Caroline Mesquita
Fondation Ricard / 23 janvier - 11 mars 2017
La nouvelle exposition personnelle de Caroline Mesquita (née en 1989) est une invitation à une promenade, une balade physique et mentale, à l’intérieur d’un étrange décor peuplé de corps métalliques. Le visiteur traverse ainsi trois tableaux, trois scènes formées de plusieurs personnages : l’adolescent, la femme gothique, la machine, le pilote, le paysan, le Berlinois et bien d’autres. Quelques indices nous informent qu’un accident d’avion a eu lieu. Quand ? Où ? Les questions restent en suspens. Le métal est omniprésent : les éléments d’une carlingue démantelée et les corps de cuivre et de laiton des différents personnages. Le métal utilisé pour la construction des corps est travaillé de différentes manières, il est oxydé, peint, brossé, afin d’obtenir une diversité d’effets. Leurs silhouettes nous plongent dans un autre type de balade, dans les méandres de l’histoire des avant-gardes européennes. Elles nous rappellent en effet les figures suprématistes peintes par Kasimir Malevitch, les corps mécanisés de Fernand Léger, ou encore les magnifiques costumes du Ballet triadique imaginés par Oskar Schlemmer en 1922. Au creux de la troisième scène, intitulée The Wing Tip, s’immisce un écran. L’oeuvre vidéo présente l’artiste interagissant avec les sculptures. Il est ainsi question de renouvellement des formes, de gestes sculpturaux, de limites (entre le réel et la fiction) et de narration. L’exposition dans son ensemble peut alors être envisagée comme une pièce de théâtre morcelée, accidentée, dont les décors et les comédiens figés oscillent entre le passé, le présent et le futur. Julie Crenn The Ballad, a new solo show by Caroline Mesquita (born 1989), is an invitation to walk around, physically and mentally, in a strange setting inhabited by metallic bodies. Visitors traverse three tableaux, three scenes each featuring a number of characters—“The Teenager,” “The Gothic Woman,” “The Machine,” “The Pilot,” “the Peasant,” “The Berliner” and so on. Several clues inform us that there has been a plane crash. Where and when? These questions hang in the air. Metal is everywhere: pieces of an aircraft cabin, and the copper and brass bodies of the various characters. The metal used to make their bodies has undergone various kinds of treatment. It has been oxidized, painted and brushed to achieve diverse effects. Their silhouettes take us on another kind of walk, through the twists and turns of the history of the artistic avant-gardes in twentieth-century Europe. They reference the Suprematist paintings of Kazimir Malevich, Fernand Léger’s mechanical bodies and the magnificent costumes for Oskar Schlemmer’s 1922 Triadic Ballet. In the middle of the third scene, The Wing Tip, is a screen; the video shows Mesquita interacting with sculptures. It is about a renewal of forms, what can be done with sculpture, boundaries (between reality and fiction) and narration. Taken as a whole, this exhibition could be seen as torn fragments of a play, whose settings and actors oscillate between the past, present and future.
Translation, L-S Torgoff