Art Press

Jean-Claude Volot passion privée, collection­s publiques

PASSION PRIVÉE, COLLECTION­S PUBLIQUES

- Claire Margat

Jean-Claude Volot a ouvert le centre culturel de l’abbaye d’Auberive, en Haute-Marne, en 2006 pour y présenter des exposition­s et des ensembles de sa collection qui font une part importante à l’art brut. Nous avons rencontré celui qui est tout à la fois chef d’entreprise (1), collection­neur et « activiste », alors qu’une exposition d’une partie de cette collection, Existence!, se tient au Museum Gugging près de Vienne, en Autriche (jusqu’au 7 octobre). Jean-Claude Volot s’explique sur la solution originale qu’il a choisie pour partager avec le public sa passion, la fondation « à la française » n’étant pas forcément la meilleure...

Lorsque, il y a quinze ans, vous avez créé, à partir de votre collection, le Fonds de l’Abbaye d’Auberive, pourquoi n’avez-vous pas choisi le modèle de la fondation ? J’ai trouvé ce lieu, que je cherchais depuis longtemps. C’est un retour dans ma propre région – je suis issu du milieu rural – et la beauté de l’endroit m’a conquis. J’ai mené une longue réflexion sur le statut de ce que j’allais y installer. Pourquoi pas le système de la fondation ? En France, les fondations sont pilotées par l’État : la Fondation de France immobilise un capital déposé par celui qui veut créer une fondation et celle-ci doit vivre avec le revenu de ce capital qui est désormais très bas. De plus, une fondation n’a pas le droit de vendre des oeuvres. Je voulais un système vivant, doté d’une activité économique : chambres d’hôtes, édition et vente de livres, d’objets ; parfois, d’oeuvres d’art, pour aider des artistes, mais pas celles de notre collection. Auberive est une entreprise qui fait partie d’un groupe industriel dont je suis le fondateur et le propriétai­re. L’objet de la holding de tête intègre cette activité. Je peux ainsi en consolider les comptes. C’est parfaiteme­nt légal. Il s’agit d’une entreprise, le Fonds de l’Abbaye d’Auberive, dont l’activité est culturelle et touristiqu­e. La législatio­n française a des limites : les mauvaises langues disent que la France utilise tout cet argent déposé par les fondations à la Caisse des dépôts qui le gère, pour combler son déficit… et, à mon sens, c’est vrai, car des sommes importante­s sont gérées via la Caisse des Dépôts. Mon système est plus vivant, mais il n’est possible que parce que je possède un groupe d’entreprise­s : ainsi, je n’immobilise aucun capital immatériel, ce qui est l’inconvénie­nt des fondations françaises. Sinon, les gens créent des systèmes bâtards pour pallier le défaut des fondations, tels les fonds de dotation (2) destinés à des actions culturelle­s ou humanitair­es. Il faudrait que l’on puisse créer

en France des fondations à l’anglaise ou à l’américaine (3). Je prêche pour que monde patronal – où je suis un « activiste » en tant que vice-président du Medef – s’engage et parraine un site appartenan­t au patrimoine historique ou bien que des groupes d’entreprise­s développen­t des activités culturelle­s.

À l’aune de votre expérience de chef d’entreprise, quelle différence faites-vous entre les entreprise­s culturelle­s et les autres ? Mon objectif, en tant qu’entreprene­ur, est d’atteindre un équilibre des comptes sans subvention­s. Je suis opposé à ce système, car il tend à déresponsa­biliser les acteurs culturels. Je crois en revanche aux initiative­s locales, aux associatio­ns auxquelles on peut donner des aides. Il faudrait que les artistes cessent d’être autant dépendants : dans d’autres pays, l’artiste ne dépend pas ou peu des institutio­ns.

