Le Dossier Alvin
Art&fiction Après Kafka Cola, sans pitié ni sucre ajouté, puis Peeping Tom, Alessandro Mercuri nous embarque à bord d’Alvin, submersible américain né pendant la Guerre froide. S’appuyant sur le journal de bord du bathyscaphe, il nous entraîne dans un univers de connexions neuronales induisant des théories d’une folle logique ! Comme dans le Proteus du Voyage fantastique qui parcourait les vaisseaux sanguins d’un homme, je me suis laissé glisser avec bonheur jusqu’à son hippocampe afin de me soumettre au partage de ses souvenirs. Je suis alors entrée en collision avec l’image de l’assassinat du président Kennedy, puis j’ai retrouvé son directeur de communication, le futur patron de la Motion Picture Association of America… Plus loin, j’ai croisé Rita Hayworth, la bombe, le bikini… Une heure plus tard, je partais à la recherche d’une bombe atomique perdue au large de l’Espagne, d’une mystérieuse Argus Island introuvable, après avoir croisé, dans les conduits auditifs de l’auteur, d’innombrables bestioles, dont l’horrible Alvinella pompejana. Le lendemain, je l’ai surpris en train de donner des indications à ses globes oculaires et à ses mains, afin de réaliser d’intrigants photomontages qui devaient me perdre davantage. Pourtant, et bien qu’étant passée très près du Titanic, je n’ai pas fait naufrage. Tout au contraire, j’ai pu alors découvrir d’autres collusions inouïes, comme celles de la Kaman Corporation qui construisait des guitares électriques et des générateurs à neutrons ! Les efflorescences de ce cerveau m’embarquaient très sérieusement dans un univers sans limites lorsque j’ai croisé un sublime narval bleu. N’ayant pu résister à la tentation de le chevaucher, je me suis bientôt sentie glisser le long de la narine de l’auteur, jusqu’à chuter, sur mes genoux, éberluée et ravie.