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BARCELONE

Jaume Plensa MACBA / 1er décembre 2018 - 28 avril 2019

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Jaume Plensa n’avait pas eu d’exposition d’envergure dans sa ville natale depuis celle de 1996 à la Fondation Miró (accueillie ensuite à Paris au Jeu de Paume). Encore l’actuelle exposition, dont Ferran Barenblit, directeur du MACBA, est le commissair­e, n’est-elle pas à proprement parler une rétrospect­ive, mais plutôt une sélection mettant l’accent sur les oeuvres de la fin des années 1980 au début des années 2000. Seule la très belle dernière salle montre le travail actuel : des têtes de jeunes filles sculptées dans du bois de mélèze noirci par brûlure et poli, posées sur des poutres du même bois, brut. Une question vient alors à l’esprit : comment celui qui réalisa de puissantes sculptures en fonte de fer, lourdes de leur connotatio­n terrienne, peut-il être aujourd’hui l’auteur de ces portraits repliés sur leur intériorit­é et dont toute la matérialit­é se ramène à la délicatess­e de leur surface? Nous avons évidemment la réponse sous les yeux, dans ces oeuvres où l’artiste convertit déjà la pesanteur en apesanteur. Ainsi le visiteur pénètre-t-il dans l’exposition en passant sous une haie de poutrelles retenant haut au-dessus de lui et sur chaque mur, par la force de leur pression, divers objets – sauts, jerricans, moulés en bronze ( Mémoires jumelles, 1992). Mais le plus aérien est à voir jusqu’au 3 mars à Madrid où Plensa a suspendu, dans le Palacio de Cristal, trois têtes monumental­es en fine résille d’acier. Pur ravissemen­t du regard avant et / ou après une visite de l’ARCO.

Catherine Millet Voir également à Paris, jusqu’au 9 mars, une exposition des estampes récentes de l’artiste, galerie Lelong et Cie. ——— Jaume Plensa had not had a major exhibition in his hometown since 1996, at the Joan Miró Foundation (later hosted in Paris by the Jeu de Paume). Furthermor­e, the current exhibition, of which Ferran Barenblit, director of MACBA, is the curator, is not strictly speaking a retrospect­ive, but rather a selection focusing on works from the late 1980s to the early 2000s. Only the very beautiful last room shows current work: heads of young women carved in larch wood blackened by burning and polished, placed on beams of the same timber, raw. A question then comes to mind: how can someone who made powerful cast iron sculptures, heavy with their earthly connotatio­n, be today the author of these portraits folded in on their interiorit­y, while all their materialit­y is concentrat­ed in the delicacy of their surface? The answer of course lies before our eyes, in the works where the artist has already converted gravity into weightless­ness. Hence the visitor enters the exhibition by passing beneath a row of metal poles holding high above, to each wall, by the force of their pressure, various objects – buckets, jerry cans, molded bronze ( Twin Memoirs, 1992). But the most aerial is to be seen until March 3 in Madrid where Plensa has suspended, in the Palacio de Cristal, three monumental heads in fine steel mesh. Sheer delight before and / or after a visit to the internatio­nal contempora­ry art fair ARCO.

Translatio­n: Chloé Baker

« Invisibles ». 2018. Acier. 3 éléments. 650 x 400 x 500 cm chacun. Palais de Cristal, Madrid. (Ph. Luís Asín © Plensa Studio Barcelona). Stainless steel

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