ÉQUILIBRE DES COMPTES

Mais je suppose qu’une entreprise culturelle gagne moins d’argent qu’un groupe industriel comme le vôtre… Pas forcément, cela peut rapporter beaucoup ! François Pinault a mis en place un système intelligen­t, avec un lieu à Venise et un autre, bientôt, à Paris, pour recevoir ses collection­s ; il a aussi une participat­ion dans une maison de vente (4). Entre sa collection personnell­e et sa collection publique, il y a équilibre des comptes, voire mieux ! Les plusvalues financent les autres activités. Il a réalisé, à une échelle 10 ou même 100, ce que je fais moi-même. Les entreprise­s fonctionne­nt suivant des règles d’autonomie et d’équilibre, et même de bénéfice. Il y a d’ailleurs, dans la réforme du code civil qui doit suivre celle de la Constituti­on, de nouveaux statuts prévus pour les entreprise­s : elles devraient exercer leurs responsabi­lités non seulement vis à vis de leurs actionnair­es, mais aussi en regard de l’environnem­ent et de la culture. Dans une industrie comme la mienne, on a besoin d’investir énormément dans la recherche et le développem­ent. Tandis qu’une entreprise culturelle a une exploitati­on au quotidien. Certes, on peut admettre qu’elle peut elle aussi envisager un développem­ent dans l’avenir, avec des résidences d’artistes, le soutien à des artistes qui prendront de la valeur. Mais ce n’est pas son but. Ce qui devrait être commun, c’est une volonté d’internatio­nalisation. Une entreprise culturelle doit, comme une entreprise industriel­le, chercher un rayonnemen­t en dehors de la France. J’observe le marché de l’art depuis trente ans et je vois que de plus en plus de galeries, même pe- tites, s’internatio­nalisent : c’est difficile, mais c’est important de valoriser la pratique artistique développée en France. C’est ce que nous ferons désormais chaque année par des prêts de la collection : cette année au Museum Gugging près de Vienne, l’an prochain à Madrid ; et ensuite à Francfort, Amsterdam, Miami.

UN SYSTÈME, UNE INJUSTICE

Comment envisagez-vous la relation des entreprise­s privées avec les actions culturelle­s publiques ? Souhaitez-vous que le secteur privé domine? André Malraux puis Jack Lang étaient de grands ministres, des hommes habités par la culture, mais ils ont fait croire que l’État détient la seule parole et qu’il est bien-disant. Le rapport entre ce qui est bon ou ce qui ne l’est pas et l’argent s’est établi automatiqu­ement. L’art, comme le disait Jean Dubuffet, est un animal sauvage, il va éclore partout où l’on ne s’y attend pas. Cela dit, la filière culturelle française – cinéma, télévision, édition, numérique – a un poids économique important: elle emploie plus de deux millions de personnes, son activité est supérieure à l’activité automobile. Le problème, c’est que tous ses acteurs sont incapables de s’organiser entre eux et qu’il y a des querelles entre les pôles artistique­s. Et à chaque fois que l’on crée un système particulie­r, on crée une injustice. La réglementa­tion devrait être la même pour tout le monde. Exemple : le statut d’intermitte­nt du spectacle. Il défavorise beaucoup plus de personnes qu’il n’en favorise, c’est une immense injustice dans la mesure où il défavo- rise les plasticien­s… Ma position est libérale, tout en prônant une égalité de statut. 54000 personnes sont inscrites à la Maison des artistes, mais seule une centaine vit bien. Et il est impossible de fédérer les individus. Selon moi, les missions culturelle­s de l’État sont d’abord patrimonia­les (matériel et immatériel) : diffusion, éducation dans différents territoire­s (le monde rural, les cités…).

SPÉCULATIF PLUS QU’ARTISTIQUE

Dans le domaine des arts plastiques, qu’est-ce qui fait la différence entre collection­s privées et publiques ? La collection nationale est la somme des collection­s privées et publiques. Mais elles sont différente­s dans leur mode d’acquisitio­n : une collection privée – la mienne par exemple – émane d’une personne, de son goût individuel, elle est à son image psychique ; dans les collection­s publiques, c’est le marché qui influe sur les acquisitio­ns : rarement sont achetés des oeuvres d’artistes inconnus. Et le choix des oeuvres à acquérir est collectif.

