SAINT-ÉTIENNE
MAMC+ / 1er décembre 2018 - 24 février 2018
Damien Deroubaix
MAMC+ / 1er décembre 2018 - 24 février 2018
Le programme des trente ans du MAMC+ met la scène stéphanoise à l’honneur. Après Jean-Michel Othoniel et Valérie Jouve, Damien Deroubaix installe une année de travail dans un musée qui a largement participé à la construction de sa pratique. Une première salle est envisagée comme un espace de recherche, celui de l’atelier. Il y présente une multitude de dessins, parfois dans des carnets, et de gravures. Au sol, des écrans cathodiques forment un demi-cercle: clips musicaux (du metal et du grindcore), extraits de films, ainsi que le générique de Headbangers Ball, émission culte diffusée sur MTV dans les années 1990. Les longs murs de l’espace suivant sont rythmés de peintures inédites qui réunissent les principales préoccupations plastiques et politiques de l’artiste : l’hybridation des mythologies, l’histoire de la peinture, la violence, la mort et la survie. Au centre de la troisième salle trône un porte-bouteille posé sur un socle. Des oeuvres en verre soufflé ornées de danses macabres sont juchées sur les bras métalliques. Un ensemble de portraits peints couronne l’espace. Des têtes de peintres, celle de l’artiste lui-même, mais aussi celles de ses maîtres comme Picasso. Deroubaix se joue de la symbolique puisque les peintres encerclent et observent l’objet duchampien. Par là, il réinscrit Marcel Duchamp dans le champ de la peinture et dans un panthéon personnel. L’artiste dessine ainsi un territoire artistique libre et débarrassé de toute forme de hiérarchie.
Julie Crenn ——— The programme for the thirtieth anniversary of the MAMC+ pays tribute to the Saint-Étienne arts scene. After Jean-Michel Othoniel and Valérie Jouve, Damien Deroubaix installs a year’s worth of work in a museum that has played a large role in the development of his practice. A first room is designed as a research or studio space. Here we see a multitude of drawings, some presented in notebooks, and etchings. On the ground, CRT screens are arranged in a semi-circle: these play musical excerpts (metal and grindcore), extracts from films, and the theme music from Headbangers Ball, a cult programme broadcast on MTV in the 1990s.The large walls of the following space are punctuated with paintings shown for the first time, which can be said to express the artist’s primary visual and political preoccupations: the hybridization of mythologies, the history of painting, violence, death and survival. In the middle of the third rooms stands a bottle-holder placed on a pedestal. Works in blown glass, decorated with dansemacabre motifs are perched on the holder’s metallic arms. An ensemble of painted portraits crowns the space. Heads of painters, including the artist himself, but also of those who inspired him such as Picasso. Here Deroubaix plays with symbolism as the painters are placed at a height, circling and observing the Duchampian object. Through this, he reinstates Marcel Duchamp into the field of painting and his own personal pantheon. The artist creates a free artistic territory that rejects all forms of hierarchy.
Translation: Emma Lingwood