JÉRÉMY DEMESTER
Mains de bronze implorant des vierges volatiles, surfaces métalliques aux reflets holographiques… Les récents travaux de Jérémy Demester (né en 1988) sont visibles du 20 octobre 2015 au 3 janvier 2016 à Paris, au Palais des Beaux-arts, dans le cadre de l’exposition des félicités de l’Ensb-a (commissaire : Hou Hanru).
Quatre tableaux peints sur plaque de métal, de format octogonal, et au premier abord monochromes, nous font face. Tous sont soudés sur un châssis métallique. Deux sont inclinés (l’un vers le sol, à la manière des tableaux d’église ou de salon, l’autre vers les cieux). Les deux suivants sont accrochés verticalement ; l’un pré- sente la particularité d’être pourvu d’un châssis de laiton ; l’autre repose sur deux fragments de mains en bronze, fichés dans le mur. À certains égards, ces tableaux évoquent des miroirs, mais qui seraient privés de leur fonction spéculaire. Cependant, le regard s’enfonce profondément à travers la dizaine de couches de peinture de carrosserie, recouvertes d’un vernis cuit qui fait office de glacis. Le glissement du regard sur ces surfaces séductrices, qui évoquent le finish fetish californien, révèle de subtiles variations du spectre coloré. Du gris au bleu en passant par le rose et l’or. Cette série d’oeuvres, intitulée Vin d’Anjou, est le dernier ensemble réalisé par Jérémy Demester.