejoué et déplacé pour questionner le geste sculptural, la performance et la quête d’un renouvellement des formes. Ainsi, les protocoles ludiques et déconcertants de Taro Izumi fouillent la question du réel et de son image, des corps et de leurs représentations.
Julie Crenn In a large, seemingly empty room, a small screen shows a woman limply drawing a line along a wall. Around us, the actual drawing of the line is gradually revealed. A stone placed on the floor is lit by a small lamp. A video presents archers positioned on a wooden promontory, firing paint bombs with the word “eels” written on it. On the floor, hundreds of pairs of shoes seem to be wandering round. A young boy is filmed, imitating the howl of a dog. Taro Izumi’s first exhibition in France plays on the space between representation and reality, the body and its image, fixity and movement. Each of the spaces becomes a stage, the territory of a past performance of which traces still remain, be it recordings (video and sound), objects or props. The actions all share a strong physical dimension, as well as the sense of a game whose rules are governed by absurdity, strangeness and humor. Living bodies (human, animal, vegetable, mineral) are in state of constant interaction. One room in particular stands out. Sculptures/armatures put together from everyday objects are used to reference spectacular sporting feats. For example, Michael Jordan’s slam-dunk is replayed and displaced in order to question sculptural gesture, performance, and the quest for a renewal of forms. Izumi’s playful, disconcerting protocols probe the question of the real and its image, the body and its representations.