Art Press

Loïc Le Groumellec

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Musée des beaux-arts / 8 novembre 2014 - 29 mars 2015

« Nous ferons de la terre une cathédrale sans mur » : c’est à ce vers d’Eugène Guillevic que cette exposition emprunte son titre, Une cathédrale sans murs. Chez le poète comme chez Loïc Le Groumellec, l’ascèse est au service d’un mysticisme sans dieu, un panthéisme où le ciel et la terre vibrent à l’unisson. Des menhirs, des croix, des maisons, des paysages sans perspectiv­e… Depuis le début des années 1980, Le Groumellec décline inlassable­ment ces mêmes motifs, transformé­s en véritables « imagessign­atures ». À la fois douces et monumental­es, ces formes épurées ne font qu’un avec l’espace indétermin­é dans lequel elles sont suspendues ou au contraire fermement ancrées. Le tout est pris dans une même texture laquée et légèrement heurtée, tout en variations de gris, de noirs et de blancs cassés. À ces peintures répondent des oeuvres plus récentes. Un grand triptyque dont les surfaces entièremen­t recouverte­s et brossées de couleur brune présentent des lignes blanches inspirées par les inscriptio­ns du cairn de Gavrinis ( Écritures, 2014). De mystérieus­es écritures curviligne­s que l’on retrouve dans les courbes labyrinthi­ques d’une série de gouaches en noir en blanc ( Écritures, 2014), mais aussi sur une autre toile brune placée sous une tente conçue sur le modèle des chapelles éphémères de la Troménie, un pèlerinage spécifique à la Bretagne ( Chapelle provisoire, 2014). Une installati­on à travers laquelle Le Groumellec poursuit sa quête de sacré.

Sarah Ihler-Meyer

“We will make the earth into a cathedral without walls”—the title of this show, Une cathédrale sans murs, comes from Eugène Guillevic. Loïc Le Groumellec’s asceticism, like the poet’s, serves a godless mysticism, a pantheism where earth and the heavens vibrate in harmony. Since the 1980s Le Groumellec has being doing endless variations on his trademark menhirs (Celtic standing stones), crosses, houses and landscapes depicted without perspectiv­e. At once soft and monumental, these simple shapes melt into the indetermin­ate space in which they are suspended, or, on the contrary, firmly anchored. Everything is captured in the same varnished and slightly jerky texture, in various shades of gray, black and off-white. Along with a large ensemble of these paintings, the Cohue-Musée des Beaux-arts is also showing Le Groumellec’s more recent work. A large triptych whose surfaces are entirely coated with brushed brown carries white lines inspired by the inscriptio­ns on the Gavrinis cairn ( Écritures, 2014). This mysterious curvilinea­r writing is also to be found on the labyrinthi­ne curves of a series of black and white gouaches ( Écritures, 2014) and another brown canvas under a tent modeled on the temporary chapels put up for the Troménie pilgrimage, a specifical­ly Breton custom ( Chapelle provisoire, 2014). Through this installati­on Le Groumellec pursues his quest for the sacred.

Translatio­n, L-S Torgoff

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« Mégalithe ». 1999 Ci-dessous : « Mégalithe et maison ». 2008. 120 x 110 cm. This page:“Megalith”

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