Katinka Bock
Katinka Bock Institut d’art contemporain / 5 octobre 2018 - 20 janvier 2019
Institut d’art contemporain / 5 octobre 2018 - 20 janvier 2019
Katinka Bock n’est pas une inconnue en France. Elle y a été lauréate, en 2012, du prix de la Fondation Ricard. Cette exposition intitulée Radio/Tomorrow Sculpture est le troisième volet d’une tournée commencée il y a un an à Winterthur, avant Luxembourg, avec, à chaque fois, des créations spécifiques. Une des sculptures présentées à Villeurbanne, Radio, explique le titre. Un vieux poste de radio trouvé, roulé dans de la terre puis cuit avec celle-ci, devient un readymade modifié au terme d’un geste cumulant à la fois la pratique ancestrale de la sculpture (malaxer, mouler, cuire) et d’autres plus récentes (l’appropriation, le recyclage). De prime abord, ses sculptures sont des « objets artistiques non identifiables ». Un bâton planté dans un socle de glaise, un gigantesque lit recouvert de crin, des plaques de cuivre travaillées par la pluie lyonnaise, posées au sol et recouvertes par divers artefacts sculptés, de la céramique en fins fragments jetés pêle-mêle au sol, des mobiles postcaldériens sur lesquels sont accrochés de curieux pendentifs, un parterre d’argile créé lors du vernissage, avant cuisson, portant l’empreinte des premiers visiteurs de l’exposition... Cette sculpture a moins le souci de l’apparence flatteuse que celle, inspirée de Paul Klee, de la fabrique, des aléas et des surprises de la création. La forme obtenue y est l’effet d’une expérience du moment et du lieu, contre l’esprit de programme ou de proclamation. Sculpture contextuelle, donc, qui confond travail d’atelier et empreinte locale en un rapport protéiforme à l’environnement, sur le mode d’une agrégation venant donner une forme au présent et à ses variations.
Paul Ardenne ——— Katinka Bock is not unknown in France. In 2012 she was the recipient of the Fondation Ricard Prize. This exhibition titled Radio/Tomorrow Sculpture is the third part of a tour begun one year ago in Winterthur and before that Luxembourg, with new creations on each occasion. One of the sculptures on display at Villeurbanne, Radio, explains the title. A salvaged radio set is rolled in earth and then baked, a readymade modified by means of gestures that combine ancestral sculptural practices (kneading, moulding, cooking) with more recent ones (appropriation, recycling). At first glance Katinka Bock’s sculptures are ‘non-identified artistic objects’. A stick stuck into a clay pedestal, a huge bed covered with horsehair, copper plates dampened by the Lyon rain, then placed on the ground and covered with various sculpted artefacts, delicate fragments of ceramics thrown pellmell on the ground, post-Calderlike mobiles upon which strange pendants hang, a flowerbed of cooked clay created prior to the opening, and bearing the imprint of the first visitors to the exhibition before it was fired ...This sculpture is less concerned with appearance than that inspired by Paul Klee, than the production, vagaries and surprises of creation. The resulting form is the effect of an experience of the moment and the place versus the spirit of a programme or proclamation. A contextual sculpture in other words that conflates studio work and the local imprint in a protean and unpredictable relationship to the environment, on the basis of an association that provides a form to the present and its variations.
Translation: Emma Lingwood