Femmes, attitudes performatives
Les Presses du réel Ces actes de colloque ( Ensba, Nancy, 2012) construisent une histoire des attitudes performatives entre le début du 20 siècle et les années 1970, en France et aux ÉtatsUnis. D’une avant-garde à l’autre, les historiens et critiques analysent les frontières poreuses qui existent entre la danse, la performance, le théâtre et le cinéma. Ils mettent en lumière l’apport des femmes artistes dans le développement des croisements disciplinaires, mais aussi des questions relatives au corps, à l’espace, au regardeur ou encore à la scène. Au fil des communications, nous découvrons ou redécouvrons des danseuses et performeuses comme Valeska Gert, Lizica Codreanu (qui a collaboré avec Sonia Delaunay), Anna Halprin, Faith Wilding ou les contemporaines La Ribot et Latifa Laâbissi. Au début du 20 siècle, les danseuses en quête de modernité refusent la danse classique et les traditions qui l’accompagnent, elles recherchent un décloisonnement, une libération du corps et de ses mouvements. Une volonté de rupture qui caractérise les parcours des différentes danseuses citées. Une rupture non seulement avec un enseignement jugé caduc, mais aussi avec la domination patriarcale, pour se construire un statut, un style, une place légitime dans un milieu artistique où les femmes sont systématiquement exclues. Les auteurs reviennent sur un ensemble de points permettant de définir les attitudes performées, où le corps est compris comme un champ d’expériences gestuelles infini. L’ouvrage, qui apparaît comme le début d’une historiographie, atteste que les résistances donnent naissance à des mutations (des formes et des formats) et des interrelations entre l’art, la société et la vie.