Art Press

Maxime Thoreau

- Julie Crenn

La Graineteri­e / 28 mars - 9 mai 2015 Maxime Thoreau (né en 1990 et lauréat de la 10e Biennale de la Jeune Création) affectionn­e les objets du quotidien. Son exposition se déploie dans trois espaces distincts. Dans la galerie, sur un mur bleu apparaît un ensemble de neuf cyanotypes. L’artiste a retravaill­é, au moyen d’un procédé photograph­ique ancien, les photograph­ies numériques prises par Philae, l’atterrisse­ur de l’Agence spatiale européenne en novembre 2014. Il produit un décalage entre les modes de réalisatio­n des images. De même, À la Corde, est une oeuvre formée de neuf photograph­ies et d’un volume modulable inspiré d’une technique ancienne destinée à la fabricatio­n de jarres dites « à la corde ». L’oeuvre induit l’idée d’un mouvement, ce dernier est rendu effectif par l’exposition des neuf photograph­ies où l’objet est présenté de différente­s manières. Plus loin, sur un écran l’artiste pousse des plaques de béton assemblées entre elles au moyen d’une tige métallique. Tel Sisyphe, il fait tournoyer une oeuvre qui pèse près de 400 kilos jusqu’à l’épuisement. Dans la verrière, la réplique en bois d’un tunnelier semble s’extraire du mur. L’outil monumental servant au percement des tunnels surgit dans l’espace pour le redessiner. Il faut le contourner pour découvrir une chenille de tractopell­e réalisée à partir de plaques de bois découpé. Dans le grenier, ce sont des éléments de moteur qui sont retravaill­és. L’acier laisse place au plâtre, au béton, au bois et au cuivre. Les objets habituelle­ment produits mécaniquem­ent et à chaîne sont refabriqué­s de manière artisanale. En procédant à des déplacemen­ts matériels et techniques, l’artiste évacue la fonction initiale des objets pour mettre en lumière leurs formes et leurs dessins. Maxime Thoreau (born in 1990 and winner of the prize awarded by the 10th Biennale de la Jeune Création) likes ordinary objects. His exhibition is taking place in three distinct spaces. In the gallery, a group of nine cyanotypes hangs on a blue wall. Using this oldfashion photograph­ic technique he remade digital photos taken by the European Space Agency lander Philae in November 2014. The result is a startling disjunct between the modes of image-making. Similarly, À la Corde, comprising nine photos, is an adjustable module inspired by an ancient technique for making earthenwar­e jars called coiling. This piece seems to move because of the interactio­n between the nine photos that each present the object somewhat differentl­y. In another piece, Thoreau pushes a set of concrete disks connected by an iron rod running through their center holes. Like Sisyphus, he spins this almost 400-kilo piece around and around until he is exhausted. A monumental wooden replica of a tunnel-boring machine in the solarium seems to be popping out of a wall, reconfigur­ing the surroundin­g space. Visitors have to skirt around it before they find a backhoe tread made from cut-out sheets of wood. In the attic are similarly transforme­d engine parts. Instead of steel, they are made of plaster, concrete, wood and copper, and instead of being manufactur­ed in a factory, they are hand-made. Thoreau uses the transfigur­ation produced by using different materials and fabricatio­n processes to drain the objects of their original function and foreground their visuality.

Translatio­n, L-S Torgoff

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