Melanie Manchot
Melanie Manchot MAC VAL / 20 octobre 2018 - 24 février 2019
MAC VAL / 20 octobre 2018 - 24 février 2019
Melanie Manchot poétise les relations humaines, aussi divers soient-elles. Elle en tire une oeuvre sous forme de photographies, de films, d’installations, de castings, d’interventions dans l’espace public. Voyons-la comme une artiste de l’« altérité ». Commencée en 1998 par des photographies intimes de sa mère posant nue pour elle ( Look At You Loving Me), son oeuvre se constitue via une myriade de « situations » où il est question de nos corps, de nos apparences, de notre mode d’être, en général dans l’espace public et, si possible, au creux de circonstances hors normes. Des femmes bengalies photographiées à l’université de Cambridge ( The Ladies, 2017), des dormeurs surpris dans l’espace public de Mexico City ( The Dream Collector, 2008), des inconnus moscovites bravant une loi interdisant tout rassemblement ( Groups + Locations [Moscow], 2004), des danseurs dans les nuits parisienne et londonienne ( Dance [All Night, Paris], 2011 et Dance [All Night, London], 2017), des parkoureurs redessinant la ville de Newcastle-upon-Tyne ( Tracer, 2013), une collecte de baisers ( For a Moment between Strangers, 2001)…, Melanie Manchot, relève Frank Lamy, concepteur de cette rétrospective, « articule des réflexions pointues autour des relations entre individus et collectifs. Comment se crée une communauté? Qu’est-ce qu’une communauté, un individu ? Quelles tensions se jouent entre espace public et sphère intime? » Au moment où l’unité des sociétés craque de toutes parts sous l’effet conjugué des réseaux sociaux, du communautarisme ou du libertarisme, ces questions méritent toute notre attention, opportunément titillée ici sur un mode aussi plastique que politique.
Paul Ardenne Melanie Manchot. « Dance (All Night, Paris) ». 2011. Installation vidéo, 12’38”. ——— Melanie Manchot poeticizes human relations, however diverse. She derives a work in the form of photographs, films, installations, auditions, interventions in the public space. Starting in 1998 with intimate photos of her mother posing nude for her ( Look at You Loving Me), Melanie Manchot’s work consists of a myriad of situations where it is instantly a question of our bodies, our appearance, our mode of being, generally in the public space and if possible, in the hollow of out-of-the-ordinary circumstances guaranteeing a disturbance. Bengali women photographed at the University of Cambridge ( The Ladies, 2017), sleepers surprised in the public space of Mexico City ( The Dream Collector, 2008), unknown Muscovites braving a law prohibiting any gathering ( Groups + Locations [Moscow], 2004), dancers in the Parisian and London nights ( Dance [All Night, Paris], 2011 and Dance [All Night, London], 2017), parkoureurs redesigning the city of Newcastleupon-Tyne ( Tracer, 2013), a collection of kisses ( For a Moment Between Strangers, 2001) ... ‘Melanie Manchot,’ notes Frank Lamy, curator of this retrospective, ‘articulates incisive reflections on relationships between individuals and the collective. How is a community created? What is an individual? What tensions exist between public space and the private sphere? These issues deserve our undivided attention, appropriately piqued here in a mode as visual as political.
Translation: Chloé Baker