The Next Economy: What’s Next?
Fenixloods II / 23 avril - 10 juillet 2016 Pour sa 7e édition, la biennale internationale d’architecture de Rotterdam prend un nouveau départ, en s’installant dans un lieu qui lui sera désormais exclusivement consacré. Cette biennale n’est pas seulement une exposition, et sa présentation, dans des entrepôts désaffectés de l’ancien port, peut surprendre. Véritable laboratoire, centre de recherches et d’expériences, elle est à l’origine de réalisations très concrètes, pour la ville de Rotterdam, ainsi que pour les nombreux pays inclus dans sa programmation. Ainsi, grâce aux projets mis en oeuvre lors de la précédente édition, Urban by Nature, en 2014, Rotterdam a obtenu le prix Adaptation Planning & Assessment décerné par le Cities Climate Leadership Group, lors de la récente Conférence de Paris sur le climat (COP21). The Next Economy : le titre de la biennale 2016 semble à la fois pertinent, si l’on en juge par l’actualité brûlante de ce sujet, et plutôt impertinent, si l’on songe que ce sont des architectes qui nous interrogent. What’s next? Lorsque l’on retourne la question à George Brugmans, directeur de la Biennale, sa réponse est sans ambiguïté : « On ne peut savoir ce que sera le futur, et peut-être ne peut-on même pas changer l’économie, en revanche, on peut et on doit changer les villes qui sont la forme matérielle dans laquelle l’économie se matérialise. Dans quelques années, 80% de la population mondiale vivra dans les villes, et 90% de l’économie sera urbaine. La ville est un tissu de relations qui se nouent entre l’habitat, l’enseignement, le commerce et le travail. Elle constitue un moyen concret de lutter contre les inégalités, en donnant une place à chacun d’entre nous, et en accueillant les migrants qui sont de plus en plus nombreux (1). » D’après des chiffres communiqués par le Oxford Committee for Famine Relief (Oxfam) en janvier 2016, 1% des êtres humains détiennent davantage de richesse que l’ensemble de leurs semblables. Et parmi ces 1%, si l’on considère le patrimoine des 62 personnes les plus riches, en 2015, elles avaient accumulé, à elles seules, davantage de biens que 3,6 milliards de personnes parmi les plus pauvres, c’est-à-dire la moitié de l’humanité. Si pour la majorité des architectes, les anciens comme les modernes, l’aspect économique était le plus souvent envisagé comme une limite à leur imagination, il pourrait bien devenir aujourd’hui l’aspect le plus déterminant de leur travail, si toutefois, comme le rappelle George Brugmans, « les architectes ne travaillent plus uniquement pour les 1% les plus riches ». L’architecture du 21e siècle pourrait-elle ne plus être « le fait du Prince » ? Certes, la biennale
Utrecht Bruxelles (The
en mer du Nord sey) et même en Albanie tabolism of Albania). La biennale, c’est enfin et surtout un programme de conférences, tables rondes, visites urbaines qui ont pour but d’interroger chaque visiteur : What Do You Want Next? On l’aura compris, la biennale n’est pas seulement un rendez-vous pour les architectes, et en restituant à l’architecture son rôle politique, elle lui rend peut-être son bien le plus précieux, pour faire naître ou renaître une ville et une économie plus humaine.