Laura Bottereau & Marine Fiquet
Maison des arts - centre d’art contemporain / 25 septembre - 25 novembre
Maison des arts - centre d’art contemporain / 25 septembre - 25 novembre
L’exposition J’ai léché l’entour de vos yeux résulte en partie d’une résidence de cinq mois réalisée à la Maison des arts de Malakoff. Elle réunit des oeuvres, antérieures et inédites, de Laura Bottereau & Marine Fiquet. Dès l’entrée, nous sommes saisis par leur dimension théâtrale. Avec une grande sobriété dans la mise en espace, les différentes scènes y invitent à une plongée dans le monde de l’enfance, mais pas seulement. Les personnages, dessinés ou physiquement présents, créent une ambiguïté qui traverse la démarche des artistes. Les corps n’y sont jamais déterminés, ni assignés. Vêtus de vêtements d’enfants, dotés de mains d’adultes, ils naviguent entre les âges et les genres. Les fictions, douces et violentes, convoquent ainsi un trouble, des émotions et des souvenirs enfouis. Au théâtre s’ajoute le jeu. Les artistes fabriquent des protocoles qui donnent lieu à des jeux de mots et d’images. Le jeu implique un mouvement permanent. Là se situent l’engagement et le merveilleux : les artistes refusent la détermination autoritaire, la binarité, les catégories et les normes. Les corps, à la fois libres, sombres, mouvants, induisent une réflexion sur nos constructions, doutes, hontes, peurs, désirs, secrets, ce que nous cachons et ce que nous acceptons de révéler. Le territoire de l’enfance devient alors un magnifique prétexte pour mettre en oeuvre de nouvelles représentations qui soient dissidentes et transgressives vis-à-vis des injonctions oppressives et aliénantes.
Julie Crenn ——— The exhibition J’ai léché l’entour de vos yeux is partly the fruit of a five-month residency spent at the Maison des Arts in Malakoff. It also includes earlier works, never before exhibited, by Laura Bottereau and Marine Fiquet. On entering the space the visitor is immediately struck by the theatrical dimension. With a great sobriety in the use of the space, the different stages invite us to plunge into the world of childhood, amongst other things. The figures, drawn or physically present, create an ambiguity that underlies the artistic approach of these two artists. The bodies are never fully determined nor identified. Dressed in children’s clothing, endowed with adult-sized hands, the bodies navigate between generations and genders.The fairy tales, gentle or violent, generate disturbance, emotions and repressed memories. Acting is part of the theatrical experience. The artists manufacture protocols that give rise to plays on words and images. Acting implies permanent movement. It is the place where engagement and wonder dwell: the artists refuse authoritarian determination, binaries, categories and norms. The bodies, at once free, sombre, touching and joyful, generate a reflection on our constructions, our doubts, shame, fears, desires and secrets, what we conceal and what we accept to reveal. The territory of childhood therefore becomes a magnificent pretext to implementing new representations both dissident and transgressive with regard to oppressive and alienating injunctions.
Translation: Emma Lingwood