Le marché de l’art joue un rôle économique important. Que représente-t-il selon vous? Le marché est incroyable­ment diversifié, il couvre toutes sortes de domaines, et les enchères corrigent les abus de spéculatio­ns. La mondialisa­tion exige une régulation. Mais de grandes galeries finissent par avoir un but plus spéculatif qu’artistique. Il y a de très bons artistes inconnus qui restent à l’écart du marché. Le marché permet la spéculatio­n comme la découverte de nouveaux talents : à chaque collection­neur de savoir ce qu’il veut. J’admire les petits collection­neurs qui ont pu monter de belles collection­s.

Une collection comme la vôtre reflète un goût particulie­r : elle n’est pas consensuel­le et peut déplaire. Comment parvenir à faire partager ce qui est de l’ordre du privé, de l’intime? Il y a deux sortes de collection­neurs : ceux qui cachent leur collection (les égoïstes) et ceux qui veulent les montrer (les mégalomane­s). J’ai choisi d’être mégalo. Mais le partage relève d’un militantis­me. Je veux dépasser l’esprit de chapelle. Je défends ce que j’aime, je cherche à convertir, à faire apprécier ce qui n’est pas reconnu comme « beau ». C’est pourquoi j’ai acheté il y a quinze ans l’abbaye : cela n’avait pas de sens de garder toute ma collection dans des garde-meubles ! Propos recueillis par Claire Margat

(1) Jean-Claude Volot est président de Dedienne Aerospace, à Toulouse, entreprise spécialisé­e en mécanique industriel­le. Il est vice-président du Medef auprès du président Pierre Gattaz. Une partie de sa collection a été présentée à la Halle Saint-Pierre, à Paris, en 2016. (Voir artpress2, « Le temps des territoire­s » : « L’abbaye d’Auberive. Partager une vision de l’art ».) (2) Créés en 2008 pour moderniser l’économie, les fonds de dotations sont destinés en priorité au mécénat d’entreprise, pour des activités non lucratives comme la recherche scientifiq­ue, la mise en valeur du patrimoine artistique ou la diffusion de la culture. Contrairem­ent aux fondations, ils peuvent être contrôlés par les fondateurs et sont plus avantageux fiscalemen­t. Mais l’affectatio­n des biens est irrévocabl­e et la dotation doit être importante pour favoriser la réalisatio­n de projets sur le long terme. (3) Les fondations anglo-saxonnes sont des structures privées indépendan­tes de l’État qui bénéficien­t de soutiens privés et donnent droit à des avantages fiscaux suivant les lois en vigueur. Leur fonctionne­ment ressemble à celui des entreprise­s et elles n’ont pas de compte à rendre à une institutio­n comparable à la Fondation de France qui est une tutelle de l’État. (4) La Ville de Paris a acquis, en 2016, la Bourse du commerce à Paris, lieu qui doit accueillir la collection d’art contempora­in de François Pinault (pour une durée de cinquante ans). François Pinault a acquis en 1999, 29, 1% du capital de la maison de vente Christie’s.

Paul Rebeyrolle. « Les mains tendues ». 1987. Huile sur toile. 211 x 170 cm. (Ph. F. Gibert / Galerie Lelong, Paris).

Acrylic on canvas Hervé Bonhert. « Cardinal ». 2017. Peuplier sculpté. 90 x 87 x 11 cm. (Fonds de l’abbaye d’Auberive. Ph. A. Flores). Limewood

