Jean-Claude Hauc
Miscellanées casanoviennes
Hippocampe, 240 p., 15 euros Romancier et essayiste, c’est en 1999 que Jean-Claude Hauc est accueilli dans le petit cercle des casanovistes pour être parvenu à identifier une maîtresse de Casanova qui jusque-là avait résisté à toutes les recherches. Il a, depuis, publié plusieurs ouvrages sur le Vénitien, divers articles dans la revue l’Intermédiaire des casanovistes, prononcé des conférences et participé à des manifestations consacrées à la vie et à l’oeuvre de l’aventurier libertin. Avec Miscellanées casanoviennes, il reprend plusieurs de ces travaux, la plupart réécrits ou augmentés pour l’occasion, qui se voient complétés par un grand nombre d’inédits afin d’offrir au lecteur une sorte de « portrait à entrées multiples ». Tenant compte des recherches les plus récentes concernant la vie et l’oeuvre de Casanova, cet ouvrage apparaît bien différent des diverses biographies publiées depuis le bicentenaire de sa mort en 1998, qui se contentent le plus souvent de paraphraser l’Histoire de ma vie. Ainsi mensonges et inventions sont-ils pris en compte, sans jamais méconnaître cependant le charme et la vivacité de ce grand texte littéraire. Le rapport compulsif qu’entretient Casanova avec les femmes est bien sûr largement évoqué, son amour pour Venise, ses nombreux voyages, son activité d’aventurier et ses diverses escroqueries. Mais une grande partie du livre aborde également le travail de l’écrivain. Ses premières tentatives en italien, l’adoption du français avec l’Icosaméron, et enfin la rédaction de ses Mémoires, qui l’occupera jusqu’à son dernier souffle, en 1798, à Dux. Au bout du compte, ces diverses études au style plein d’allant nous aident à mieux comprendre cet homme des Lumières souvent complexe, en le délivrant des stéréotypes auxquels il a trop souvent été réduit.