Louidgi Beltrame
Frac Basse-Normandie / 2 juillet - 30 août 2015 Louidgi Beltrame réactive Observatory (1971-1977), oeuvre majeure de land art construite sur un polder aux Pays-Bas par Robert Morris, et l’intérêt de ce dernier pour les géoglyphes tracés dans le désert de Nazca, au Pérou, par les Indiens, il y a quelque 1 700 ans. Dans le film Nosotros también somos extraterrestres, Victor Costales (un ami de Beltrame) arpente ces lignes tracées sur le sol en lisant des extraits du texte rédigé par Morris, Aligned with Nazca. L’exposition repose sur divers déplacements à partir d’oeuvres renvoyant à des cultures hétérogènes qui ont en commun la création de langages et de formes nés d’une fascination pour le cosmos et la géométrie. Par ces déplacements où interviennent l’art précolombien et minimal, le modernisme, avec la reprise en deux sculptures d’un meuble de Le Corbusier, Louidgi Beltrame célèbre des imaginaires dont les potentiels fictionnels et les usages sont démultipliés. Cette « méta-archéologie », selon les mots de l’artiste, semble se cristalliser autour de la moquette imprimée d’une broderie Paracas qui recouvre le sol de la salle du rez-dechaussée du Frac, et de la musique électronique composée par Benjamin Seror et Morten Halvorsen sur le site d’Observatory, pour le film. Le récit ainsi recomposé d’une relation singulière du corps à l’espace et au temps, que Beltrame enrichit d’un jeu identitaire ( les doubles que représentent Costales, les musiciens et l’artiste fictif René García Atuq), invite autant à transgresser les échelles (du paysage naturel à l’objet rituel ou décoratif) que les appar tenances territoriales et culturelles. Louidgi Beltrame has revisited Observatory (1971–1977), Robert Morris’s famous land art work executed on a Dutch polder, and inspired by the latter’s interest in the geoglyphs located in the Nazca Desert in southern Peru some 1,700 years ago. In the video Nosotros también somos extraterrestres, Victor Costales (a friend of Beltrame) walks along these lines carved in the desert soil while reading aloud excerpts from a text by Morris, Aligned with Nazca. This exhibition is based on works that refer to different cultures whose commonality is the creation of languages and forms inspired by a fascination with the cosmos and geometry. With his visits to celebrated sits of Minimalist, PreColumbian art and Modernism (two sculptures representing his take on a bookcase designed by Le Corbusier), Beltrame celebrates and makes multiple use of these diverse imaginaries and their potential for the production of fiction. This “meta-archeology,” as he calls it, seems to crystallize with a scale model imprinted with a Paracas textile that covers the ground floor room at this museum, and the electronic music performed by Benjamin Seror and Morten Halvorsen on the Observatory site for Beltrame’s video. The result is a recomposed narrative about the body’s unique relationship with space and time, enriched with an identity game (doubles representing Costales, the musician and the fictitious artist René García) that transgresses both scales (from natural landscapes to ritual and decorative objects) and territorial and cultural affiliations.
Translation, L-S Torgoff