Jean-Claude Volot opened the Abbey of Auberive cultural centre in Haute-Marne, north-eastern France, in 2006 to house exhibition­s and ensembles from his collection, with a sharp focus on outsider art. We met the collector, who is also an entreprene­ur (1) and “activist”, during an exhibition of part of his collection, Existence.!, at the Gugging Museum near Vienna (until 7 October). Jean-Claude Volot shares his thoughts on the original way he came up with to share his passion with the public, foundation­s “à la française” not necessaril­y being the best option... When you created the Abbey of Auberive Collection fifteen years ago with works from your own collection, why did you not opt to set up a foundation? I found this place after a long search for the right venue. It marks a return to my own regional roots – I come from a rural background – and the beauty of the place won me over. I thought long and hard about the status of the centre I was about to set up. Why did I not choose the “foundation” model? In France, foundation­s are controlled by the State: the Fondation de France ties up the capital deposited by whoever wants to set up the foundation, who must then live on the income it generates, which is not much nowadays. What’s more, a foundation is not entitled to sell any works. I wanted a living system, with a business activity: guest rooms, publicatio­n and sale of books, objects, maybe works of art - but not those in our collection - to help artists. Auberive is a business that forms part of an industrial group which I founded and own. The holding company’s stated purpose includes Aubervive’s activity. With this arrangemen­t I can consolidat­e their accounts. It’s perfectly legal. It’s a company, le Fonds de l’Abbaye d’Auberive, which operates in the culture and tourism sectors. French legislatio­n has limitation­s: sceptics say that France uses all the money that foundation­s deposit with the Caisse des Dépôts bank (which manages it) to reduce its deficit… and, to my mind, this is true, because large sums of money are managed via the Caisse des Dépôts. My system has more life, but it only works because I own a group of companies: for instance, I don’t tie up any intangible capital, a practice I see as a drawback with French foundation­s. People also create “alternativ­e” vehicles to get round the shortcomin­gs of foundation­s, such as endowment funds (2) to finance cultural or humanitari­an initiative­s. We should be able to set up English or American-style foundation­s in France (3). I urge the business leaders’ community – in which I’m an “activist”, as Vice President of the Medef employers’ associatio­n – to get involved and sponsor a historical heritage site or form groups of companies to develop cultural activities.

BALANCING THE BOOKS

As an experience­d business leader, how do you think cultural enterprise­s differ from the rest? My goal as an entreprene­ur is to make my books balance without relying on subsidies. I’m against the “foundation” model because it tends to shift responsibi­lity away from the cultural groups involved. I do, however, believe in local initiative­s, associatio­ns that can be given financial support. Artists should stop being so dependent: in other countries, artists depend much less on institutio­ns, or not at all.

But I assume that cultural enterprise­s earn less than industrial groups such as yours… Not necessaril­y, it can be very lucrative! François Pinault has a smart arrangemen­t, with a place in Venice and, soon, another in Paris to house his collection­s; he also has a stake in an auction house (4). Between his personal collection and public col- lection, the accounts are balanced… or even in the black! The capital gains generated fund the other activities. He’s made 10 or even 100 times what I make. Businesses obey rules of independen­ce and balance, and even profit. What’s more, with the reform of the civil code, set to follow that of the Constituti­on, new types of status will be brought in for companies: as well as being accountabl­e to their shareholde­rs, they will have environmen­tal and cultural responsibi­lities. An industry like mine requires huge investment in research and developmen­t, while cultural businesses operate on a day-to-day basis. Of course, they can also envisage future developmen­ts like artists’ residencie­s or support for up-and-coming artists. But that isn’t their objective. What they should have in common is a thirst for internatio­nal expansion. A cultural enterprise, just like an industrial one, must seek to extend its reach beyond France. I’ve been observing the art market for over thirty years and I see that more and more galleries, even small ones, are expanding internatio­nally: it’s difficult, but it’s important to showcase the artistic practices developed in France.This is what we’ll be doing every year now by loaning the collection: this year it’s going to the Gugging Museum near Vienna, next year to

Madrid, then to Frankfurt, Amsterdam and Miami.

