Hubert Renard
Galerie mfc-michèle didier / 13 janvier - 18 février 2017
Hubert Renard mène un travail à la fois facétieux et exigeant sur les modes d’existence de l’art à l’ère de sa reproductibilité technique. Auteur d’un double qui est aussi son homonyme, il en a inventé la carrière en s’inspirant des tendances majeures de l’art depuis les années 1970. Si toutes les oeuvres de cet artiste fictif interrogent à leur façon le dispositif d’exposition, aucune n’a été exposée, et pour cause : elles n’ont jamais existé autrement que sous forme de maquettes, détruites aussitôt que photographiées. Pour diffuser ces oeuvres, Hubert Renard, dissimulé derrière de faux critiques, publie de faux catalogues qui sont autant de vrais livres d’artiste. Cette fois, cependant, il a entrepris d’investir un espace réel d’exposition. Pour cela, il a conçu un Kit de montage détaillant une série de cartels et leurs modalités d’accrochage. Une fois déployés sur les murs de la galerie, ces cartels évoquent autant d’oeuvres absentes, augmentés d’un document pédagogique qui accompagne la visite. Réduite à ses éléments de médiation, l’exposition se compose uniquement de paratextes. À la fin du parcours, des archives et des publications illustrées donnent à voir certaines des oeuvres décrites. Plus qu’un retour sur la carrière du vrai / faux Hubert Renard, cette rétrospective propose une réflexion mordante sur l’invention du monde de l’art et la figure de l’artiste à l’âge contemporain.
Laurent Buffet
The work of Hubert Renard takes a playful yet rigorous approach to the existence of art in the age of its technological reproducibility. He has created a self-named double, a fictive painter whose career trawls all the main trends since the 1970s. The works of this fictive Hubert question the exhibition apparatus but have never been exhibited: in fact, they have never existed except as models that, once photographed, were destroyed. To make these “works” known, Renard produces faux reviews/critics and publishes faux catalogues which are very much authentic artist’s books. This time, however, he has decided to take over a real exhibition space. To this end he has created an assembly kit featuring a series of display labels and showing how they should be hung. Once set out on the gallery wall, these labels evoke absent works. They are accompanied by a didactic document for the use of visitors. This is an exhibition reduced to paratexts, to mediating documents. At the end, archives and illustrated publications show some of the works that have been described. More than a survey of Huber Renard’s true-false career, this retrospective is an incisive reflection on the invention of the art world and the figure of the artist in the contemporary world.
Translation, C. Penwarden