Bianca Bondi
Galerie 22.48m2 / 10 janvier - 24 février 2018
l’occasion de sa première exposition personnelle en France, Bianca Bondi (née en 1986 à Johannesbourg, vit et travaille à Paris) présente un ensemble d’oeuvres résultant d’une longue recherche. Celle-ci articule différentes problématiques comme la mémoire, le récit (d’histoires réelles et / ou fictives), la nature, la chimie, la magie, le temps ou encore la spiritualité envisagée sous toutes ses formes. Les oeuvres, deux installations et plusieurs basreliefs, sont formées de matériaux composites: cuivre, sel, verre, objets domestiques, latex, solutions chimiques, minéraux, végétaux, documents ou notes personnelles. Les installations présentées ici ouvrent des champs de projection où chacun peut imaginer ce qui s’est passé, ce qui est en cours ou ce qui se prépare. Sur une plage de latex noir directement coulé sur le sol, l’artiste installe une structure formée de fins tubes de verre à l’intérieur desquels s’activent des solutions chimiques qui attaquent et transforment les joints en cuivre. Ainsi, de nouvelles matières et couleurs surgissent : des peaux en train de sécher, des fragments de latex surmontant la cime des tubes transparents. Sur le latex sont disposés un petit mont de sel, des pierres et deux éléments en cuir qui rappellent des instruments de torture. Bianca Bondi ne laisse rien au hasard, chaque composant de ses oeuvres est choisi en fonction d’un autre élément de l’oeuvre, d’une réfé- rence précise ou d’une expérience personnelle, dont l’origine est logique ou symbolique. Les matériaux ont des propriétés physiques, chimiques, magiques ou mémorielles. L’artiste procède à des collectes quotidiennes en fouillant sur les brocantes ou dans la nature. Ainsi, les bas-reliefs présentés sous des caissons transparents rassemblent des matériaux bruts (coquillages, fleurs séchées, minéraux) et des matériaux manufacturés (objets domestiques, coupures de journaux, photographies). Les compositions sont recouvertes de sel, matière à la fois protectrice et corrosive. Les oeuvres, que l’on peut nommer peintures, sont à la fois des ex-voto et des univers propres où évoluent des micro-organismes et où se poursuivent des réactions chimiques dont l’artiste apprécie la dimension imprévisible. La composition et l’installation des oeuvres résultent de cérémonies, de rituels où chaque geste s’inscrit dans un processus physique, chimique ou magique. Ce qui est visible est aussi important que ce qui ne l’est pas. Bianca Bondi se joue de l’intérieur comme de l’extérieur, du passé comme du présent, de l’enfoui comme de la révélation. En véritable alchimiste, elle élabore un memento mori multiforme à l’intérieur duquel s’entremêlent des histoires personnelles et des récits collectifs. Elle entretient un rapport étiré au temps et à l’espace pour retenir et entretenir des mémoires fragiles et mouvantes.
Julie Crenn ——— In what is her first solo exhibition in France, Bianca Bondi (born 1986 in Johannesburg, lives and works in Paris) is showing a set of works resulting from her ongoing reflection on questions such as memory, narrative (fact and fiction), nature, chemistry, magic, time and spirituality in its many forms.The show features two installations and several low reliefs involving copper, salt, glass, domestic objects, rubber, chemical solutions, minerals, plant matter, documents and per- sonal notes.The installations invite us to imagine what has happened, what is happening, and what is about to happen. On a sheet of black latex stuck to the floor, a structure of fine glass tubes contains active chemical solutions that are corroding and transforming the copper joints. New materials and colors emerge. Skins are drying, fragments of latex rise to the top of the transparent tubes. Also on the late are a little mound of salt, stones and two leather elements that suggest instruments of torture. Bondi leaves nothing to chance: each component of her works is chosen in relation to another, with a precise reference or personal experience in mind, its origin logical or symbolic. The materials have physical, chemical, magical or mnemonic properties. Biondi is constantly out hunting objects, from artifacts on bric-abrac stalls to nature’s plenty: witness the objects in the transparent coffers of her low reliefs: shells, dried flowers, minerals, and then domestic objects, newspaper cuttings, photographs. These compositions are coated with salt, a substance that both protects and corrodes. The works that can be called paintings are at once exvotos and self-contained worlds of micro-organisms, the theatre of chemical reactions that this artist is drawn to for their unpredictability. The composition and installation of the works results from ceremonies and rituals in which each gesture is inscribed in a physical, chemical or magical process. What is visible is as important as what is not. Bondi plays on interior and exterior, past and present, on what is hidden and what is revealed. Like an alchemist, she elaborates a multiform memento mori inside which personal stories combine with collective narratives. She maintains an extended relation to time and space in order to capture and sustain fragile, shifting memories.
Translation, C. Penwarden
«Things come undone, dissolve,
thaw (mor, male hud) ». 2018 Tubes pmma, cuivre, cristaux de sel, soie, sable, coquillages, latex, acier, pierres, quartz. 280 x 178 x 180 cm. Mixed media
« Bloom (Wishbone) ». 2018. Plexiglas, lavande de mer, lichens, cuivre, laiton, chrome, câble électrique, quartz rose, latex, papier, cristaux de compositions chimiques différentes, sel. 50 x 70 x 12 cm. Mixed media