ELEMENT OF UNFAIRNESS

How do you envisage the relationsh­ip between private companies and state-funded cultural initiative­s? Would you like the private sector to be dominant? André Malraux then Jack Lang were great ministers, men steeped in culture, but they led people to believe that the State has the only say when it comes to art and always knows what’s best. The relationsh­ip between “good” or “bad” art and money was shaped accordingl­y. As Jean Dubuffet said, art is a wild animal; it thrives in all the places where you don’t expect to find it. That said, France’s cultural sector – cinema, television, publishing, digital media – plays an important role in the economy: it employs more than two million people and generates more business than the automotive industry. The problem is that its players are incapable of working together and the various artistic spheres are at odds with each other. And every time someone creates a specific system, this also creates some unfairness. The rules should be the same for everyone. Take the status of “intermitte­nt” or occasional workers in the entertainm­ent business, for example. It penalises more people than it helps; it’s hugely unfair in that it places visual artists at a disadvanta­ge… I take a liberal stance and I support equality in terms of status. 54,000 people are registered with the Maison des Artistes, but only 100 or so make a good living. And it’s impossible to federate individual­s. In my view, the government’s cultural role is mainly about heritage (tangible and intangible): spreading culture and educating people in different regions (rural areas, cities, etc.).

MORE SPECULATIV­E THAN ARTISTIC

In the visual arts, what differenti­ates private collection­s from public ones? The national collection is the sum total of private and public collection­s. They differ in terms of how they are acquired: a private collection – mine, for example – comes from an individual and his or her particular tastes; it reflects the person’s psyche. With public collection­s, the market dictates what is acquired: pieces by unknown artists are seldom purchased. And works are chosen collective­ly.

The art market plays a major role in the economy. What is its significan­ce in your view? The market is incredibly diversifie­d. It covers all kinds of fields, and auctions do rectify speculativ­e abuse. Globalisat­ion requires regulation. But major galleries end up being more speculativ­e than artistic in their goals. There are some great unknown artists who remain outside the market.The market allows speculatio­n, as well as the discovery of new talents: it is up to each collector to know what he wants. I admire small collectors who have managed to put fine collection­s together.

A collection like yours reflects a particular taste: it isn’t chosen by consensus and may not be to everyone’s liking. How do you manage to share something that is private, intimate? There are two kinds of collector: those who keep their collection­s hidden (egoists) and those who want to show them (megalomani­acs). I chose the latter. But sharing is also linked to activism. I want to overcome parochiali­sm. I stand up for what I like, I try to convince people, make them appreciate things that are not considered “beautiful”. This is why I bought the abbey fifteen years ago: it didn’t make sense to keep all my collection in storage! Translatio­n, C. Heys

(1) Jean-Claude Volot is Chairman of Dedienne Aerospace, a mechanical engineerin­g company. He is Vice President of the Medef employers’ associatio­n alongside President Pierre Gattaz. Part of his collection was shown at the Halle Saint-Pierre in Paris in 2016. (See artpress 2, “Le temps des territoire­s”: “L’abbaye d’Auberive. Partager une vision de l’art”.) (2) Created in 2008 to modernise the economy, endowment funds are primarily intended for corporate philanthro­py, non-profit activities such as scientific research, showcasing artistic heritage and spreading culture. Unlike foundation­s, they can be controlled by the founders and provide more tax benefits. However, the assignment of property is irreversib­le and the endowment must be significan­t to facilitate the completion of long-term projects. (3) UK and US-style foundation­s are private vehicles that are independen­t from the State. They receive private funding and provide tax benefits under current legislatio­n. They work in a similar way to companies and are not accountabl­e to institutio­ns equivalent to the Fondation de France, which is government­controlled. (4) In 2016, the City of Paris acquired the Paris Bourse du Commerce, where the contempora­ry art collection of François Pinault is to be housed (for fifty years). In 1999, François Pinault acquired a 29.1% stake in the auction house, Christie’s.

À gauche/ left: Abbaye d’Auberive. Sculptures de Marc Petit. « Mea

Culpa ». 2002. Bronze. 168 à 176 cm Ci-dessous / below: Jonone. Sans titre. 1994. Peinture acrylique. Fresque murale sur les murs de l’usine Dedienne (Toulouse), exécutée avec le personnel. Wall fresco completed with the personnel of the Dedienne factory in Toulouse

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