Art Press

Barry Miles

- Philippe Ducat

In the Sixties. Aventures dans la contre-culture Le Castor astral, 484 p., 24 euros

Barry Miles, c’est le type qui est au bon endroit, au bon moment. Il fonde la librairie-galerie Indica à Londres en 1965 avec Peter Asher et John Dunbar, soutenu par Paul McCartney qui achète des livres par dizaine avant l’ouverture officielle. Il dessinera même le logo d’Indica qu’il fera imprimer à ses frais sur du papier d’emballage luxueux. Miles rencontre McCartney grâce à Peter Asher, son voisin de palier dans une minuscule chambre, malgré sa notoriété. C’est le petit ami de sa soeur Jane Asher. Miles, c’est la plaque tournante du Swinging London, l’ami de Ginsberg, Burroughs et Gregory Corso suite à des lectures publiques à Indica. Miles est celui qui initie McCartney à la musique électroniq­ue (Berio, Cage, Stockhause­n), au jazz moderne et au free jazz (Albert Ayler, Ornette Coleman, Sun Ra, Eric Dolphy). Miles, Asher et McCartney créent un studio où seront enregistré­s des albums parlés sous forme de magazine sonore – frais de matériel réglés par Brian Epstein, à la demande de McCartney. Ça tourne court. En 1968, l’idée est réactivée avec Zapple, sous-marque d’Apple, toujours avec la bénédictio­n de McCartney. Miles enregistre­ra Richard Brautigan, Charles Bukowski, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghet­ti, Charles Olson, Michael McClure. Sans suite ni publicatio­n… Dans cette autobiogra­phie, on croise Marianne Faithfull (femme de John Dunbar), Mick Jagger, Brian Jones, Peter Blake, Jimi Hendrix, Timothy Leary (promoteur internatio­nal du LSD), Robert Fraser (galeriste pourvoyeur londonien de dopes), Yoko Ono (première exposition en 1966 à la Indica Gallery), Roland Penrose, Roman Polanski et Sharon Tate, Denise René, Robert Wyatt, les Pink Floyd, etc. Tout commence pourtant en 1959, à Cheltenham (Gloucester­shire) où Miles entre aux Beaux-Arts. Comme quoi, tout est possible…

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