TSANG KIN-WAH
Look, that is the deceiver ! He has come !
Formé très tôt à la calligraphie, Tsang Kin-wah utilise les mots comme des images et distille de la subversion dans leur beauté formelle. Artiste majeur de Hong Kong, né en Chine en 1976, il se distingue par une oeuvre singulière, à la fois esthétique et conceptuelle, qui explore essentiellement l’autorité qui, simultanément, canalise et bride la nature humaine . Son oeuvre majeure, The Seven Seals (2009), est une série d’installations vidéo inspirées des Sept Sceaux de l’Apocalypse de saint Jean. Chaque série est une sorte de tableau mouvant aux couleurs des prophéties bibliques, et reflète des problématique, telles que la haine, la guerre, les catastrophes naturelles, les destructions… Des phrases-fleurs et des phrases-tentacules sont projetées crescendo sur les parois. Elles s’enroulent et se déroulent autour du public, séduit par leurs formes, mais souvent aveugle aux injonctions violentes qu’elles véhiculent. Issues de tous les textes fondateurs de notre civilisation, aussi bien religieux que politiques ou philosophiques, ces phrases incarnent les règles qui nous unissent, les lois qui nous enchaînent et les dogmes qui nous oppressent. Autre travail en cours, Ecce Homo (2011-) est une trilogie en noir et blanc réalisée à partir d’images trouvées sur Internet. La première partie trace un parallèle entre la foule venue assister à la crucifixion du Christ et celle qui a visionné, par quelque média que ce soit, le procès expéditif du dictateur Nicolae Ceausescu. Ecce Homo sont les mots prononcés par Ponce Pilate lorsqu’il a présenté Jésus à la foule, à l’époque qualifié de terroriste, et c’est aussi le titre du dernier livre de Nietzsche. La trilogie interroge la partialité du jugement, son existence même et